Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde Section uniquement dédiée au jeu

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Etmer_Fachronies
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Etmer_Fachronies » 07 juil. 2021, 23:48

Assis en tailleur à l’avant de leur embarcation, Yardan méditait, serein. Bien que physiquement présent, son esprit flottait, léger, et vaguait avec les ors et émeraudes du paysage luxuriant qui émergeait du lointain.

Libre d’appréhension, libre de verdict, le moine appréciait à leur juste mesure les falaises escarpées qui tranchaient les bords de leur présente réalité. Le brun pâle ciselé d’opale mousseux était un écrin de choix pour le couvert végétal, qui prospérait aux pieds des géants. L’azur laiteux du firmament raisonnait tout en contraste avec le noir étincelant de la rivière, fendu sans relâche par la proue de leur esquif. Les ombres sinistres, le jour éclatant, le froid d’un avenir incertain, la moiteur chaude du présent, tout se mélangeait en une peinture chatoyante et bigarrée, une fresque éclatante aux traits bruts et sauvages, où une vigueur inouïe bouillonnait partout d’une vie farouche et sincère.

Dans le silence des eaux, Yardan sentit un sourire fin se dessiner sur ses lèvres. Oui, cette épopée est bien source constante de découverte et d’émerveillement.

Ces derniers jours avaient été une succession de surprises amoncelées. Leur arrivée en ces terres incultes, tout d’abord. Leur rencontre avec Douce-Suma, la femme-serpent amicale... celle avec le serpent à pattes des eaux hostile... celle avec ce peuple d’humains vêtus de peintures et de feuilles tressées... Puis était venu leur voyage dans le plan des dieux, au travers du souffle de la chamane. Par sa grâce, leur groupe s’en était allé fouler le sol des Divins. A cette pensée, Yardan ne put s’empêcher de voir revenir la magnificence de l’Île Monde, cet éclat du Grand Tout les avait accueillis. Une véritable Bénédiction, un diamant de joie qui resterait à jamais brillante comme le jour dans l’esprit du disciple de Draaz.

A la différence de Caliobé et de Dharka, il n’avait pas recueilli l’essence du Dieu Moustique dans un panier de feuilles. Certes, il avait observé avec dévotion cette manifestation du sacré. Certes, il l’avait honoré pour ce qu’il était. Mais n’avait guère goûté à son ton, ni à son étrange cadeau. Yardan s’était ainsi simplement contenté de glisser hors du rêve, lorsque le moment était venu.

Et maintenant, ils étaient désormais là, tous, à voguer sur le fleuve endormi. De toute évidence, le compromis trouvé lors de leur discussion âpre sur la conduite à suivre semblait porter ces fruits. En cette heure, le tas de feuilles géant flottant à contre-courant qu'était leur embarcation grimée n’avait guère éveillé l’attention, et c’en était très bien ainsi. En silence, ils progressaient à bon rythme vers leur destination. Quelle qu’elle fût.

La destinée... Le discours de la chamane, la dénommée Colibri-Double, avait semblé déranger certains membres de leur groupe lorsqu’elle avait affirmé l’inflexibilité du Destin. Pourtant, cette révélation n’en était une que pour l'inconscient qui refusait d’ouvrir les yeux. Oui, c’était même une évidence que le moine se plaisait à rappeler. Toujours, la Grand Roue tournait. Et toujours, chacun avançait dans le Sillon qui était Sien.

Pourtant, la sagesse de cette femme était incomplète, et Yardan ne s’était guère fait prier pour demander à ses frères de Mission de traduire les paroles de Draaz. Car oui, bien que la destinée soit figée, les enseignements du Dieu Dragon étaient clairs. Toujours, plusieurs couches de terres se trouvaient dans le sillon tracé, et leur ordre était matière à changement. Un changement impulsé par celui le voit, pour peu qu'il ait Force et Conscience. En vérité, seule Volonté permettait d’infléchir l’adversité. Tout était là. C’était pour ça que chacun d'entre nous se devait d'écouter les paroles de Draaz et de prendre en main son corps, afin de récupérer le peu de libre arbitre qui lui était possible. Etait-ce vraiment si dur à entendre ?

Le moine soupira doucement. Ces théories, il les aurait volontiers répétées à l’envie, mais sa méconnaissance de la langue locale était un barrage bien trop abrupt. Plus tard, peut-être.

