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Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

Publié : 19 août 2016, 23:36
par grayfoxliquid
Le plan était en train de fonctionner. Czepble s’approchait du garde circonspect mais dû le dépasser car Ignir se faisait attendre un peu trop longtemps. C’est alors qu’il entendit le bruit du Tieffelin. Czep attendit un court instant pour s’assurer que le garde ne le regarde plus lui et inspecte l’origine du bruit. C’est à ce moment que ce dernier émit un bruit très sonore. Czep ne comprenait pas ce qu’il voulait dire, mais comprit bien qu’il avertissait des amis. Des archers embusqués ? le campement ?

Czep eu juste le temps de monter la main et faire un signe de roublard à Ignir et Levko pour leur dire de ne pas bouger, avant de plonger vers le petit abri qu’il a découvert non loin de sa position. Pendant sa courte course il en profita pour poser ses mains sur ses dagues à lancer et les dégainer. Il voulait être prêt en cas de nécessité.

Matin +6 | Manicle de Czepple

Publié : 22 août 2016, 09:18
par Atorgael
Le plan était en train de foirer se dit Levko.

Sans la diversion d'Ignir, Czep aurait pu atteindre le garde sans problème. Là ça se compliquait.
La sentinelle venait sans doute d'avertir d'éventuels alliés dans le coin. Heureusement, Czep venait de se trouver une planque.

Levko demanda par quelques signes à Wulfstan de surveiller la route et la sentinelle, de son côté, il allait voir si d'autres brigands n'arrivaient pas.
Tout en restant à son poste comme Czep l'avait demandé, il scruta les environs avec plus d'attention encore, si d'autres sentinelles étaient planquées, elles allaient très certainement bouger. D'un autre côté, ils étaient peut-être déjà repérés !

S'assurant de la présence rassurante de sa rapière, Levko se prépara à tirer.
Le plan était vraiment en train de foirer !

Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

Publié : 22 août 2016, 10:58
par Aeghiss
Est-ce que j'avais un sixième sens pour sentir la merde arriver, ou est-ce que c'était tellement prévisible que je ne pouvais pas ne pas sentir venir la catastrophe?

"T'inquiète Levko, je gère...", lui chuchotais-je.

Enfin, autant que possible... Si ils se mettent encore plus dans la merde que maintenant, à un moment je suis pas non plus le soit-disant Dieu-Dragon de cet illuminé de Yardan, me dis-je. Je n'avais pas l'intention de laisser mourir si facilement mais camarades, même s'ils étaient idiots et imprudents pour certains. Mais si j'avais le choix entre vivre sans eux et mourir avec eux, je n'hésiterais pas.

Journal d'Aleksandr - Les Marais - Partie 1

Publié : 22 août 2016, 23:55
par Edzart
Jour ? Heure : 22h - Sûrement. A quelques heures prêt.-

Je m’étais promis de continuer l’écriture de ce journal. Une promesse non tenue de plus. Merde. Ca devient une fâcheuse habitude. Fâcheuse ? Ouais, je sais pas. La plume avec laquelle je gratte ce papier appartenait à Croac et il me regarde avec air interrogatif tandis que nous mangeons l’une de nos rations à pleine dents, autour du feu que j’ai allumé pour le sergent et moi. Bordel, quelle soirée de merde. Qu’est-ce que je dois penser de ce fou de Voukoll ? Il a l’air de savoir ce qu’il fait, mais je ne suis sur de rien. Je n’ai toujours pas réussi à finaliser la formule de ce sortilège d’armure et je sens pourtant que c’est bientôt que je vais en avoir l’utilité.

“C’est facile, suffit de taper un feu follet."
Espèce de dingue. Est-ce qu’il sait seulement ce qu’est un feu-follet ? Un esprit, rien de moins. Je rêve. J’ai aussi essayé de lui tirer les vers du nez pour en savoir plus sur cette vieille à qui il veut me présenter, mais le grommeleur ne veut rien entendre. Ce soir, donc, j’attends, espérant presque que rien n’arrivera, que je pourrai passer une nuit reposante et que demain, quand le soleil se lèvera, la tête rafraîchie de mon sergent aussi bête que musclé, sera remplie par de doucereuses idées de retraite et d’air non vicié. Pour passer le temps, je gratte encore quelques mots ici, pour me changer les esprits. J’essaie de me remémorer certains sorts. Dans la langue ancestrale des diables, je rédige les formules de ce sortilège de bouclier dans un coin de page. Pourquoi me hante-il comme ça ? Je tremble presque sous le grattement de ma plume sur le papier. Le sergent semble prêt à dormir. Mes yeux se ferment, les runes des sortilèges que je prépare restent, comme des images rémanentes, sur mes rétines. Je le sens tellement mal...

Matin + 7 : Manicle Ludmilla - Yardan reprends la balle au vol.

