[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

Iris
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Arbre et lumière

par Iris » 24 sept. 2017, 19:03

Le nain Wulfstan pouvait assurer, grâce à sa vision nocturne, que les plus proches arbres ne pouvaient être atteints qu'avec un peu de marche, et que les bois, en cette saison et dans cette région étaient humides. Tout feu de grande taille serait fastidieux à mettre en place.

C'était le milieu de la nuit et la lumière provenait presque exclusivement du sort de lumière d'Aleksandr.
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Etmer_Fachronies
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Bizut - le retour du jet d'ail !

par Etmer_Fachronies » 24 sept. 2017, 22:35

Dans les montagnes aux frontières de la Lothrienne, la végétation était rare. A ces hauteurs, les rares buissons épineux luttaient à mort pour gagner les lopins de terre propice à leur survie, et quelques touffes d’herbes éparses coloraient par endroits les vastes étendues rocailleuses. Le sol inégal était froid, et les restes des neiges épargnées par l’arrivée du printemps tachaient de blanc le paysage déjà trop bigarré.

Pourtant, malgré les contrastes qu’il recelait, le lieu sauvage offrait au voyageur l’étrange sensation d’une unité solide et hors du temps, à la fois belle et rude. Au loin, le soleil rougeoyant se couchait derrière les pics immaculés des Drakenbergen, et baignait d’une lumière crue ces étendues rocheuses ouvertes aux vents.

Un grand sourire sur la figure, le gobelin Bizut observait d’un œil ravi le paysage qui s’étalait devant lui. Décidément, mère Nature était d’une richesse sans fards, et elle se révélait prodigue pour celui qui souhaitait admirer ses trésors. En cette heure, un vent léger soufflait sur les hauteurs. Bizut réfléchit un instant, puis dû admettre qu’il ne se souvenait plus du nom de ce vent. Etait-ce la bise, les alizées ? L’aquilon ? Le zéphyr ? Maître Aleksander lui avait parlé des vents, une fois, mais l’apprenti ne les avait pas retenus sur le moment.

Il hésita encore, puis finit par hausser les épaules. Souriant de plus belle, il se rappela de ce que Grand-Chef Voukol lui avait demandé. S’installer ici, puis surveiller le retour du Maître et de ses compagnons, qui s’en étaient allés dans les entrailles de la Terre. Bizut grimaça. Il n’aimait guère l’idée de s’enterrer dans des terriers à lapins. Mais il savait que Maître Aleksander ne faisait rien sans raison, aussi l’idée devait être justifiée. Ayant trouvé un coin propice, à l’abri de quelques buissons, il installa son couchage et se glissa dans les couvertures avec un soupire d’aise.

Le regard braqué vers un horizon de plus en plus sombre, le petit gobelin réfléchissait. Grand-Chef lui avait demandé de rester vigilant. Oh oui, Bizut serait vigilant, oui oui oui. Bizut était toujours le plus sérieux du monde lorsqu’il était question du Maître et de la magie. D’ailleurs, Bizut avait hâte de montrer au Maître les progrès qu’il avait fait. La flamme avait jailli ! Certes, elle était petite, et sans l’aide du Grand-Chef il n’aurait jamais pu lire ce que le Maître avait inscrit sur son parchemin. Mais quand même. La flamme avait jailli. Bizut en était très fier.

Son gros gourdin calé sous les jambes, Bizut laissait son regard dériver sur ce qui l’entourait, silencieux comme jamais. Il fallait du silence pour être vigilant, oui oui oui. Et ainsi, il pouvait observer les prodiges de mère nature de plus près. Comme ce gros scarabée, par exemple. Les motifs bleus et noirs qui se mêlaient sur sa carapace dorsale étaient une splendeur, avec un tracé d’une géométrie parfaite. Et par les dieux, qu’est-ce qu’il était appétissant ! Bizut le saisit d’une main vive, et le croqua goulûment. Un régal.

Tout en mâchonnant, Bizut jeta un œil vers le ciel, où les premières étoiles commençaient à poindre sur la voûte céleste. Dans l’air froid et pur des montagnes, elles étaient innombrables. Le petit peau verte eut alors une idée. Allongé dans ses couvertures, il allait regarder les étoiles pour rester vigilant. Car mine de rien, ces étoiles étaient les vigiles les plus exemplaires du monde, à monter la garde toute la nuit sans jamais s’éteindre. Oui, c’était une excellent idée, oui oui oui. Bizut allait être le plus vigilant du monde ce soir, c’était chose certaine.

