[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Iris]

La faim commençait à se faire sentir, mais Voukoll voulait avancer. Apparemment il avait une idée assez claire de l'endroit qu'il cherchait et la perspective de faire un pique-nique avant ne l'emballait pas.

Le duo improbable entra sous le couvert des arbres, avançant encore un bon moment vers l'est et l'Arolavie, jusqu'à ce que Voukoll donnât enfin le signal de la halte.

" On va s'installer ici. Pause et repas. Après on démarre la chasse au feu-follet. "

Plus de deux heures de route avaient réduit le mécontentement de Voukoll qui ne semblait pas chercher à harceler ou inquiéter le magicien difforme. Celui-ci découvrait un nouveau visage de la forêt, bien plus humide, et déjà des moustiques voletaient. La végétation était différente, et le sol alternait entre le "presque sec" et le "carrément spongieux". Il faisait assez sombre mais cela n'empêchait pas des touffes de petites fleurs blanches typiques de ces terrains, de s'épanouir, seule touche de féerie rassurante dans cet environnement qui paraissait bien hostile...

[Aeghiss]

Après un certain temps passé à suivre le chemin sans rien voir de particulier, je ne baissais pas ma garde pour autant. Soudain, au détour d'une colline, j'aperçus la silhouette d'un homme isolé, sur le côté gauche du chemin, à l'opposé de notre manicle. A 80 m de nous, peut-être - certainement placé en sentinelle.

L'homme ne pouvait probablement pas nous entendre, mais la prudence dont j'avais l'habitude de faire preuve ne s'était jamais retournée contre moi. Je chuchotais donc l'information à Levko, avant de rebrousser chemin en direction de Czepble et d'Ignir, et leur dit à voix basse :

"J'ai repéré un homme plus loin. Sans aucun doute une sentinelle. C'est à toi de décider de ce qu'on fait, Czepble, mais je suis d'avis de ne prendre aucun risque. Je suggère qu'on étudie le terrain de manière plus approfondie afin de déterminer s'il y a moyen de la neutraliser sans risque d'alerter d'autres hommes. Dans le cas inverse, nous devrions continuer à avancer, mais en redoublant de prudence pour être sûrs de ne pas être repérés."

Je me tus, attendant les décisions de mon chef de manicle.

[Casaïr]

L'affaire semblait entendue : Yardan passerait pour le fiancé de Milla -rien que d'y penser, cela gênait la rouquine- et Tauron serait leur guide. Et éventuellement celui qui les avait soigné après que leur village ait été attaqué. Elle décida du nouvel ordre de marche en mettant Tauron devant et Jasna en arrière, Tandis qu'elle et Yardan resteraient au centre.

Restait la question des chevaux. Le plus simple était sans doute de les confier à des fermiers à bonne distance du village contre une certaine somme, la moitié maintenant et le reste quand ils reviendraient les chercher. C'était la seule idée qui se présenta à l'esprit de Ludmilla mais elle savait que ce serait la partie facile.

Jouer l'amoureuse, mais quelle idée j'ai encore eu !

[Edzart]

Mon ventre jouait des percussions au rythme de la faim qui me tiraillait tandis que je l'accompagnais en tapant la mesure des piqûres de moustiques que je ne pouvais empêcher de venir me picorer. Je pestais silencieusement, refusant de donner à Voukoll l'occasion de se moquer, une fois encore, de mon incompétence en tant que soldat. Je l'observais quand je pouvais, j'abandonnais même l'étude de ma magie à cette seule tâche : Il était calme. Comment ? Que s'était-il passé ? Attendait-il avec flegme le moment où il me ferait payer ? Après tout, j'avais insulté sa personne et son grade sans savoir lequel le vexerait le plus. Je ne supportais plus cette armure, avec laquelle je voyageais. Ce golem sans âme, sans coeur, sans... quoi ? Émotions ? J'avais besoin de le percer, de le comprendre, de voir à l'intérieur de lui, de cette carapace qui protégeait obligatoirement les faiblesses humaines.

Alors que Voukoll s'arrêtait pour dresser un campement sommaire, je descendis de Blaireau sans oublier de flatter l'encolure du canasson. Je jetai alors un regard autour de moi. Cruel paysage, que celui de ce marais naissant, qui ne laissait rien prédire d'agréable sur ce que nous allions pouvoir rencontrer plus tard. Je soupirais et me baissais sur une des fleurs qui poussaient là, essayant d'identifier la blancheur de ces pétales avant d'aider le sergent à dresser le camp.
Je l'observai toujours : Il restait de marbre, calme, sans présenter le moindre signe d'énervement. Moi, ça me faisait crever de rage intérieure, bouillonnante, que je tentais de contenir.