Le disciple du Commencement inspira, et bougea doucement la tête. Son introspection méditative touchait à sa fin. Il tendit ses mains, délogea les poussières qui s’étaient accumulée sur sa tenue de lin sacré du Temple de la Trinité. Le travail effectué par Alek avait été simple, mais efficace. Les coutures grossières bâclées par le moine dans le repos du Khérub avaient disparues, remplacées par une homogénéité lisse. Du bel ouvrage.

Mais c’était sur la tenue d’Edwald que le génie du maître artisan se révélait le plus splendide. L’armure de jais arborée par le mage amnésique était une splendeur, qui cependant tranchait net avec les tenues des locaux. Le fait qu’elle reste confortable par ce temps moite était un second prodige, que le moine ne s’expliquait pas.

Sur l’épaule d’Edwald, son nouveau familier rat-singe s'agrippait nerveusement. Il jetait des regards en coin au grand hibou moucheté qui trônait quant à lui sur l’épaule de Caliobé. Prédateur et proie ? Les deux animaux étaient une nouveauté amusante, qui ajoutait toutefois une dimension incongrue à leur périple. Mais comme les deux mages ne juraient que par les immenses qualités prétendues de leurs protégés, le moine avait tu ses craintes, et leur laissait pour l'heure le bénéfice du doute.

L’adepte du geste secoua doucement la tête, amusé. Draaz seul sait ce dont demain sera fait.

Il se releva doucement, et s’approcha du reste de l’équipage, afin de voir s’il pouvait apporter un quelconque concourt à leur.
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau 6
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Iris
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Iris » 08 juil. 2021, 20:37

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Tortuguero Waterway by Maureen Barlin, sur Flickr[/img]


Durant plusieurs heures, le voyage fut agréablement paisible, si l'on fait abstraction des passages à tour de rôle à la fonction de rameur et de l'aspect laborieux -- voire peu efficace ? -- des sorts pour pousser l'embarcation.

La druidesse paraissait confiante grâce à ce qu'elle voyait et entendait de la faune.

Il faisait chaud, mais si près de l'eau, et à l'ombre, la situation pouvait être assez plaisante. Ceux qui portaient les combinaisons duergares ne souffraient pas de la chaleur, mais ils ne goûtaient pas non plus aux ravissements des éclaboussures. C'était tout un.

Dharka paraissait de moins en moins incommodée par la lumière du jour.

On dégustait des fruits cueillis avant le départ, accompagné d'une sorte de pâte de coeur d'arbre longuement préparé et pilé. Il y avait aussi un petit foyer pour cuire du poisson ou de la soupe, mais les quelques poissons frais donnés le matin même ne dureraient pas.

Tandis qu'une discussion sans grand entrain s'attardait sur l'opportunité de pêcher ou chasser, le familier de Caliobé sonna l'alarme : un dragon vert était en vol et approchait.
Si je ne suis pas là, vous pouvez me trouver ici ou ou par MP.

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Azaghâl
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Azaghâl » 09 juil. 2021, 00:09

Après une brève hésitation, Mánalindë avait décidé d’imiter Dharka et Caliobé et d’accepter personnellement le don de l’esprit. Qui sait combien de temps son chemin et celui des élus continueraient de converger ; il fallait donc qu’il dispose de ses propres moyens d’agir.

Au moment de rejoindre le plan matériel l’ensorceleur resta quelques instants en arrêt, observant le kherub qui l’observait en retour. Le celeste, hiératique, désignait le passage qu’il ouvrait vers le plan matériel, où les élus d’éternités revenaient déjà à eux.
En lui-même, l’ensorceleur était troublé, car il était entré dans le Rêve en quête de réponses pour les siens. Le choix qui lui était proposé était donc doublement difficile pour lui : il impliquait de quitter sa communauté sans explications, et surtout de prendre cette décision alors qu’il ne comprenait encore que très superficiellement la quête du groupe d’élus qu’il avait rencontré, et ce qui était à l’œuvre sur le plateau maudit.
Mais le kherub ne pouvait pas ignorer son désarroi : son geste sibyllin était sa réponse, et Mánalindë décida de l’accepter. En outre, les paroles d’Edwald Therlack résonnaient encore dans son esprit, et c’est sans doute ce qui acheva de le convaincre de rejoindre le groupe.
Le jeune liminaire s’inclina profondément, sans un mot, et franchit le seuil.