Un coup de pied dans les côtes réveilla Bizut en sursaut.

L’apprenti magicien se leva d’un trait, sidéré. Il faisait nuit noire, et le vent soufflait froid. Tant de temps avait passé ? Sa vigilance avait été trompée ? Impossible ! C’était… C’était le maître ! Maître Aleksander était de retour, et avec lui ses équipiers. Décidément, l’homme était bien d’une capacité hors norme, capable de tromper les sens aiguisés de Bizut. Le gobelin était fier d’être son apprenti.

- Maître Aleksander, vous êtes de retour ! Une joyeuse nouvelle, oui oui oui !

Puis Bizut distingua les marques. On voyait que le maître avait souffert. Ses habits étaient abimés, et des ecchymoses marbraient sa peau. Partout, de la poussière couvrait ses affaires, des marques de feu striaient ses manches et des trous perforaient ça et la sa tenue. Le peau verte jeta un œil rapide aux autres, qui n’étaient guère en meilleur état. A vrai dire, le maître était presque celui qui s’en tirait le mieux. La descente dans le grand terrier avait dû être rude.

Bizut reconnu plusieurs des peaux claires qui accompagnaient le maître. Il y avait toujours Grandes Cornes, Montagne Barbue et Epée Brillante, qu’il avait côtoyé ces derniers temps. Mais les autres, c’étaient un mystère. Il y avait deux peaux claires avec des grands cheveux, et un autre encore plus grand avec des dessins noirs et bleus sur les bras. Un autre avait une grande robe, comme Nashkema, et avec de grandes oreilles. Et…

Avant que Bizut ne puisse finir son inspection, un petit peau clair furibard engoncé dans une grosse armure métallique vint rudement l’apostropher.

- Et là et là, elle est où ma mule, et toi !!! Bon sang de bon soir, t'as vu ma mule ???

Le Maître vint vite s’interposer entre Bizut et Petit Furieux, mais le gobelin était perdu. Une histoire de mule ? De quoi donc le peau clair parlait ? Et pourquoi s’en prenait-il ainsi à Bizut ?

Puis le gobelin se rappela du campement du grand chef, et soudain tout fut clair dans sa tête. Alors que le Maître allait discuter avec Montagne Barbue, le peau verte se retrouva en face à face avec Petit Furieux. Le message était clair, c’était à lui de gérer le teigneux. Bizut se rappela de la manière dont il discutait avec ses congénère de tribu, planta son gourdin devant lui dans le sol d’une main et leva l’autre en l’air pour réclamer la parole.

- Que celui qui accompagne le Maître se calme, oui oui oui ! La mule va bien, Bizut ne l’a pas mangée. Ni le Grand Chef, d’ailleurs. C’est lui qui garde la mule, et il a envoyé Bizut quérir le groupe du Maître pour les ramener au camp.

Le gobelin indiqua une direction de son bâton dans le noir, sûr de son coup.

- C’est dans cette direction, oui oui oui. Il nous faut rentrer, car le Grand Chef attend au camp, et il avait hâte que nous tous rentrions.

Bizut se retourna alors vers Aleksander, des étoiles dans les yeux, et s’exclama d’un ton joyeux :

- Maître, vous avez trouvé ce que vous cherchiez en dessous ? Tout est bon ? Bizut devra vous montrer ses progrès, Bizut a sorti la Flamme ! Mais ce sera au camp. Vous êtes prêt à partir, oui ? Bizut va montrer le chemin, oui oui oui ! Il y en a bien pour une demi-heure de marche, à partir d’ici !
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Yardan - Aux pieds des arbres

par Etmer_Fachronies » 24 sept. 2017, 23:02

Alors que son euphorie d’être sorti de l’enfer des mines cédait la place à une prise de conscience de son environnement immédiat, Yardan sentait désormais mieux la morsure du froid vif qui soufflait sur ces roches nues. Draaz l’assiste, il ne s’inquiétait guère pour lui, car les enseignements du Commencement dispensés à Jishim Shaadar l’avait habitué à dominer son corps. En revanche, il redoutait le pire pour Ludmilla, qui sortait tout juste d’un état critique.

