[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Iris]

Voukoll eut un soupir en réponse à Ludmilla : "Commence déjà par te concentrer sur les problèmes actuels."

L'échange de son côté était clos.

Les personnes présentes examinaient le plan, et Voukoll fit signe à Terdéric pour discuter plus avant de l'intérieur du camp et dessiner un autre plan de la mine. Pour l'instant le groupe avait déjà de quoi réfléchir, les données suivantes arriveraient bientôt... enfin... si Voukoll s'en sortait avec l'accent de Terdéric...

[Edzart]

Un elfe d'Ellerina. Et pas n'importe lequel. Ses vêtements témoignaient de sa richesse. Son allure était celle d'un noble. Son nom... Il flottait quelque part, à la lisière des souvenirs du mage. Il lui rappelait quelque chose, qu'il avait dû lire quelque part. La richesse dont il transpirait l'interrogeait, elle aussi.

Une fois que Voukoll eu terminé, il se permit d'approcher l'elfe :
"Enchanté. Aleksandr. Je ne suis pas un expert, mais je reste arcaniste et j'ai quelques connaissances dans divers domaines. Une fois cette histoire de bandits et d'esclavage réglée, nous pourrons en discuter."
Le magicien observa le visage de l'elfe, attentif à son expression et à ses réactions à sa vue. Avant de réagir à la demande de Voukol, il attendit de voir ce que les autres allaient proposer.

[Aërys]

Aërys écoutait sans interrompre, acquiesçant sur le fait de partager ses vivres puis répondit au sergent.

"Je ne saurais ignorer ce tu dis au sujet de villageois prisonniers d'esclavagistes. C'est une situation grave. Puis-je vous assister dans cette action ? Je maitrise l'arc et l'épée mais suis avant tout mage. Les énergies environnantes de ces régions sont moins chargées d'effluves sur lesquels puiser des ressources que dans mes terres, mais je n'en reste pas moins mage."

L'elfe savait qu'il ne devait pas laisser croire qu'il était capable de maitriser des magies puissantes. Cela n'empêchait pas qu'il avait une haute opinion de ce savoir complexe, embrassé depuis plusieurs décennies.

Que Voukoll accepte ou non son concours, il donnerait au halfelin ce qui lui restait comme provisions, exclusivement végétales. Ces personnes étaient de bonnes volontés d'autant qu'il était peu probable que ce sergent tolère la présence de simulateurs.

Aërys regardait calmement chaque personne qui le sollicitait, passant devant lui avec différentes manières de se présenter, en faisant généralement un léger signe de tête.

"Enchanté. Aleksandr. Je ne suis pas un expert, mais je reste arcaniste et j'ai quelques connaissances dans divers domaines. Une fois cette histoire de bandits et d'esclavage réglée, nous pourrons en discuter."

L'apparence d'Aleksandr était pour le moins saisissante. Aërys s'appliqua à ne pas avoir de mouvement de recul.
"Mes remerciements anticipés pour ce partage proposé", répondit-il avec une ébauche de sourire.

[Casaïr]

Peu certaine de comment prendre la réponse du sergent, je saluai et retournai à ma place près du feu. J'observai mes camarades en me demandant à quand remontait la dernière fois que nous avions été tous réunis ? J'avais l'impression que cela remontait à un siècle au moins.

Mais nous ne serons plus jamais tous réunis...

Cette pensée moribonde survint en constatant l'absence de Tauron, de Czep. Je n'étais pas certaine de regretter le voleur, trop de sentiments ambivalents se bousculant quand je me le remémorai, mais je me doutais que pour Jasna ce devait être plus compliqué encore. Ou pas. C'était bien l'une des rares choses que je parvenais pas à lire en elle, ce qu'elle ressentait vraiment quand...

