Inframonde. chap. 02-01 . La triade du renouveau Section uniquement dédiée au jeu

[Maalvi]

Kru'ul était perplexe. Caliobé qui s'était montrée prudente et mesurée jusqu'à présent se mettait à courir vers les gros lézards volants comme une pucelle vers le prince charmant... et Kaan la suivait comme un jeune lézard... Il ne comprenait pas bien ces réactions, il valait mieux les suivre plus tranquillement. De toute façon, s'il avait bien compris l'idée, ils arriveraient plus tôt qu'ils n'étaient partis !

[Svi] On les suit ?

Il se mit en route d'un bon pas, longeant à quelques mètres la lisière forestière.

[EskatonicMonk]

J'avais suivi, comme mes compagnons, le ballet des grands reptiles. Si je n'avais pas été aussi sensible que Caliobé à la beauté de la chose je ne pouvais nier que l'environnement et la vision des créatures imposaient une forme de respect solennel qui m'incitait à garder le silence. Quand le petit groupe de tête partit vers le bâtiment que l'on devinait au loin, je me mis à le suivre à petites foulées.

[Etmer_Fachronies]

Assis en tailleur, Yardan contemplait le balai aérien des créatures de légendes, émerveillé. Même à cette distance, la grâce et la maîtrise de ces immenses colosses se devinait derrière chaque embardée. C’était un miracle, une ode à la vie faite de tourbillons et de folies dans l’éclat carmin du ciel crépusculaire. La danse des ailes rayonnait de couleurs, magnifiée par la masse critique des corps en mouvements.

Peu à peu, le moine se rappelait des enseignements des Salles du Livre. Dans les genèses des religieux des Autres Dieux, il était mention de la Renaissance après la Chute. De l’éveil des dragons à la vie, nés des pierres à l’heure choisie par la Grande Roue.

Mais ces Dragons là n’avaient rien à voir avec leurs descendants contemporains. Non, ceux-ci leur étaient infiniment supérieurs, et l’ère du monde qu’ils contemplaient en cet instant était elle infiniment antérieur.

Oui, le Khérub les avait menés aux prémices du monde. En un temps pur où la Création rayonnait, aussi lisse et limpide qu’un joyau immaculé. Et pourtant… pourtant, les Dragons étaient déjà là. C’était une révélation exceptionnelle. Incroyable. Magistrale. Divine.

La vérité était si majestueuse que le disciple du Commencement en avait les larmes aux yeux.

Pourtant, des paroles et des bruits virent briser net ses réflexions.

(Arolave] - Draaz, qu’arrive-t-il ?

Le moine se retourna à temps pour voir Caliobé partir en trombe, suivi de près par l’homme-dragon et plus loin par la guerrière drow. Quelles furies les poussaient-ils ainsi ?

Le petit gobelin parla alors à la cantonade :

[Svirfnebelin] - On les suit ?

Cette remarque était frappée du sceau de l’intelligence. Yardan se releva d’un bond, et répondit tout en secouant sa tunique :

[Svirfnebelin] - Oui, il le faut ! Est-ce maudit Serpent qui encore frappe ?

Il se mit en mouvement, de la foulée rapide et légère qui caractérisait ceux de son ordre.

[Svirfnebelin] - Danger qui rôdent nous sont inconnus ! Groupe est père d’efficience, allons donc de concert !

Après tout, si le temps lui-même reculait en ce lieu, qu'allait-il en être pour ceux qui en étaient prisonniers ?

[Murmure]

Il fallut l’agitation créé par le départ de Caliobé, puis la voix de Kru’ul, pour sortir Matian de sa songerie. Sans mot dire, il suivit le gobelin et le moine, son visage peint désormais d’une certaine perplexité. Il avait peu à peu l’impression de passer à côté de quelque chose. Certes, ce lieu était fabuleux, loin de lui l’idée d’affirmer le contraire. Il voyait des dragons et, surtout, il voyait la surface. Toutefois, il n’y décelait pas de vérité cachée. Simplement monter à la surface, la vraie, pas cette probable reconstitution du temple, l’aurait à peu près mis dans le même état. Ce qui l’impressionnait le plus, ce n’était pas les dragons, c’était le ciel et l’océan. C’était l’infini.
La suite, peut-être, lui apporterait des réponses.

[Atorgael]

Levko avait pris un instant à regarder les dragons comme Caliobé le lui avait recommandé. Ils lui rapellèrent un instant sa campagne arolave quand enfant il observait un groupe d'oiseaux s'ébattre à l'orée des forêts, mais il n'y trouva pas grand chose d'enchateur, juste un danger potentiel.

