Studio Agate

L'esprit pouvait facilement se laisser distraire par le gigantisme et la majesté des lieux. Caliobé restait terre à terre. Elle y était forcée ou presque depuis que son lien avec le Seigneur Sauvage lui avait été arraché par ces sinistres abrutis de Drows.

[Elfique]"Prenons sur la gauche si ça vous va. A gauche. Ça se dit [gauche] en arolave."
[Arolave]"Prenons sur la gauche si ça vous va. A gauche. Ça se dit [gauche] en elfique."

La salle de gauche ne disposait pas d'éclairage lié aux pigments de la peinture. Elle était aménagée comme une annexe technique : en longueur, le long de la salle principale, relativement peu large, avec des niches dans les murs (à une hauteur de l'ordre de 3m du sol, sûrement pratique quand on est beaucoup plus grand). Il y avait plusieurs de telles niches, un peu partout. Elles pouvaient évoquer des placards taillés dans la roches, un moyen de ranger sans avoir à fabriquer de meubles (donc de contenants mobiles).

Pour voir dans cette pièce, il était nécessaire de bénéficier de la vision nocturne ou bien d'avoir une pierre de lumière (ou une autre source d'éclairage).

Caliobé leva la main pour attirer l'attention.

[Elfique] "Attention danger. Mouvement salle de gauche."

[Arolave] "Attention danger. Mouvement salle de gauche."

Caliobé avertit tout le monde d'un geste et quelques paroles, mais sans forcer sur la voix, elle ne pourrait prévenir que les personnes actuellement proches d'elles.

... qui sait ce que faisaient les autres dans cette forêt de pierre... et où ils se promenaient...

Matian fut un de ceux à entendre l’avertissement de Caliobé. Cela le tira de sa songeuse contemplation des colonnes figurant des arbres… Des arbres, un végétal si commun pour ceux de la surface. Seulement ici, dans les profondeurs, il avait tout d’exotique, de stupéfiant.
Quoi qu’il en soit, le présent reprenait ses droits et l’ensorceleur se tourna vers cette salle de gauche. Ayant la vision dans le noir, il pourrait vérifier s’il y distinguait quelque chose.

Spoiler

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Nous cheminions parmi les colonnes avec une relative discrétion. En dehors des commentaires de la drow, nous étions restés silencieux. Aiguille me suivait toujours comme mon ombre et de toute évidence les autres ne la voyaient pas plus qu'ils ne l'entendaient. Au début je m'étais même demandé si ma caboche n'avait pas un peu trinqué mais elle ne s'était pas trompée pour les roches derrière la porte.

Au fur et à mesure de notre avancée je me détendais un peu et finis par me risquer à interroger Aiguille en chuchotant dans mon langage dissonant :

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Près de Kru'ul

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[Svirfnebelin] - Ho, vous parlez le gnome des profondeurs, hum, moine ? Navré, votre nom ne s’est pas encore gravé en mon esprit. Moi, c’est Matian. Je ne sais plus si ça été dit. Et vous ?

Yardan regarda avec intérêt le dénommé Matian. De toute évidence, le gnome maîtrisait également le svirfnebelin. Bien que la maîtrise de cette langue soit encore nouvelle pour le moine, les deux pourraient désormais échanger.

L’homme des îles sourit, et devisa tout en avançant dans l’étrange endroit.

[Svirfnebelin] - Fait fut évoqué par Taliesin, maître Matian, que paix accompagne l’esprit qui est vôtre.

Le disciple de Draaz observait tant l’endroit que le gnome en pagne. Ce dernier semblait également absorbé par la contemplation du lieu, qui brillait de sa singulière féérie. Partout, les murs se drapaient de pâleur fantomatique, et les ornements sculptés cascadaient sereinement du plafond au sol. La vie pour le ciel, la mort pour la terre. Une belle allégorie de la condition du vivant. Cet endroit, à n’en point douter, incitait au calme et à la méditation.

[Svirfnebelin] - Sachez que ce présent adepte se nomme Yardan, et qu’il suit les enseignements du Dieu-Dragon.

Le gnome fasciné par les peintures acquiesçait distraitement. Pour peu, on aurait pu se demander s’il écoutait vraiment le disciple du Commencement. Les deux cheminèrent à rythme serein, en suivant les traces du groupe de tête.

[Svirfnebelin] - Présent endroit est vraie merveille. Partout Mort fut fêté. Le ciel de pierre chante la vie, tandis que le sol cueille sa fin. Mort apprécie sûrement pareille louage.

Le moine sourit doucement devant la majesté calme de l’édifice, où des colonnes sylvestres se disputaient maintenant l’immensité de l’espace clos.

[Svirfnebelin] - En parlant de divin, maître Matian, eûtes-vous déjà eu écho de la Grandeur de Draaz ?

Un peu plus en avant, Caliobé s’était arrêté et lançait un avertissement.

[Arolave] - Attention danger. Mouvement salle de gauche.

Les yeux déjà figés, les traits de Yardan perdirent toute l’aménité de l’instant d’avant. Sentant les muscles de son corps jouer de l’afflux d’adrénaline, le moine se concentra. Enfin. La première cloche de l’Epreuve du Jour venait de sonner. S’il fallait en découdre, ainsi en serait-il.

[Arolave] - Draaz nous transcende, psalmodia-t-il en silence.

Le moine tenta de sonder la salle sombre du regard, prêt à bondir si une menace avait la folie d’en sortir.

Dharka Shaan suivait scrupuleusement le gobelin dont le trajet erratique et la démarche irrégulière semblaient obéir à quelque chose de sensé mais dont l’exécution ressemblait à la divagation d'un animal grotesque. Ses sens acérés lui permirent même de capter quelques bribes de paroles.

[Drow]-nuq jat SoH vIHtaHbogh Goblin?

Son attention fut ensuite attirée par l'autre groupe d'esclave dont elle perçut l'agitation.

J'étais dans la salle aux grandes colonnes avec Yardan et Matian, contemplant la beauté végétale qui faisait référence à la Mort. Je perdis un instant la notion de l'espace, ne sachant plus trop où se trouvait chacun de mes compagnons.

Mon regard fut attiré à ma gauche sans trop savoir pourquoi ni ce qu'il se passait. J'avais toujours une main sur la garde de mon glaive, tenant de l'autre ma harpe.