[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Casaïr]

Le temps de se rasseoir, les évènements de cette petite soirée se bousculèrent : un nouveau venu, Ignir qui devait se présenter à Voukol (j'ai bien vu des cornes ? Nooooon, tu rêves tout haut ma grande !), accompagné par le Crapaud (désolée pour le surnom, mais pour le moment, j'ai pas mieux...), et Tauron parti se coucher.

Elle le salua chaleureusement en lui disant "à demain."

Elle avait vu Jasna se mêler à la table de dés, rejointe par Czep, mais son attitude avait totalement changé. Est-ce qu'à cause de son regard, elle se serait méprise sur ses intentions ? Miro avait laissé des traces indélébiles dans son esprit, il lui serait difficile maintenant de faire totalement confiance à quelqu'un d'autre que Jasna, et pourtant... Il va falloir que je lui parle à nouveau, mais plus calmement cette fois, et lui dire d'arrêter ses simagrées, il est nettement plus sympathique quand il se laisse aller...

Elle avait écouté d'une oreille distraite Yardan parler et, si elle ne comprit pas tout, ce qu'il disait invitait au voyage, elle qui...

"Tu as l'air de venir d'une contrée tellement magnifique, j'espère que j'aurai l'occasion de voyager aussi loin, dit-elle au moine, rêveuse, avant de changer de sujet tout à trac, un grand sourire aux lèvres. Je ne suis pas particulièrement croyante, mais j'avoue que j'aimerai bien pouvoir me reposer parfois en priant quelqu'un, et personne n'a jamais voulu m'enseigner. Tu crois que tu pourras me montrer quelque chose de simple ? Que je vois si ça me convient ? Ta culture est tellement étonnante... Enfin, fit-elle en soufflant sur une mèche de cheveux encore collée sur son front, si ça ne te gêne pas, je suis pas forcément très maligne..."

Mais j'ai du répondant à revendre !

Elle surprit la réponse de Czep à sa soeur et avait maintenant vraiment l'impression d'avoir fait quelque chose de travers. Toi, mon grand, on va avoir une conversation intéressante plus tard ! songea-t-elle en le regardant avec un intérêt nouveau.

[Nailseater]

Après avoir parlé, elle regarda Czep dans l'attente de sa réponse. Il se retourna vers avec surprise ? Qu'avait-elle dit de si étrange ? C'est le vouvoiement ... Les gens sont habitué à ce genre de chose.

"Eh bien, Jasna, comme ta sœur l'a déjà dit, votre manicle formera une force de frappe, tandis que nous formerons plutôt une force de reconnaissance. De cette manière nous devrions au mieux utiliser les compétences de chacun. Je ne sais pas ce que Voukol nous réserve...Selon ce qui nous attend, nous devons être capables d'oublier les origines, les apparences et les préférences de chacun, la vie de chacun d'entre nous en dépendra probablement."

Elle acquiesça. C'est exactement ce qu'elle avait dit plus tôt à sa sœur. Elle avait déjà combattu. Elle connaissait le prix de l'hostilité et de la non confiance en ses alliés. Quel qu'il soit. L'idée de faire partit de la force de frappe lui plaisait. Quand aux origines et aux apparences ... elle s'en fichait. Elle ne jugeait pas sur ces choses stupides. Ce sont les actes qui façonne l'opinion. Les paroles sont souvent fausses et les regards traîtres. Les actes trompent rarement.

"Hmm, je suis d'accord avec toi. Mais si tu penses que la confiance viendra vite : tu te fourvoies. Il faut d'abord apprendre à faire ensemble. On ne gagne rien à précipiter les choses m'fin c'est qu'mon avis. "

[Edzart]

Je poussais la porte de la taverne, m'engageant sous le petit abri qui nous protégeait de la pluie. Les bureaux du capitaine et de Voulkof n'étaient pas bien loin, mais ça m'aurait embêté de devoir faire ce chemin sous l'averse. Je lançais un regard en arrière, attendant Ignir.