Publié : 23 août 2016, 17:08
par Etmer_Fachronies
Dans la salle commune de l’auberge, une atmosphère pesante s’était creusée. L’espace semblait plus étouffant, les poutres plus lourdes et les boiseries plus sombres. Yardan avait senti les choses se dégrader lorsque Jasna s’était levée pour adresser quelques mots à sa sœur Ludmilla. La conversation bonne enfant qui régnait jusque-là s’était éteinte en un rien de temps.

Le moine ignorait s’il s’agissait d’un code ou d’un message entre les deux femmes, toujours était-il que l’ordonnante s’était crispée. L’homme des Vouivres la connaissait désormais assez pour le remarquer, en dépit du masque avenant qu’elle s’était vite composé. Les regards furtifs vers la valise aux armes étaient éloquents. De toute évidence, les jeunes femmes avaient noté quelque chose de grave qui avait échappé à Yardan.

Tout en continuant de prêter l’oreille, le moine fit discrètement jouer ses articulations. A bien y réfléchir, Yardan ne put s’empêcher de laisser fleurir sur ses lèvres un sourire. L’épreuve était la même pour tous, mais elle ménageait parfois des surprises. S’ils en venaient aux mains, ses frappes jailliraient aussitôt. Son corps était son arme, ses poings ses marteaux, ses coudes ses lames, et ses pieds ses lances. S’ils en venaient à enclencher la grande Danse, les premières mesures seraient siennes.

Avec une concentration intérieure parfaite, Yardan se mit à penser à des mouvements fins. Lentement, il imprima sa volonté dans ses membres, puis partout dans ses chairs. Avec minutie, il ajusta son poids de chaque côté de son corps, et fit jouer son énergie interne, comme il l’avait si souvent fait face à la mer déchaînée. Draaz lui en soit témoin, s’il devait agir, il serait prêt.

Pourtant, l’affrontement pressenti n’eut pas lieu. L’arrivée inopinée d’un nouveau parti changea la donne. C’était une petite troupe d’hommes en armes, aux tenues similaires à celles arborées tantôt par les gardes du pont. A leur entrée, un frisson de crainte mâtiné de déférence doucha les conversations. Sans ambiguïté, les nouveaux arrivants n’étaient guère des goûts des locaux. Aux quelques échanges qui fusèrent, Yardan put mettre un nom sur le visage de leur chef. C’était le prévôt Crocq, l’officiel en charge de ces lieux. A en juger par sa tunique aux couleurs vives et sa masse pondérale, l’homme tenait à marquer sa distinction avec ses subordonnés.

L’espace d’un court instant, Yardan chercha à estimer le poids des paroles de ce dénommé Crocq. En vérité, la solution était limpide. Pour qui arpentait la Voie de Draaz, seule primait la Parole du Dieu Dragon. En second venaient les ordres de la Garde Lunaire, car le salut de sa Mission passait par son accomplissement en leur sein. Venaient alors en troisième place les ordres des autorités du lieu, car vecteurs de la volonté du pouvoir siégeant. Et dans le cas présent, c'était encore moindre, car si d’aventure le prévôt s’avérait complice de leurs cibles, ses injonctions deviendraient vent.

Au final, la hiérarchie des ordres était claire. Pourtant, Yardan tiquait sur un point, car leur couverture de paysans leur imposait de suivre plus que toute chose les ordres des autorités. Le moine hocha la tête. Pour le salut de leur mission, la Grande Roue se devait de faire coïncider les paroles de Draaz avec les volontés du prévôt, sinon celle-ci tournerait court.

Alors qu’il s’avançait dans la salle, le prévôt avisa le groupe de voyageurs. Il interpella le serveur, qui se fit un devoir de les présenter. Leur histoire de voyageurs en quête d’un foyer sembla captiver le prévôt bedonnant. Pour autant, celui-ci se fit un devoir de creuser la question :
Ah pas de souci, autant dans les marches, vous pouvez faire de mauvaises rencontres, autant ici, nous faisons régner la loi au nom du seigneur Grovaedr ! De nouveaux habitants, c'est charmant. Vous venez de loin ?
Yardan observa rapidement ses compagnons. Devant lui, Tauron caressait toujours son chien. L’elfe semblait perdu dans ses pensées, et n’accordait pas vraiment d’importance au militaire. Jasna, restée debout depuis son intervention, avait opté pour un silence hostile à l’égard de l’officier. Et quant à Ludmilla, pour une raison inconnue du moine, l’ordonnante semblait sur la défensive. Elle s’était accrochée au bras de Yardan, et dévisageait avec insistance le nouveau venu.

Yardan s’étonna un instant de son comportement, mais il eut tôt fait de le percer à jour : c’était en réalité une incitation habilement masquée à prendre la parole. L’adepte du Souffle se nota de féliciter l’ordonnante pour son astucieux stratagème.