Le nouveau venu répondit au sergent tout en proposant son aide, ce que je trouvais... gentil. Je n'avais pas vraiment d'autres qualificatifs en tête, mais il était là, pouvait tout aussi bien rester au camp pendant que nous... ils... allaient libérer les esclaves. Je préférai ne pas m'inclure dans le groupe, il me faudrait surement du temps pour guérir et Voukoll avait raison, nous étions trop nombreux pour rester ici trop longtemps que ce soit pour le côté intendance que celui de la discrétion. De mon point de vue -que je ne souhaitai pas vraiment partager-, il valait mieux attaquer dès que le plan aurait été accepté et tout le monde mis au courant de ce qu'il fallait faire. Et celui qu'avait échafaudé Gaspardin me semblait tout à fait valable.

"Tu ferais bien d'aller lui exposer ton idée, dis-je au paladin en souriant. Je ne suis pas stratège pour deux sous mais ton plan est plutôt bien rôdé. En plus, on a quelqu'un de plus maintenant, vous ne serez donc pas obligés d'attendre ma guérison."

C'était une constatation plus qu'autre chose, et énoncé sans tristesse aucune ; après tout, j'étais un poids et attendre que je me remette augmentait les risques. Maintenant qu'Aërys était là, nous avions la possibilité d'agir sans tarder.

[Pwyll]

Gaspardin écoutait les uns et les autres et, motivé par Milla, se racla un peu la gorge pour attirer l'attention et prit son courage à deux mains :

- Je vais essayer de faire court. Les esclavagistes sont nombreux, on doit les désorganiser, les pousser à se séparer en s'introduisant et en attaquant par petits groupes discrets, avec chacun un objectif clair.

Un premier groupe pour créer une diversion et entraîner des gardes à leur poursuite, notamment les patrouilles. Une mission très dangereuse.

Un deuxième groupe tenterait de libérer les esclaves et neutraliser ceux qui les surveillent avant de peut-être revenir avec ceux les plus capables de se battre. Terdéric devrait en faire partie.

Un troisième groupe, le plus nombreux sans doute, aurait pour mission de neutraliser les chefs, si on peut les identifier à l'avance.

Enfin, il faudrait deux personnes qui surveillent depuis les hauteurs et puissent aider si l’un des groupes est en mauvaise posture. Aussi qu'ils préviennent si jamais les bandits arrivaient au moment de notre intervention.

Evidemment, il faut adapter en fonction des observations sur place et informations qu'on pourrait avoir de Terdéric et ceux qui connaissent bien leurs habitudes.

[Pwyll]

Caliobé vient retrouver Aërys, attendant le moment opportun pour qu'il soit disponible.

- Alors, en résumé, les humains qui s'occupent de cette mine illégale pleine d'esclaves cherchent apparemment la Cité Naine. Moi et quelques autres nous avons trouvé un accès à la Cité et nous y sommes descendus. Le Chancre avait corrompu un ancien Temple de Forgeron, nous l'avons vaincu. On pourra éventuellement y retourner, mais on doit s'occuper de la mine avant. A priori les esclavagistes n'ont pas encore trouvé l'accès à la Cité, enfin aux dernières nouvelles.

[Iris]

Voukoll était empêtré dans ses papiers et ses notes, à essayer de faire un plan lisible, et pour lui c'était un sacré exercice. Il leva à peine le nez et répondit :

" Intéressant, mais y'a quelques points à préciser."

" Déjà les brigands sont basés dans la lande, de l'autre côté de la rivière, à quelques heures d'ici, sans moyen évidents d'être contactés. Je pense qu'ils seront pas notre problème dans l'immédiat."

" En revanche le château, c'est autre chose."

Le personnel identifié par les anciens esclaves -- dont Terdéric, mais aussi d'autres plus éphémères dans ce rôle -- ne comptait pas les gardes du château ni ceux stationnés au village.

" Après, sortir des baraquements c'est bien, mais ensuite on fait quoi et comment ? Il y aurait peut-être dans les 300 esclaves, lothriens et arolaves ; et une trentaine de gardes et matons pour les surveiller. On est à une bonne dizaine de kilomètres de la frontière à vol d'oiseau."

Ladite frontière étant assez floue dans son positionnement. Fort Ditelni lui-même était plutôt à une vingtaine de kilomètres.

Voukoll fronçait les sourcils, sortit un gomme et se débattit avec un carnet récalcitrant déjà bien taché de traces de crayons.