Aussi, il écouta d’une oreille la conversation entre Gaspardin et le petit être verdâtre, tout en lorgnant la couverture que celui-ci venait de quitter. Mais ce fut la discussion entre Aleksander et Wulstan qui le fit réagir, le tirant d’un coup hors de son mutisme.

Il s’approcha vers le nain et le bossu, qui débattaient intensément, et leva une main en guise de salut.

- Puisse la Balance me soutenir en ces heures sombres, où nécessité se fait sœur de célérité, mais il me faut là venir parler en lieu et place de ceux qui ne le peuvent plus. Draaz nous en est témoin, nous avons porté corps du défunt Tauron sur des lieues, l’arrachant des ténèbres du Monde Souterrain pour le ramener à lumière du jour.

Le moine désigna l’espace qui les entourait d’un geste vaste.

- Il m’est arrivé de discuter avec sieur Tauron au cours de ces jours partagés à la garde lunaire. Il m’en coûte de le savoir mort, et dû châtiment s’abattra sur les auteurs de pareille forfaiture. Mais le fait demeure. A nous d’agir en accord avec le Sillon qui est Sien dans le Tracé de la Grande Roue.

Faisant appel à ses souvenirs, le moine cita un passage des textes consignés dans les Salles du Livre.

- Je ne suis guère familier des croyances sylvestres, mais j’en sais assez pour savoir ceci. Tauron était druide, et ces gens ne goûtent guère aux flammes du bûcher. Il nous faudra l’enterrer au pied d’un arbre, car c’est là que son âme trouvera repos. Le corps est partie du cycle, en cela Draaz s’accorde avec les druides. Et pour les druides, le cycle est éternel, et la suite prend place là où le renouvellement se tient. Au pied d’un arbre, ainsi que le veut leur ordre.

Yardan jeta un œil aux buissons chétifs devant lequel le gobelin se tenait encore, puis fit un signe de tête à Wulfstan.

- S’il n’y a guère d’arbres en ce lieu, il nous faudra porter corps de Tauron plus avant, je le crains.

Puis, observant alors Aleksander, l’adepte du Geste pointa sa paume en direction du petit gobelin et changea de sujet :

- Mage Aleksander, c’est là disciple qui est tien ? Peux-tu dès lors lui mander qu’il fasse don de couvertures à Ludmilla, qui de nous tous en a le plus grand besoin ?
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Aeghiss
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Re: Yardan - Aux pieds des arbres

par Aeghiss » 24 sept. 2017, 23:27

- Je ne suis guère familier des croyances sylvestres, mais j’en sais assez pour savoir ceci. Tauron était druide, et ces gens ne goûtent guère aux flammes du bûcher. Il nous faudra l’enterrer au pied d’un arbre, car c’est là que son âme trouvera repos. Le corps est partie du cycle, en cela Draaz s’accorde avec les druides. Et pour les druides, le cycle est éternel, et la suite prend place là où le renouvellement se tient. Au pied d’un arbre, ainsi que le veut leur ordre.

Yardan jeta un œil aux buissons chétifs devant lequel le gobelin se tenait encore, puis fit un signe de tête à Wulfstan.

- S’il n’y a guère d’arbres en ce lieu, il nous faudra porter corps de Tauron plus avant, je le crains.
"Je suis bien d'accord avec toi Yardan, et de toute manière je crains que nous n'ayons pas plus la possibilité ici de l'incinérer que de l'enterrer. Nous allons devoir continuer de le porter jusqu'au campement, après quoi nous en discuterons avec le sergent Voukoll."
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Pwyll
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Re: Bizut - le retour du jet d'ail !

par Pwyll » 25 sept. 2017, 12:20


- Que celui qui accompagne le Maître se calme, oui oui oui ! La mule va bien, Bizut ne l’a pas mangée. Ni le Grand Chef, d’ailleurs. C’est lui qui garde la mule, et il a envoyé Bizut quérir le groupe du Maître pour les ramener au camp.
Le maître, le grand chef, Bizut... qui était qui ? Et pourquoi fallait-il parler avec un Gobelin par dessus le marché ? Ces créatures n'étaient guère dignes de confiance du peu que Gaspardin en savait.