Se concentrant sur des phrases courtes, il esquissa un salut du buste et prit la parole un sourire aux lèvres :

- En vérité, estimé prévôt Crocq, je suis de nous celui qui s’en vient de plus loin. Et ce, même si les pas de notre guide elfe l’ont sûrement porté plus longtemps que je ne le pourrai. Comme on vous l’a rapporté à l’instant, je voyage avec mon épouse. Voici sa sœur, et notre guide. Chemin faisant, nous avons entendu du bien de ces terres. Nous sommes donc venus. Ma connaissance des lieux reste cependant lacunaire. Qu’entendez-vous par ces brigands des marches ? Y aurait-il donc des risques par ces chemins alentours ?

Manicle de Ludmilla : Matin +7

Publié : 23 août 2016, 17:48
par Iris
Le prévôt Crocq regarda Yardan avec étonnement, jetant un oeil interrogateur au serviteur, puis à Ludmilla.

" Vous êtes quoi au juste ? Fiancés ou mariés ?"

" Et puis, comment qu'un gars venant d'aussi loin -- et causant comme un noble -- se retrouve attifé comme un pécore du coin ?"

Les gardes qui s'étaient approchés du comptoir se retournèrent. Des gens attablés réglèrent plus vite leur consommation et se rappelèrent subitement qu'ils avaient du travail.

Manicle de Ludmilla : Matin +7

Publié : 23 août 2016, 18:12
par Etmer_Fachronies
Yardan regarda à son tour le prévôt avec étonnement. Effectivement, sa question sur le mariage était pertinente. Lui-même ne s'était pas assez informé quant aux nuances des rites en cours en Arolavie. Mais pour la question du langage, le moine était assez dépité. De toute évidence, il devrait à l'avenir poursuivre son approfondissement de la langue, et pas seulement se concentrer quant à la taille de ses phrases.

Pas désarçonné pour autant, Yardan décida de caler ses réponses au plus près de la réalité, et répondit avec calme :

- Votre question est bonne, prévôt. A vrai dire, je laisserai Ludmilla vous répondre. Ces termes ne me sont pas familiers. Par chez moi, nous utilisons le terme "Sindawé", mais j'ignore quel est son équivalent exact ici.

Yardan s'inclina légèrement derechef, comme il avait coutume de le faire avec les marchands de l'archipel des Guivres.

- Et pour votre langue, ma foi, je me borne à user des mots des livres. Je les avais appris il y a longtemps, avant que le destin ne me chasse sur les routes. Voulez-vous dire que mes paroles sont trop mauvaises pour être comprises ? Comme mes compagnons y arrivent, je les pensais bonnes. D'ailleurs, qu'est-ce qu'un pécore ?

Manicle de Ludmilla : Matin +7

Publié : 23 août 2016, 18:56
par Iris
" Un pécore c'est quelqu'un qui s'habille avec des fringues usées et mal lavées, qui sait pas causer comme un prince, et qui vient pas avec deux beautés et un elfe. De base, le pécore ne voyage pas."

Le prévôt Crocq avait une expression suspicieuse et la tension dans l'auberge était palpable :

" Qui êtes vous ?"

Matin +7, Ludmilla en mode : "pourquoi je l'ai laissé parlé ?..."

Publié : 23 août 2016, 20:57
par Casaïr
C'est pas vrai, ça sens pas bon...

Milla se racla la gorge afin d'attirer l'attention aussi discrètement que possible afin d'attirer l'attention du prévôt, qu'elle n'était pas loin de placer sur la même liste que le sergent Grincheux, puis s'exprima d'une voix un peu timide, tout en serrant plus que nécessaire la main de Yardan.

"La vérité, monsieur, c'est que notre village a été attaqué par des bandits il y a peu, quelques jours avant que Yardan et moi puissions nous unir. Nous avons tout perdu ce jour-là, et les morts... Je ne pouvais plus rester là-bas, je ne m'y sentais plus en sécurité, vous comprenez ? Alors j'ai demandé à ma petite sœur de venir avec nous, une fois nos parents..."

Elle s'arrêta momentanément en baissant la tête, espérant que son bluff fonctionnerait, mais c'était ça ou rien maintenant.

"Quand à Tauron,
poursuivit la rouquine en relevant les yeux vers Crocq, Il eut la gentillesse de bien vouloir nous guider vers un endroit plus sûr, afin que nous puissions reconstruire nos vies. N'en veuillez pas à Yardan pour sa façon de parler, il veut simplement bien faire. C'est quelqu'un d'honnête et de bon, il vient juste de très loin."

Manicle de Ludmilla : Matin +7 -- Jet de Bluff de la dernière chance

Publié : 23 août 2016, 22:06
par Iris


La performance de Ludmilla était telle qu'elle paraissait vraiment éperdument attachée à Yardan, dépendante, fragile, délicate et vulnérable.

Le prévôt parut accepter l'explication et la tension diminuait un peu.

" Ouais... bon... donc vous voulez vous installer sur le domaine, c'est ça ? ... faudra venir avec moi au château pour les formalités on va dire."