"Je te suis camarade"

Je continuais à l'observer tandis que nous sortions. Le froid était mordant et je serrai mon manteau contre moi. J'avais ramassé mon sac qui cliquait et sonnait dans mon dos. Je laissais un instant de silence entre nous avant de lui demander :

"Alors, Ignir, d'où est-ce que tu viens ? Et toutes mes excuses pour ce désordre, tout à l'heure. Les choses se mettent en place avec lenteur, mais elles se mettent en place. C'est l'essentiel."

J'avais accompagné Ignir non seulement pour faire sa connaissance et essayer d'en apprendre plus sur sa nature, mais aussi pour essayer d'en apprendre plus sur Voulkof. Un homme que tout le monde aime haïr, ça devait cacher quelque chose. J'espérais pouvoir en apprendre plus non seulement sur lui, mais aussi sur ce qu'il comptait nous faire subir. Essayer de comprendre quel personnage il était et s'il était possible de lui trouver faiblesse. Je réfléchissais à cela tout en parlant à Ignir. Quel serait le prochain entrainement ? Combien de temps allait durer cette mise en bouche avant que les choses deviennent réelles ? Les Manicles seraient-elles prêtes quand les choses se corseraient ? Serais-je prêt, quand les choses se corseraient ? Quoi qu'il arrive et que cela nous plaise ou non, il y avait fort à parier que les réponses à ces questions seraient entre les mains de Voulkof et du capitaine. Quelle aubaine, que la lumière que je voyais éclairer le bureau de Voulkof soit bien justement à côté du bureau dudit capitaine. Peut-être une ou deux informations pourront-elles fuiter pendant que nous y présenteront le nouvel arrivant.

[Soulnight]

Ignir sortait de la salle pour rejoindre Aleksandr. Au passage il fit signe a l'au revoir de Ludmilla sans trop savoir si elle s'adressait à Alek, a lui ou aux deux.

Au moment où les deux comparses sortirent de la pièce, longeant le petit abris, Alek se mit à faire la conversation.

"Alors, Ignir, d'où est-ce que tu viens ? Et toutes mes excuses pour ce désordre, tout à l'heure. Les choses se mettent en place avec lenteur, mais elles se mettent en place. C'est l'essentiel."

Avant de répondre, Ignir referma sa cape pour se protéger du froid.

"Je viens de loin au Sud, je ne serais te dire d'où, une contré appelé Amn" Est ce que c'était la prononciation exacte ? Ignir avait quitter ce territoire depuis longtemps, et n'aimait pas en parler. Cela lui rappelait Qu'un Oeil et Rug. Les larmes lui montèrent au yeux à l'évocation de ces deux noms. Il prit le temps d'observer la réaction de son compagnon face à ce singe de faiblesse évident, tout en continuant à parler.

Ne t'inquiète pas, j'ai connu bien pire comme situation, personne ne s'est encore entre-tué pour le moment, c'est plutôt bon signe pour la suite
Oui, c'était comme ça qu'il marchait, cacher ses émotions derrière l'humour.
"Et toi, d'où vient tu ? Et excuse moi de la question, mais qu'est ce que tu es ? Durant mes voyage, je n'ai jamais rencontré un individu tel que toi Aleksandr"

Pendant ce temps, la porte du Voulkof se rapprochait. Ignir allait enfin faire ses preuves au sein de manicle... D'ailleurs manicle, qu'est ce que cela voulait dire, cela lui disait vaguement quelque chose.


Spoiler

Jet d'intelligence (ou compétence la plus proche) pour savoir ce qu'est une manicle et sa possible signification dans la légion

[Atorgael]

Levko ramassa les dés, les lança : 1, 1 et 2; Le pire tirage.

"Vraiment pas ma soirée là. Bon qui veut quoi ? Pain et fromage pour tout le monde ?
Nana, attendez, je viens vous filer un coup de main, désolé de l'heure. Finissez la partie sans moi, je reviens."