Quelqu'un gardait Foudre Molle, voilà bien ce qui importait.

Le regard du Gobelin et même sa posture renvoyaient au Halfelin l'impression désagréable d'être dans le mauvais rôle. Comme s'il était un forcené et ce triste individu un homme de bon sens qui tentait de le raisonner.

Rah, Gaspardin voyons, un peu de tenue se sermonna-t-il intérieurement. Voilà ce qui arrive quand on saute trop de repas et qu'on a les nerfs en pelote...

- Oh et bien, je te dois sans doute un merci et puis, euh, désolé si j'ai pu sembler un peu brusque. Je m'appelle Gaspardin !


Dit-il en tendant une main amicale à Bizut, en le regardant droit dans les yeux pour tenter de faire abstraction d'une... patte d'insecte restée collée sur la joue du Gobelin dans une sorte d'explosion juteuse séchée.
Dernière modification par Pwyll le 25 sept. 2017, 12:35, modifié 1 fois.
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Pwyll
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Caliobé - Tours de Magie

par Pwyll » 25 sept. 2017, 12:33

Caliobé écoutait les membres de l'hétéroclite assemblée et reconnut la sagesse dans l'attention que Yardan destinait à Ludmilla.

Elle esquissa deux longues enjambées, effleurant au passage l'épaule du Disciple de Draaz pour capter son regard et, d'un hochement de tête aussi discret que son sourire, lui faire part de ses encouragements dans cette voie.

Ludmilla serait certainement touchée par ce geste et cette pensée, mais pour que tout soit parfait, il restait un détail ou deux à régler.

Approchant du Gobelin, une créature de toute évidence dotée de raison et qu'elle se garderait bien, elle la bâtarde, de juger sur sa seule race, elle tendit la main pour récupérer la couverture.

- Si tu permets... mmh Bizut, c'est ça ? J'aimerais ajouter une petite touche personnelle à ta couverture pour que notre cher Yardan puisse l'enrouler sans hésitation autour des épaules de notre amie blessée.

Si on lui confie bel et bien la couverture, elle la pliera délicatement et égrainera de mystérieuses paroles accompagnées de gestes mystiques, par deux fois :

- Deyola Obrifeis

Cela permettra non seulement de nettoyer la couverture, mais aussi de lui donner pour quelques instants le parfum du jasmin en fleur.

Il revenait bien sûr à Yardan d'en envelopper sa douce et tendre...
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Iris
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NUIT du Jour 6 au Jour 7

par Iris » 25 sept. 2017, 15:58

Après de longues minutes de discussions, d'atermoiements, et de recherche de leadership parmi un groupe éclaté et dont les membres se connaissaient encore mal en dépit des dangers encourus ensemble, il fut décidé de se remettre en marche pour rejoindre le campement de Voukoll. On réveilla Jasna qui s'était assoupie sur le sol froid. Ludmilla était enveloppée d'une lourde couverture de laine et avançait, parfois soutenue par le très prévenant Yardan. Même lui qui avait appris à endurcir son corps se rendait compte que le froid vif des montagnes en ce début de printemps différait des nuits fraîches, mais tempérées, de son île tropicale. Aleksandr éteignit le feu qu'il avait allumé et le groupe progressa éclairé seulement par la chiche clarté du sort de Lumière utilisé précautionneusement et qui peinait à suffire pour tout le monde tant il était délicat d'avancer en file avec un seul éclairage.

Le trajet d'une demi-heure annoncé par Bizut parut plus long, peut-être parce que les blessés épuisés, glacés et à bout, ralentissaient la marche.

Le campement de Voukoll se trouvait dissimulé dans un vallon encaissé, protégé du vent, avec un abri sous roche dans lequel les chevaux et la carriole étaient cachés. L'espace n'était pas très grand, mais la présence des animaux et d'un petit feu enterré dans un trou rendait la température bien plus supportable qu'au dehors. C'était un véritable havre que les aventuriers atteignaient -- à bout de force.