Au village, l’irruption du demi-celeste au beau milieu de la fête fit sensation, et il eut fort à faire pour apaiser les interrogations et inquiétudes. Bien que son visage calme et bienveillant ne trahisse pas son trouble, des volutes dorées glissaient en tous sens sur sa peau, avec la fluidité spasmodique d’un banc de poissons inquiets. Ce saut dans l’inconnu avait fait battre son cœur à tout rompre, et il ne reprenait que progressivement son calme intérieur.
Heureusement, malgré ses étranges particularités physiques, sa maîtrise parfaite du runasimi et son accent typique des tribus aldarones convainquirent vite les habitants qu’il était bien un membre des Chhichhyaxpectzil, une communauté semi-nomade connue des anciens du village pour revenir dans les environs à intervalles réguliers. Si les aldarons d’Acoatl vivent généralement en communautés fermées, leur faible nombre et les spécificités locales les ont amenés à maintenir un contact avec les communautés d’autres espèces qui ont su gagner leur confiance. Le liminaire n’avait jamais fait le voyage vers ce village lui-même, mais sa mère Rainë et quelques autres oui, il y a quelques décennies. Colibri-Double s’en souvenait encore comme d’un moment apprécié de troc d’objets et de savoirs.

Le groupe, quant à lui, découvrit un Mánalindë plus sobrement vétu que lors de leur première rencontre. Sa peau aux reflets d’or n’était couverte que par un paréo et une ceinture de coton, dans les replis desquels se logeaient discrètement quelques petits objets. Sa seule arme semblait être une dague à large lame, son poignard en quartz ne semblant quant à lui guère indiqué pour un tel usage, sinon en dernier recours. Il leur expliqua l’intervention du kherub qui l’avait transporté ici, et sa décision de lui faire confiance. S’ils acceptaient son aide, il comptait désormais les accompagner dans leur expédition dans les hauteurs pour y trouver la source de la corruption.
Il chercha à faire plus ample connaissance avec chacun, et put constater avec satisfaction qu’il était capable de communiquer individuellement avec tous les membres du groupe par une langue ou une autre. Il s’intéressa particulièrement aux pratiquants de magie profane et à leurs divers rituels. Les mages purent constater avec étonnement chez lui la curieuse alliance d’une maîtrise de la magie presque entièrement instinctive et d’une connaissance livresque des principaux penseurs de la théorie magique, bien que ces deux aspects semblassent cohabiter assez mal. Le liminaire leur expliqua qu’il avait grandement bénéficié de ses voyages dans l’astral pour la dimension érudite de son instruction, et quant à sa pratique… elle était innée pour lui, sans doute en raison de son ascendance celeste. Il avait appris à utiliser la plupart de ses sortilèges par imitation ou par expérimentation, et, si un grimoire de magicien ne lui était d’aucun recours sur le plan pratique, il était en revanche capable de faire varier presque à l’infini chaque effet arcanique qu’il maîtrisait, parfois d’une manière défiant les règles traditionnelles de la magie.

Au travers de ces discussions, il chercha à comprendre un peu mieux l’origine des uns et des autres, et les enjeux de la quête à laquelle ils se consacraient.
La découverte de la navette fut un véritable choc pour le liminaire, lorsque le groupe s’y rendit. Cette titanesque carcasse de métal dégageait une aura inquiétante, dans la faible lueur de sa grotte, et elle ne ressemblait à rien qu’il eut ne serait-ce qu’imaginé jusqu’alors, même à la lecture d’ouvrages sur le monde au-delà de la jungle. Son trouble ne fit que grandir en entendant parler de la navigation ateakristalline. Son expérience personnelle du voyage entre les plans avait toujours été empreinte de la poésie du rêve et de la joie de retrouver son père dans l’astral… La seule exception étant le traumatisme du cauchemar, et, inconsciemment, le demi-elfe ne pouvait s’empêcher d’associer la laideur du monstrueux vaisseau et l’horreur qui privait les siens de repos. Malgré son ouverture d’esprit, tout cela s’ajoutait aux craintes et à la répulsion qui entouraient les duergars et drows dans les représentations de la surface, et Mánalindë ne pouvait se défendre d’un certain malaise.