Nana rappelait à Levko sa mère, en plus jeune, et puis trop de monde commençait à s'agglutiner a sa table, alors un peu de distance ne lui ferait pas de mal.
Il commençait a avoir vraiment faim, et il n'est jamais bon de se coucher le ventre vide, on ne sait jamais quand arrivera le prochain repas. Un truc qu'il avait appris à la dure en foret.

[Aeghiss]

"Eh bien, Jasna, comme ta sœur l'a déjà dit, votre manicle formera une force de frappe, tandis que nous formerons plutôt une force de reconnaissance. De cette manière nous devrions au mieux utiliser les compétences de chacun. Je ne sais pas ce que Voukol nous réserve... mais utilisant le terme de "manicle" je ne peux qu'imaginer que la légion n'attende pas de nous que nous allions traire ses vaches. Selon ce qui nous attend, nous devons être capables d'oublier les origines, les apparences et les préférences de chacun, la vie de chacun d'entre nous en dépendra probablement."

Je notai le regard de biais que Czepble me lança. N'étant pas un expert en mondanités, j'avais du laisser transparaître mes pensées. Je devais faire plus attention, sans quoi je risquerais de déclencher un conflit. Et comme mon chef le disait si bien, ce n'était pas une bonne idée.

"Hmm, je suis d'accord avec toi. Mais si tu penses que la confiance viendra vite : tu te fourvoies. Il faut d'abord apprendre à faire ensemble. On ne gagne rien à précipiter les choses m'fin c'est qu'mon avis.

- Czepble a certes raison, mais Jasna n'a pas tort non plus. Si certains d'entre vous ont côtoyés des elfes ou des nains, vous savez que nos différences de longévité créent aussi des différences de mentalité. Je ne sais pas ce qu'il en est de vous, mais ne vous attendez pas à ce que Tauron ou moi-même nous fassions un avis définitif en une semaine."

Je fis une courte pause, et repris : "Que l'un d'entre vous tente de me poignarder, et il deviendra aussitôt mon ennemi. Mais si vous êtes plus raisonnables, sachez qu'il est inutile de considérer qu'une semaine suffira à ce que nos relations aillent au-delà du professionnel, dans un sens ou dans l'autre. Vous autres humains accordez souvent votre confiance trop vite. Montrez-vous sans faille pendant un an, et, peut-être, vous deviendrez une personne fiable à mes yeux. Mais attirez une fois ma méfiance pendant cet intervalle, et tout sera à recommencer."

Je me tus et bus une gorgée de bière. J'avais déjà bien assez parlé pour aujourd'hui. L'heure était à l'écoute. Chaque information conférée par mes sens était bonne à prendre, car c'était ainsi que je pourrais juger du comportement de mes compagnons. De jour en jour, de semaine en semaine. Chaque mot, chaque détail. Les nains n'oublient pas.

[grayfoxliquid]

La situation était devenue cocasse. Maintenant que Levko s’était levé pour aider Nana et qu’Aleksandr était sorti avec le Tieffelin, Czepble se retrouva en tête-à-tête avec celle qu’il aurait juré être une ennemie encore quelques minutes plus tôt. Il se demandait s'il avait vraiment pu se tromper à ce point.

"Hmm, je suis d'accord avec toi. Mais si tu penses que la confiance viendra vite : tu te fourvoies. Il faut d'abord apprendre à faire ensemble. On ne gagne rien à précipiter les choses m'fin c'est qu'mon avis. "

Jasna n’avait pas tort. Mais avant qu’il ne puisse lui répondre, c’est Wulfstan qui s’en mêla.

- Czepble a certes raison, mais Jasna n'a pas tort non plus. Si certains d'entre vous ont côtoyés des elfes ou des nains, vous savez que nos différences de longévité créent aussi des différences de mentalité. Je ne sais pas ce qu'il en est de vous, mais ne vous attendez pas à ce que Tauron ou moi-même nous fassions un avis définitif en une semaine."