Les discussions à ce moment là furent assez brèves. Ludmilla était à demi-morte, transie de froid malgré la couverture. Les doigts et les pieds des anciens esclaves étaient engourdis et douloureux. La mule de Gaspardin sommeillait en dodelinant de la tête, assez contente apparemment d'avoir la compagnie d'autres équidés. Les meilleures litières furent données à Ludmilla et à ceux qui présentaient des blessures. Yardan se révéla être l'un des rares soigneurs du groupe, de sorte qu'il fut chargé de rester auprès d'elle... veiller à ses soins... lui tenir chaud... Les individus valides qui n'avaient pas de charge particulière auprès des blessés se trouvaient plus proches de l'entrée de l'abri avec pour mission d'assurer la sécurité en cas de besoin. Le cadavre de Tauron -- mort depuis déjà trois jours -- demeura à l'extérieur.

...

Au matin, un froid vif avait couvert de givre les herbes et les rochers au dehors. Voukoll était debout, et ranimait le feu avec un mélange de crottin, et brindilles.

Un vautour s'était installé sur un rocher non loin, et paraissait lorgner sur l'emballage qui était devenu le suaire de Tauron.
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Edzart
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Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

par Edzart » 25 sept. 2017, 16:31

J'ouvris un oeil. Sans bouger d'un pouce. Croac était debout à côté de lui, et picorait quelques graines ramassées de-ci de-là. Ramassé sur lui-même, plus loin, je pus apercevoir Terdéric qui semblait déjà éveillé mais n'osait se lever pour faire face à cet étranger en uniforme et qui semblait toujours aussi peu avenant. Effectivement, Voukol s'affairait déjà, préparant un petit feu autour duquel nous pourrions nous réveiller. Je pris sur moi et, après un soupir, je me redressai. J'avais hésité à faire le mort, mais il fallait bien que quelqu'un ouvre le bal dans ce qui serai les discussions avec le chef.
Je m'étirai, mon regard posé sur Voukol et la main tendue pour laisser Croac grimper jusqu'à mon épaule. Je m'approchai alors du sergent, me servant de l'eau gelée qu'il avait déjà récupéré pour me laver le visage, avant de lui sourire et de lui demander :
"Bien dormi chef ? Je suppose que vous voulez en savoir plus sur ce qui nous est arrivé là en-bas ? Et... Surtout qui sont ces trois là ?"
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2 3/3
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JOUR 7 - Matinée - le campement de Voukoll

par Iris » 25 sept. 2017, 16:42

Croac regardait l'autre charognard et ne comprenait que trop bien à quel point le cadavre de Tauron pouvait paraître appétissant, son fumet délicatement putride à peine couvert par le froid glacé... Un régal !

...

Voukoll ne paraissait effectivement pas de la meilleure humeur, mais Aleksandr supposa qu'il s'agissait là de son tempérament habituel. Il ne réagit pas à la question sur la qualité de son sommeil et répondit uniquement à la fin du propos :

" Oui, ça pourrait être pas mal pour commencer."

Il tournait avec une louche une soupe à base de farine et de morceaux de rations qui flottaient dedans. Le petit déjeuner serait chaud, et peut-être même correct. Aleksandr en obtint une louche à mettre dans sa gamelle.... ça allait... c'était moche mais pas dégueu.
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Casaïr
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Je suis... mala-DEUH ! Complètement mala-DEUH ! (air connu)

par Casaïr » 25 sept. 2017, 21:18

Le trajet jusqu'au campement du Sergent Grognon se révélé bien plus difficile que prévu pour moi, le froid ayant achevé de saper les maigres forces qu'il me restait. Grelottante, je ne serai sans doute jamais parvenue à destination sans l'aide de Yardan. Toutefois, la proximité du moine mettait mon cerveau en ébullition, m'envoyant des images insensées de papillons violets qui voletaient gaiement dans le ciel en... oui, en dansant. Ho bon sang, je crois que je suis plus gravement blessée que je ne croyais, pensai-je immédiatement, alors que les insectes fantasmés dessinaient à présent dans le ciel de mon esprit des images totalement obcènes. Je brûlais littéralement, sans savoir si c'était dû à la gêne ou à la fièvre, mais je m'obstinai à regarder le sol, laissant le soin à mes cheveux d'occulter mon visage à la façon d'un rideau improvisé.