Pendant l’attente jusqu’au départ, le jeune ensorceleur chercha bien souvent la compagnie rassurante des villageois. Leur mode de vie était suffisamment proche du sien pour qu’il se sente à l’aise pour les aider dans leurs tâches quotidiennes, bien que les travaux physiques n’aient jamais été son fort. Avec autant de délicatesse que de bonne volonté, il s’employa à soigner les maux de chacun, à tisser la magie pour ragaillardir les habitants fourbus ou encore à soigner la flore locale en alliant jardinage traditionnel et subtile influence magique. Il profita en outre de ses va-et-vient dans les environs pour collecter un maximum d’objets naturels pour sa sacoche à composants.
Le soir venu, le demi-celeste aimait beaucoup se mêler aux groupes qui s’installaient près de la rive, tour à tour pour écouter ou pour conter quelque légende ou chanter doucement une complainte elfique sur la beauté cruelle de la jungle, sous le regard des astres. Lorsque la nuit était profonde, à l’heure où chacun s’apprêtait à rejoindre sa couche, il invitait ses compagnons d’un soir à le rejoindre près de l’eau. Là, il leur parlait des mystères de Yumkatunil, le seigneur du cycle, l’éternel nautonier de la rivière des âmes. Il leur disait que les étoiles qu’ils voyaient étaient les lueurs de ces âmes, qui s’acheminaient lentement vers Eana pour y faire naître la vie de nouveau, et disparaitre ainsi de la voute céleste le temps d’un nouveau jour, d’un nouveau cycle. Alors, avec sa magie, il aplanissait la surface de la rivière aux alentours, et les constellations qui s’y reflétaient alors donnaient à tous le sentiment de se tenir à la lisière de ce sublime fleuve spirituel que le liminaire décrivait.

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Mánalindë était heureux de pouvoir aider et distraire ses hôtes, et ces occupations contribuèrent grandement à l’apaiser. Il put en outre rendre visite à son père Chrysaphel en rêve et l’informer de sa curieuse rencontre. Le séraphin pourrait à son tour rassurer les Chhichhyaxpectzil sur la disparition soudaine du liminaire. Père et fils discutèrent longuement au sujet des aberrations d’Eaux-Noires, des peuples de l’inframonde et de l’invitation muette du Grand Cerf. Chrysaphel était loin de détenir toutes les réponses, mais il encouragea son fils dans sa décision d’accompagner le groupe d’élus dans les plateaux, et d’apprendre auprès d’eux. Si la qualité d’élu d’éternité de présage en rien de la valeur d’un individu, l’invitation d’Eana dans son domaine, en revanche, était un signe qui ne trompait pas. Et, qui sait, disait le celeste, Mánalindë étant lui-même un élu d’Eternité, peut-être trouverait-il dans cette rencontre plus qu’il ne l’imaginait encore.

L’heure du départ finit par venir, et l’ensorceleur contribua aux préparatifs de son mieux. Il s’entretint longuement avec Douce-Suma des particularités de la région afin d’aider le groupe d’étrangers à s’organiser au mieux.
Chemin faisant, il discuta avec ses compagnons de barque tout en prenant des relais à la rame. Il pouvait heureusement puiser dans les flux magiques pour soutenir sa force physique défaillante, et il ne manqua pas d’en faire profiter les autres lorsque lui-même se reposait. Mánalindë appréciait cette traversée de la jungle par voie fluviale et la sensation familière du soleil sur sa peau nue. L’eau avait toujours était un élément qu’il affectionnait tout particulièrement, depuis l’émerveillement de ses jeunes années devant la beauté sobre des cénotes inondés qu’on trouvait des centaines de lieues au nord, et qui étaient sacrés aux yeux des siens. Bien sûr, il sentait également l'élancement lointain des piqures répétées à la base de son dos, mais une douleur choisie et une douleur qu'on supporte mieux, l'ensorceleur le savait d'expérience.



