par Etmer_Fachronies »
30 sept. 2020, 15:25
Tout flottait.
Les contours s’étaient dissipés. Peu à peu, les voix, les sons, les lueurs, les sensations… tout s’était effacé. Aller, venir. Aller, rester. Monter, plonger. Monter encore. C’était étrange. Nébuleux.
Les fondements restaient, pourtant. Mais loin. Si loin… Etouffés. Une infinité de grains s’étaient déposés, depuis.
Un temps. Une vie.
Des océans de pensées cristallines passaient, sibyllines. Les échos s’écoulaient sans bruits. Parfois, calmes et paisibles. Parfois, tumultueux. Des éclats moirés tintaient en silence. Ils brillaient en surface, agités par un profond courant plus terne. Tous s’assombrissaient, plongeaient, étincelaient de nouveaux.
Il y avait tant de brume.
Pourtant, on pouvait avancer, bouger. Progresser ? Rien n’était moins sûr. Vers quoi ? Est-ce que le but importai, après tout ? Les choses étaient, tout simplement. L’immanence de l’ensemble forçait à la modestie.
Mais c’était une sensation sereine, accueillante. Une invitation au partage, à l’échange. Une présence n’en excluait pas une autre, bien autre contraire. L’addition renforçait. Tout était dans le flux. Ou plutôt, le flux était tout.
Uni. Lié. Indivisible. Contingent. Nécessaire.
Un nouveau rivage, encore une fois.
La pensée s’oriente vers l’un des brillants… des souvenirs éclatants. Une vie, des images puissantes, des chocs. Des cris, des larmes, des rires. Et soudain, plus rien. Ou plutôt, si. Plus qu’une sensation brève, un goût fugace déjà effacé. Un savoir précieux, qui s’écoulait comme sable au vent.
Des structures existaient, pourtant. Un point fixe dans un éternel mouvement. Une constante générée par l’inconstant. Les courants s’arquaient en motifs limpides et vifs, chatoyant dans l’évanescence du lieu. Immenses et titanesques. Profonds et anciens. Innommables et fragiles, éphémères renouvelés. Immortels.
L’équilibre était la clef. Lentement, prudemment, l’appel des formes se faisait sentir. Il fallait suivre, ressentir. Accepter.
Dans ce chaos structuré, la longue route de l’infini s’était avancée. Immobile, et pourtant si vive.
Il y avait tant de brume…
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10