À notre arrivée je ne pu m'empêcher de lâcher un soupir de soulagement tout en me laissant tomber d'épuisement près du feu. Trop près apparemment puisque l'on vint me soulever pour me déposer ailleurs. Les yeux déjà mi-clos, je ne devinai qu'à grand-peine la présence de Yardan à mes côtés, provoquant une nouvelle explosion de papillons bariolés et frappadingues qui me tourmentèrent jusqu'à ce que je sombre dans l'inconscience.

Je me réveillai au petit matin, percluse de froid, désorientée et, à vrai dire, un peu apeurée, n'ayant que des souvenirs très épars de la veille et de notre arrivée ici. Toujours à côté de moi, le moine semblait en pleine méditation (à moins que ce ne soit là un subterfuge pour faire semblant d'être éveillé tout en dormant). Je l'observai à la dérobée, les idées s'éclaircissant de minute en minute, souriant légèrement devant sa prévenance, rassurée également, grinçant des dents enfin à l'idée qu'il allait me falloir me déplacer pour manger quelque chose. La faim eut rapidement raison sur à peu près tout le reste et je me levai avec précaution, comme si mes os étaient faits de verre, suivant l'odeur qui me parvenait de la marmite.

"Bonjour, sergent", dis-je timidement.

J'avais l'impression que son regard sur moi avait la capacité de m'achever et je me fis aussi petite qu'une souris, tendant juste le bras pour récupérer un bol et la louche pour le remplir avant que son contenant ne vienne me réchauffer agréablement.

Bon, ça ne vaut sûrement pas Yardan mais ça fait déjà un peu de bien, non ?
Tu veux bien te taire, idiote ?!


Je mangeai doucement, plus pour éviter de dire n'importe quoi et permettre à mon cœur d'arrêter de faire des sauts de cabri dans ma poitrine qu'autre chose, mais je sentis le regard du sergent tout le long de mon premier vrai repas chaud depuis... depuis quand au juste ? Devais-je entamer la discussion au risque de me faire incendier avant même d'avoir pu expliquer ce qui s'était passé ? Je remarquai Alexandr mais lui non plus ne semblait guère pressé de parler, ce que je ne comprenais que trop bien.

"Je... Je suis désolée, sergent, dis-je avant d'avoir pu comprendre dans quoi je m'embarquais. C'est ma faute. On a été repéré dès notre arrivée par le prévôt et quelques miliciens qui nous ont emmené dans le château avant de nous renv... envoyer en esclavage dans les mines."

Je laissai passer une petite minute, le temps de laisser à Voukoll le soin de digérer cette première information avant de reprendre.

"Je ne crois pas qu'il ait jamais soupçonné que nous étions de la garde lunaire, sinon, nous ne serions probablement pas ici aujourd'hui. Nous avons... exploré la mine car ceux qui la dirigeaient étaient à la recherche de la cité naine qui s'y trouve cachée. Nous l'avons découverte et... Jasna a entendu l'appel de Forgeron qui l'enjoignait de nettoyer son temple du Chancre qui l'avait envahi. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi sous terre, à combattre les horreurs enfouies sous la montagne, j'ai perdu le fil. Et... j'ai préféré déléguer le commandement à Jasna le temps de notre présence là-bas."

Je repris une petite louche de soupe qui me revigora un peu plus avant de poursuivre.

"Elle s'est très bien débrouillée, bien mieux que moi je pense. Si ça avait été moi... " Sentant que la question de Tauron ne tarderait guère, j'anticipai et pris les devants, regardant dans la direction où l'on avait dû laisser son corps, puisqu'il ne se trouvait pas dans notre humble refuge. "Nous avons été séparé de Tauron avant notre arrivée au camp, et c'est Wulfstan et les autres qui nous apprirent sa mort. Je... suis responsable de sa mort, j'ai été incapable de protéger les membres de mon groupe."

Je baissai la tête, souhaitant d'un coup me noyer dans mon bol (ce qui n'était, hélas, pas prêt d'arriver : je l'aurai fini bien avant), ajoutant simplement : "Dans notre malheur, nous avons retrouvé une partie des villageois enlevés, tous condamnés à travailler comme des forçats dans cette mine insensée..."

Je relevais la tête, les yeux légèrement embués mais m'efforçant de me tenir droite malgré tout, prête à connaitre la sentence de mon échec.
Ludmilla
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