Le voyage se déroulait calmement au rythme du clapotement de l'eau, jusqu’au moment où la demi-elfe les informa de la présence dangereusement proche d’un dragon. Alors de relais de rame, Mánalindë poussa instantanément plus fort pour faire prendre de la vitesse à l’embarcation. Il attendrait quelques fractions de secondes qu’une ligne de conduite soit prise pour le groupe, mais l’urgence lui paraissait de rejoindre la berge pour s’y cacher sous les frondaisons, et il se préparait à tourner à gauche ou à droite, cherchant des yeux l’abri le plus proche et le plus sûr. Un dragon vert n’était clairement pas une menace à prendre à la légère.
Mánalindë, ensorceleur primaris (6)
PV : 37/38 SB : 10 DV : 6d6/6 CA :12 Init : +2
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Edwald Therlack
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Edwald Therlack » 10 juil. 2021, 11:42



Les aventuriers avançaient vers leur objectif en voguant sur les eaux imprégnées de terre. Il arrivait que des oiseaux de couleurs et de formes variées se missent à voler lors du passage du groupe, offrant un feu d’artifice naturel à la vue des élus d’éternité.

Edwald comme Dharka et Caliobée ne ressentaient que peu la chaleur écrasante de l’impérieux astre solaire : les armures duergares étaient aussi étonnantes et confortables que leur aspect était étrange et près du corps. Même peu acclimaté à la météorologie des lieux, Yardan semblait ne pas ressentir le moindre problème concernant cet environnement extrême. Le moine devait venir d’une contrée chaude comme Mánalindë et Douce-Suma.

Le mage se rappelait les agréables vents frais qui balayaient les plaines du sombre rêve, contrastant avec la chaleur de l’Inframonde et de l’Acoatl. Et pourtant il ne savait pas s’il préférait la chaleur étouffante de la jungle ou l’étreinte fraiche des hivers du Cyfandir. La chaleur, l’humidité lui était singulièrement plus familière. En outre, il se sentait de plus en plus à l’aise à mesure que le fleuve s’agrandissait, comme si cette immense étendue d’eau l’appelait.

Quelqu’un le sortit de ses pensées contemplatives en lui présentant un repas à base de cœur de palmier et de fruits. Il devait déjà être midi passé alors que la cime des arbres les couvrait d’un doux manteau d’ombre. Edwald récupéra quelques branches de bois sur les arbres qui projetait leurs branches vers l’intérieur du canal. Ils avaient encore du temps à tuer avant d’arriver là où ils devraient utiliser les esprits du moustique. La berge n’était point loin et octroyait aux aventuriers l’opportunité de chasser ou de pêcher sur les flots de la rivière. En attendant la réponse de ses coéquipiers.

Edwald brûla une des branches qu’il avait pris soin d’emporter à l’aide d’un tour de magie et la tendit à Dollu. Le petit familier ouvrit grand ses yeux rouges malgré la lumière, comme excitée à la vue de la friandise avant de la dévorer goulument.



Alors que tout semblait bien se passer, le familier de Caliobé s’affola en regardant vers le ciel : Un jeune dragon vert était s’approchait de leur position, empreinte d’un mélange de majesté et de malice. Dollu monta sur l’épaule du magicien, pendant que ce dernier posa instinctivement sa main sur la garde de son arme.

Edwald Therlack de Monteroche - Mage de guerre (6)
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Pwyll
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Pwyll » 11 juil. 2021, 22:03

La vie n'était finalement pas toujours un long fleuve tranquille, mais la Sorcière, coutumière du fait, ne s'en émut pas spécialement.

Caliobé avait exprimé verbalement l'alerte que Yull, son hibou, lui avait transmis par télépathie. Les bienfaits d'une présence ailée et attentive ne s'étaient pas fait attendre.

À présence ailée, présence et demi, puisque le vert dragon qui approchait de leur aplomb semait déjà trouble et agitation chez ses comparses de maraude nautique.

- Attends, Edwald, murmura-t-elle en posant sur son bras une touche légère. L'apparition d'une brume pourrait attirer l'attention plus que notre camouflage végétal.

À Mánalindë elle indiqua :

- N'accélère pas mon ami, laisse nous plutôt dériver au gré du courant, comme le ferait un entrelacs de branches, ce sera plus naturel !

