Les trois hommes encore sur la route avancèrent vers les paroles de la prêtresse. Le sol était jonché de fougères sur un lit d’épines de pins.
Soudain, une forme se dessina sur leur côté droit, presque comme une bête qui se repaissait d’une chose à terre. Mais en la regardant de plus près, ils ne virent qu’une grosse souche que des fourmis avaient colonisée, et donnaient au reste végétal un semblant de vie : plus de frayeur que de mal en somme.
L’atmosphère était lourde, l’odeur était atroce et laissait presque un goût âpre dans la bouche. Ils virent alors sortir des volutes blanchâtres et opaques Bienfaisance tachées de sang et Gabolo au milieu d’un motif macabre aux allures étrange rappelant un arbre malade.


La scène était dérangeante et peu rassurante pour les membres du groupe : il ne pouvait désormais plus éviter la brume, car ils étaient tous tombés dans son ignoble gueule. Les abondantes traces d’hémoglobine menaient à la suite du chemin, et diffusaient encore une légère vapeur, chaude et métallique.
Musique : https://youtu.be/tlmH-unczPY
***CLAAANNG***SCHRRRR***FFLLLLFF***
Une puissante série de sons provenait depuis la brume en direction de la trace de sang comme si un hachoir géant avait frappé l’os d’une pièce de viande trop dure.
***CLLAAANNNGGG***SPROTCH***
Il ne pouvait plus y avoir de doute quelque chose se passait là-bas, mais étaient-ils assez courageux ou fous pour s’en approcher, ou allaient-ils s’enfuir tant qu’ils étaient encore en vie.
Ils entendirent tous alors un chuchotement dans leurs têtes, c’était presque comme si cette voix tournait à dix centimètres de leurs têtes.
Pour Gabolo, Bienfaisance, et Raginal :
Pour Kaer et Jinzeh :
Musique : https://search.audiomachine.com/tracks?tracks=am75-12

La sueur perlait de son front, alors qu’il courait sans vraiment savoir où il allait, la semant aux quatre vents sur les ronces, buissons et fougères qui passaient sous ses vigoureux pieds de nordique. Il s’était perdu alors que ces maudites créatures s’étaient occupées de sa monture : ça n’était plus des hommes ou des elfes, juste de maudit être assoiffé de violence.
Il y en avait un sur sa droite qui ne semblait pas l’avoir encore remarqué ! il prit cette opportunité d’exterminer une de ces engeances en prenant appui sur un tronc pour effectuée une attaque sautée sur l’une de ces goules des brumes

Le barbare du septentrion continua sa charge effrénée jusqu’à arriver à une charrette recouverte de linceul ensanglanté sur le bord d’un chemin : il ne restait du cocher et du cheval que de piètre reste. Il entendit alors une voix humaine, celle d’une femme avec un puissant coffre, crier. Peut-être n’était-ce qu’un mirage, une illusion de plus, ou n’était-ce là qu’une autre victime de la maudite brume.
Ils apparurent alors, presque invoqués par le brouillard, tout autour du fier combattant : quatre de ces êtres abjects à l’allure d’humanoïde et aux yeux révulsés se tenaient désormais devant Styrm Asketillsson, le corps criblé de pousse végétale malsaine se mouvant comme une extension de leur propre être. Ils avaient beau bouger leur lèvre, ce n’était pas du son qu’entendait le Styrm mais un chuchotement dans son crâne, qui semblait à s’y méprendre appartenir autant à une femme qu’a un homme.

« Etôh levuon nu, uaessiav ec rap tiov emaD aL !
Ruevêr ertèip ud leppa’l te riorim ud étuaeb al, tnahc ud ruecuod al artîannoc emmoh tec tôtneib. »
Il empoigna sa hache à deux mains nimbées du sombre liquide cramoisi, le combat allait être inévitable : il était cerné d’autant plus que les trois autres créatures qui l’avait poursuivi venaient l’encercler. Leurs plaies et leurs orifices dégageaient un léger panache blanc de fumée qui ne fit qu’opacifier la brume alentour.