Le groupe partit en désordre à la suite de la sorcière et du drakéide. Il leur emboita le pas car les constructions qu'il avait vues pourraient bien leur apporter cet abri dont ils avaient besoin. A moins que les occupants éventuels ne soient pas du même avis.

Il s'assura que personne ne restait en arrière et ferma la marche du groupe.

[Iris]

Spoiler

Je précise pour ceux qui doutent de la MJ que oui, il manque un bout et que c'est normal.

Et vous pouvez remettre : https://soundcloud.com/rita-andrade-146 ... n-and-moon

Kaanan le drakéide examinait avec étonnement les écritures sur la maquette, mais dut convenir que si certains caractères avaient un air de famille avec du draconique, pour l'essentiel, c'était une autre langue. Yardan confirma pour sa part qu'il ne s'agissait pas de céleste.

Ils se trouvaient tous rassemblés sur la place des premières fleurs, sous un arbre étonnants. Autour d'eux se trouvaient des bacs à fleurs foisonnants, mais uniquement de trois couleurs : rouge vif, blanc immaculé et jaune doré. Leurs formes étaient assez étranges, comme archaïques, hésitantes ou expérimentales. Quant à l'arbre qui leur apportait de l'ombrage en cette belle après-midi, il était couvert de fleurs écarlates qui avaient poussé tout le long de ses branches, et même à certains endroits de son tronc. Tout aussi nombreuses étaient les épines acérées qu’il portait, aussi longues et tranchantes que des dagues sur les troncs et branches principales, et plus fines et petites sur les branches qui le sont.

Un blanc se fit dans la conversation. Les pèlerins prirent conscience qu'ils ne savaient pas comment ils s'étaient retrouvés là.

La maquette à leurs pieds était à l'échelle de géants, représentant la région environnante. Quand les pèlerins s’en approchaient, ils se voyaient en miniature dans le paysage. Outre la place où ils se trouvaient présentement, ils pouvaient discerner divers lieux :

• Le bâtiment à côté d'eux, apparaissant comme une sorte d’arène elliptique ouverte.
• La découpe de la côte.
• Un village de huttes et des nombreuses miniatures de dicynodontes géants en train de paître.
• Des reliefs montagneux avec un grand portail Ateak auquel on accédait par un grand escalier.
• Des grottes dont l’entrée et le chemin y menant étaient aménagé, et ressemblaient à un passage vers l’Inframonde.

[Etmer_Fachronies]

Le silence. Un calme immense régnait. Un souffle d'air frais se leva, doucement. Quelques brindilles feulèrent sur le sol, doucement poussées. Les fleurs écarlates de l'arbre centrale frémirent, languissantes sous la caresse bienvenue. Puis le vente tomba, et le calme revint sur le lieu.

Le lieu... Le lieu ? Yardan cligna des yeux.

- [Kalaam] Draaz me transcende.

Le moine se pressa les mains sur les yeux. La Grande Roue l'emporte, que... ?

Il jeta un coup d’œil rapide à gauche, puis à droite. Ses frères d’Épreuves étaient tous présents. Hagards, tout comme lui. Et ils... discutaient ? De quoi discutaient-ils à l'instant ? Des écrits ? Mais que... comment, par tous les diables des Scories, étaient-ils arrivés ici ?

- [Arolave] Draaz nous soutienne, l'un de nous présents sait-il... ?

Yardan ne termina pas sa phrase. Il secoua la tête, sidéré. C'était absurde. Il avait l'impression de se réveiller après une nuit trop courte. Et il ne s'expliquait pas comment... l'instant d'avant, ils cheminaient sur la plage. Et maintenant... ils étaient là. A... discuter ?

Cela n'avait pas de sens. Ou plutôt... peut-être était-ce là le sens.

- [Arolave] Serait-ce là Épreuve qui s'offre à nous ?

Le disciple du Commencement observa ses compagnons, détailla leurs réactions. Oui, tous étaient aussi perturbés que lui. Ce n'était donc pas le fruit du hasard. Le Divin avait parlé. La Grande Roue avait tourné, c'était maintenant ainsi.

Sans chercher d'avantage à se questionner sur le Comment, le moine se mit en recherche du Pourquoi. Il scruta les lieux avec minutie. Un arbre à fleurs... des baquets colorés... une carte à échelle relativement réduite des alentours... et un bâtiment, plus loin, en forme d’arène ou de stade.

- [Arolave] Puisse la Balance nous soutenir dans présente Mission, annonça-t-il surtout pour lui-même.