Il n'y avait plus qu'à attendre, en laissant à Yull le soin de guetter les réaction du reptile volant. Caliobé s'interrogea et fouilla dans les échanges qui avaient eu lieu avec les villageois au sujet des dragons verts. Quel était leur souffle, étaient-ils à l'aise dans l'eau ?
Caliobé, Melessë Sorcière Niv 6
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Azaghâl
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Azaghâl » 12 juil. 2021, 19:19

Les Chhichhyaxpectzil avaient toujours évité les lieux de rassemblement de dragons au cours de leurs déplacements, et les légendes ne contenaient que des renseignements vagues. Mánalindë en était donc réduit à espérer que le couvert végétal suffirait à dissimuler leur présence et dans le cas contraire... advienne que pourra !

Appliquant le conseil de Caliobé, qui semblait faire grand cas de leur camouflage, il freina tout en dirigeant l'embarcation vers la berge qui semblait la plus arborée. Bientôt leur seul mouvement était imprimé par le courant, le liminaire se contentant de les orienter très délicatement, sans geste brusque, toujours en direction de la berge tant qu'elle ne sera pas atteinte. Une fois sous le couvert de la canopée, les élus devront se baisser pour esquiver les branches basses qui viennent parfois griffer la surface trouble de l'eau. Il n'y aura alors plus qu'à attendre en se tenant prêt à réagir, et prier.
Mánalindë, ensorceleur primaris (6)
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Iris
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Iris » 12 juil. 2021, 20:45

Les aventuriers se laissèrent dériver en direction du rivage, orientant autant que possible leur trajectoire.

Ils se rendirent compte que le dragon vert se posait, à quelques centaines de mètre en amont. Il disparaissait à terre, allant au pas. Il partait sur la rive droite (par rapport au cours d'eau) tandis que les aventuriers se trouvaient sur la rive gauche.

Passé cet incident inquiétant, tout redevint calme.
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Dharka Shaan » 13 juil. 2021, 22:33

La drow était restée silencieuse pendant l'intégralité du trajet. Elle passa la majeure partie de son temps à caresser les courbes de son corps moulée par l'armure duergare, visiblement intriguée et séduite par sa faculté à dissiper la chaleur corporelle. Lorsque les volailles de ses compagnons se mirent à piailler, elle reporta son attention vers le ciel, craignant une morsure de lumière qui ne vint pas. Elle distingua le dragon vert au travers des feuillages de leur embarcation et sentit l'appréhension naitre chez certains de ses voisins. La menace s'éloigna finalement et disparut, avalée par la végétation.

[Drow]-VengHom je jay'meH Qu' chenmoHlaHbe' mInDu'wIj.

L'elfe noire ne semblait s'adresser à personne en particulier mais arborait un petit sourire satisfait.
Dharka Shaan Drow Guerrière | Ruffian Niv 6
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Iris » 15 juil. 2021, 08:56

L'embarcation était désormais arrêtée et tout le monde soupirait de soulagement. Le danger paraissait écarté. Les aventuriers paraissaient d'avis de poursuivre leur remontée du courant. Les rameurs reprirent leur poste et tout le groupe aida à relancer le mouvement de la progression.

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Azaghâl
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Re: Inframonde chap. 4-01 - L'Oeil ouvert sur le Monde

par Azaghâl » 15 juil. 2021, 15:43

Une fois à bonne distance de la menace draconique -autant physiquement que temporellement-, Mánalindë décida de profiter du voyage pour en apprendre plus sur le groupe et sur ce qui les attendait. D'une voix égale pour éviter que le son ne porte trop loin, il engagea la discussion en elfique. Il savait que cette langue était la plus parlée parmi eux, mais il ne manquera pas de faire une traduction rapide en céleste et en runasimi si Yardan ou Douce-Suma souhaitent participer.

"Dites moi voyageurs -pendant que les alentours sont encore calmes-, que cherchez vous vraiment sur le plateau corrompu ? Et comment saviez vous qu'il faudrait le chercher ici ?
Vous avez parlé des abominations et de leurs maîtres, les aboleths : les pourchassez-vous ? Est ce la vengeance qui vous anime, ou... l'espoir de retrouver quelque chose de perdu ? Ou bien encore autre chose ?"


Le liminaire adressa un regard à Edwald, en espérant ne pas attiser sur les braises de sa peine.
Dernière modification par Azaghâl le 07 sept. 2021, 18:49, modifié 1 fois.
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