"Sauf votre respect, Sergent, je laissais ces mots planer quelques secondes avec un sourire tordu sur les lèvres, avant de reprendre en m'asseyant : peut-être serait-il judicieux de me parler de ce que l'on va trouver dans ce marais et qui semble tant vous transporter. Une "Une" dites vous ? Quelqu'un qui pourrait m'apprécier ? Parleriez-vous d'une adepte de l'Art ?"

J'observai toujours les fleurs autour de moi, cherchant à les identifier tandis que j'essayai d'engager la conversation avec le golem.

[Iris]

Le sergent adressa une expression dédaigneuse et contrariée au magicien contrefait. Par chance pour le nouveau garde, Voukoll n'avait pas envie d'argumenter à l'infini avec quelques piques bien senties. Il se contenta d'un :

" Quand on veut savoir ou avoir de l'aide, on présente d'abord ses excuses pour ses conneries."

" Question de respect."

Apparemment Voukoll n'espérait pas de telles excuses et il poursuivit : "Un feu follet, c'est une sorte de boule blanchâtre qui flotte. Suffit de se promener assez longtemps dans le coin pour qu'ils rappliquent." Après un instant : "Ah oui, ils sont teigneux, il faut les tenir en respect."

Le sergent vaquait à ses occupations. Dès qu'il serait prêt, il partirait en quête des monstres luminescents tandis qu'Aleksandr examinait les fleurs dont le nom (s'il le connaissait) ne lui revenait pas pour l'instant :

[Iris]

Les voyageurs, après avoir mûrement établi leur plan, arrivèrent peu après l'heure du déjeuner après avoir longé des champs et prés bordés de murets de pierres sèches et de haies. Ils dépassèrent plusieurs fermes avant d'arriver au hameau. Il s'y trouvait un poste de garde fortifié, sous la forme d'une tour permettant de surveiller les alentours et se retrancher juste à côté d'un petit pont surmontant une modeste rivière.

Un garde à côté du pont les héla pour leur signaler qu'il y avait une taxe pour franchir le pont. Décidément, dans cette région, on cherchait de l'argent par tous les moyens. On leur demanda où ils allaient, sans manifester de crainte ou d'hostilité particulière, simple curiosité.

[Soulnight]

Ignir s'adressa à ces camarades a voix basse

"Si on veut le neutraliser, je peux requérir à une illusion sonore pour lui faire perdre les précieuses secondes d'attentions qui le sépare de la mort. Mais pour ça il faut que je sois relativement proche, qu'est ce que vous en pensez ?"

Le Tieffelin attendais la réponse de ses camarades, réfléchissant à un son qui pourrait attirer l'attention du garde.

[Atorgael]

Levko écouta Ignir en silence. Voila un autre de ses compagnons capable de créer des sortilèges. Combien d'autre avaient encore des petits secrets ?

L'idée était bonne, distraire la sentinelle pendant que quelqu'un allait s'aprocher et s'occuper de la neutraliser.
Il se tourna vers Czep attendant de connaitre sa décision. allait-il y aller lui même ou envoyer un autre faire son boulot ?
Plus tôt il avait eut des idées de meurtre, voila une belle occasion de se défouler.
D'un autre côté, le sergent avait bien dit de ne pas engager le combat. Mais Voukoll était loin et Czep était le chef ici.

Levko adressa à Wulstan un signe de la tête pour lui montrer son arbalète. De son côté, il sortit son arc et encocha un flèche. Si Czep ratait son coup, il y aurait toujours 2 traits qui pourraient finir le travail.
Si Czep finissait par se décider, évidemment.

[Iris]

Après paiement, les "voyageurs" se dirigèrent vers l'auberge de l'étape, un établissement sans prétention, solidement bâti et austère. Dans la grande salle deux grand poteaux porteur couverts d'un vieux cirage sombre. D'ailleurs tout était partagé entre cette teinte de noyer et des murs blanchis à la chaux.

Il était possible de déjeuner encore d'une potée consistante de céréales et légumes-racines, bourratif et chaud, le tout accompagné de kvas pour faire passer.

[Edzart]

"Un... Feu follet ? Qu'est-ce que vous voulez faire avec une de ces choses ? Une lanterne ?"
Je laissais les fleurs à leur pousse lente et l'arôme enivrant dont elles nous embaumaient. La simplicité de la douceur de leurs vue avait cette tendance étrange à me faire sourire d'un rictus déformé.

"Quelque chose en particulier que vous voulez que je fasse, chef ?