En cet instant, le moine regrettait de n'avoir pas été d'avantage assidu aux Salles du Livres. L'entrainement sur les rochers battus par les vagues avait forgé son corps, mais son esprit manquait ici de ressources. Pourtant...

[Arolave] - Les Dieux mettent les Requérants à l'Epreuve, et nous ont menés ici. C'était là Signe indirect. Triomphe nous appartient, savoir le quérir nous incombe. Devoir nôtre est donc Réponse, puis Victoire.

Oui, l'adepte en était désormais convaincu. C'était un test. Un test Divin. Son esprit se mit à bouillonner.

Les connaissances manquaient au moine, il fit donc confiance à ses intuitions. Tout d'abord venaient les fleurs. Il avait été choqué de leur absence à leur arrivée sur ces terres. Pourquoi ici, et pourquoi seulement ici ? Quelque chose clochait. L'apparence presque maladroite de ces plantes était surprenante. Serait-une création ? Et dans ce cas, pourquoi ainsi créer ?

Et puis, il y avait la question des couleurs. Rouge vif, blanc immaculé et jaune doré. Pour le Moine, cela évoquait les teintes prises par le soleil, de l'aurore au crépuscule. Était-ce là une métaphore ? Comme les plantes sculptées par les géants dans le temple tantôt ? Les plantes... était-ce pour évoquer de nouveau un cycle de vie ?

D'ailleurs, il songea que les parties du temple était lié à Mort, et à Flore. Si les plantes pouvaient se passer de fleur, se pouvait-il que Mort soit ici absent ? Et qu'en était-il de Flore ? Les fleurs étaient liées au printemps et à l'été, qui renaissaient après l'hiver. Qu'en était-il en ces terres étranges ?

[Arolave] - Flore se manifeste ici d'une bien belle manière, et pourtant elle n'est nulle part autrement présente. Ces couleurs font-elles quelque sens pour céans frères de Mission ?

Le moine observa alors ce qui tenait lieu de carte. Le portail Ateak était bien entendu un aimant à regards, mais le chemin aménagé de la grotte démontrait un intérêt des locaux pour l'endroit. Le village, quant à lui, incarnait la certitude de trouver âme qui vive. Pour autant, pourraient-ils communiquer, si déjà leur écriture n'était pas connue ?

[Arolave] - Explorer proche arène semble meilleur point de départ, conclu l'homme des îles en hochant la tête.

Yardan s'en alla alors cueillir une des fleur de l’arbre, car il souhaitait humer le parfum qu'elle recelait.

[Maalvi]

Kru'ul fut un peu surpris par sa soudaine présence en ce lieu mais à la réflexion, cela semblait confirmer ses propres pensées : ils étaient arrivés plus tôt qu'ils n'étaient partis ! Il pris quelques secondes pour examiner la scène. La maquette, les mini-eux dans la maquette regardant la mini-maquette et les mini-mini-eux devant la mini-mini-maquette regardant.... la tête commençait à lui tourner aussi se contenta-t-il de se concentrer sur la plus grande des maquettes. C'était une sorte de miroir mais peut-être aussi un moyen de se déplacer rapidement (même si le terme semblait très relatif en un lieu ou le temps s'écoulait plus que bizarrement) entre les différents environnement qu'il apercevait... différentes épreuves ?

A la pensée de nouveux combats, il se tourna ensuite vers l'arbre couvert de fleurs et surtout d'épines... les plus grandes ne feraient-elles pas de belles dagues ? Il s'en fabriquerait une derechef si cela était possible !

Finalement, il se demanda s'il pouvait intervenir sur la maquette et par extension sur les lieux qui l'entouraient : il hésita un instant à écraser la mini-Dharka mais essaya finalement d'attraper un des mini-dicynodontes géants...

[Iris]

A la déception de Kru'ul la maquette ne semblait pas permettre de déplacer des choses. Il ne pouvait que jouer avec.

Les épines pouvaient certainement fournir des sortes de dagues.

[Pwyll]

Caliobé observait le tout entre intensité et perplexité.

C'était compliqué.

Elfique puis Arolave : "Les couleurs des fleurs n'ont pas forcément de sens, je crois, même si elles m'ont fait penser à Flore, Givreuse et Mort au début. J'y réfléchirais à deux fois avant de cueillir une fleur ou découper une épine sinon. Peut-être une bonne idée, peut-être une forme de sacrilège ? On ne peut pas bouger nos doubles minuscules et le temps s'écoule peut-être à l'envers. On était sur la plage avant, peut-être que si on essaie d'y retourner, on sera enfin dans l'arène ?"