[Atorgael]

" Faut couper la tête ! C'est comme ça qu'on tuait les serpents par chez moi.
On identifie les chefs et on s'en occupe. J'peux le faire avec les bonnes infos. Sans chef y'seront désorganisés et on pourra se tirer vite et loin. Pour les esclaves, bah y'aura de la perte, c'est sûr et ça m'fait pas plaisir, mais y'peuvent s'battre. "

Puis voyant le sergent en difficulté avec ses plans il lui proposa en aparté :

" J'peux vous aider sergent ? Dites moi juste où et quoi et j'vous l'dessine. "

[Iris]

Voukoll, Terdéric et Levko étaient ainsi réunis avec le matériel de scribouillage de voyage du sergent, à échanger à voix basse sur les distances, comment bien retranscrire les informations, avoir un plan fonctionnel... Levko tenait désormais le crayon et fronçait les sourcils de concentration pour bien faire.

" Faudrait quand même veiller à ce que "nos" villageois reviennent. Les autres on n'est pas responsable, mais ceux là c'est quand même pour eux qu'on est là... Ils devraient être aux alentours d'une trentaine à cinquantaine, difficile à dire, on n'a pas trop compté en quittant le village de Bereza."

Les chuchotements et gestes évoquaient les observations de Terdéric, et de Voukoll lors de ses jours de surveillance de la mine, et tentaient de trouver le meilleur moyen de synthétiser les données.

[Aërys]

Le mage avait du se contenter d'un vague hochement du sergent sur sa proposition d'aider à libérer les esclaves.

Le halfelin exposa son plan. Il émanait de lui une implication sans faille, assez inspirante pour son auditoire malgré l'ampleur des tâches exposées. Le sergent avait écouté avec attention et semblait en proie à beaucoup d'interrogations. Il y'avait beaucoup de variable à prendre en compte, à commencer par ne plus perdre de soldats. L'un évoqua la nécessité de vaincre les chefs, une idée que partageait Aërys. Car de la même manière que cette assemblée hétéroclite était réunie autour de Voukoll, les esclavagistes pouvaient connaître une perte de confiance et d'unité sans leur hiérarchie.

Aërys remercia Calliobé sur les quelques informations partagées et validait complètement la priorité de libérer les esclaves.

Autour de Voukoll, la conversation devint plus secrète. Aërys décida de ne pas s'immiscer.

Il songea à sa sœur, parangon d'excellence au combat et chef respecté. Elle rirait sans doute de lui en cet instant, prendrait à part le sergent, gagnerait sa confiance et dirigerait les opérations.

Et toi, que fais-tu ? Ta place n'est pas ici. Que ne laisserais-tu pas ces esclavagistes dégager les accès vers les ruines naines au lieu de vouloir participer à toutes ses vaines agitations ?

À chaque situation, Aërys envisageait plusieurs possibilités, des plus improbables aux plus rationnelles. "Ne sera jamais un grand mage celui qui ne renonce pas à ses désirs pour atteindre ses objectifs" lui avait dit un jour un de ses précepteurs. Il préférait retenir l'enseignement d'un autre : "ce n'est pas au mage d'être au service de la magie". Non, quelque soit la nécessité d'atteindre ces ruines, il ne ferait pas au détriment de victimes. La liberté est un droit, pas l'esclavage.

Il alla à son tour vers Alexsander.

"Je comprends que tu as appelé ce corbeau à toi. Par prévention, j'aimerais que tu lui demande de ne pas attaquer Été. De plus, je pense que l'un et l'autre peuvent nous avertir des dangers avoisinants."

Il plissa ensuite les yeux et chuchota imperceptiblement. Alexsander l'entendit pourtant comme s'il lui parlait distinctement. Le mage avait recours à la magie pour parler de...

"Le sergent fait-il confiance à la magie pour modifier la physionomie des possibilités ? Nous pourrions obtenir davantage d'informations sur l'organisation adverse. Une reconnaissance discrète, non perceptible à l'œil nu, limiterait les imprévus pour manque d'informations."

Alexandre sût instantement qu'il lui suffisait de murmurer pour être entendu de l'elfe.