"Que l'un d'entre vous tente de me poignarder, et il deviendra aussitôt mon ennemi. Mais si vous êtes plus raisonnables, sachez qu'il est inutile de considérer qu'une semaine suffira à ce que nos relations aillent au-delà du professionnel, dans un sens ou dans l'autre. Vous autres humains accordez souvent votre confiance trop vite. Montrez-vous sans faille pendant un an, et, peut-être, vous deviendrez une personne fiable à mes yeux. Mais attirez une fois ma méfiance pendant cet intervalle, et tout sera à recommencer."

Il le savait, le nain allait l’exaspérer. Plus d’une fois. Il devrait trouver le moyen de le calmer un peu. Il voulait prendre son air menaçant mais se ravisa, Wulfstan était suffisamment bourru pour que ce style ne marche pas. Tout comme être mielleux. Le mieux était probablement de jouer la franchise.
"Je suis d’accord avec toi, Wulfstan, mais je me contrefiche royalement de ta longévité ou de celle de l’elfe. Un carreau d’arbalète dans la tête vous tuera tous les deux aussi vite que le premier humain venu."
Il continua de parler en regardant alternativement Jasna et Wulfstan, sans faire de distinctions. Il essayait de rester le plus normal possible dans sa voix. Il ne voulait pas irriter encore plus le nain ni donner l'impression à Jasna de l'ignorer. Il ne voulait pas encore plus de malentendus.
"Je suis d’accord aussi sur la confiance, mais il y a confiance et confiance. Je n’ai pas besoin de quelqu’un à qui confier mes secrets, je veux savoir que je peux compter sur mes coéquipiers lorsque ma vie en dépend, tout comme ils peuvent compter sur moi dans ces instants. Quand vous vous êtes inscrits dans la légion, je vous rappelle que c’était votre choix, vous avez accepté de venir en aide aux autres lorsqu’ils en ont besoin, qu’ils soient beaux, moches, grands, petits ou quoi que ce soit d’autre. Cela me convient largement que notre relation en reste au professionnel, mais pour cela il faut l’être."

[Nailseater]

Jasna écouta Wufl ... Wuslf ... le nain et acquiesca. Elle n'était pas sûre qu'il se soit comprit complètement (mais est ce étonnant? ) et apparemment Czep en était arrivé à la même conclusion. Il répondit et se donna la peine de regarder ses deux interlocuteurs en leur parlant. En fait, personne ne se comprenait vraiment.

Tout à fait. Mais une confiance en terme d'équipier demande de connaitre au moins un peu la personne en face de nous. Encore une fois, c'mon avis. Je m’intéresse foutrement pas à vos vies. Je gère la mienne c'est déjà pas mal. Mais de la à la confier aux premiers venus.

Elle marqua une pause. Réfléchissant à ce qu'elle allait dire ensuite et en fait elle n'avait rien à ajouter. Elle avait repris les codes de Czep et parler au nains autant qu'à lui. Finalement, l'ambiance se calmait doucement;

Tu as l'air d'être le plus tendu. T'emballe pas, c'est juste un constat. Alors quitte à faire ami-ami, commence par te détendre. Et jette ses foutus dés.

Elle lui tendit les dés et sourit comme elle pouvait. Elle n'avait pas été agressive ou alors ne s'en était pas rendu compte. Elle même commençait à se laisser un peu plus aller, les coudes sur la table, jambes croisées. Peut être plus féminine ? Un regard de plus vers sa soeur. Milla saurait elle.

Elle commenta, sans vraiment qu'il ait de destinataire.

Il y a beaucoup de personnalité forte et intéressante. On a tous à apprendre de cette situation.

[Etmer_Fachronies]

Yardan regarda l’elfe s’en aller d’un pas vif, suivi de près par son chien à poils long. Il hésita, mais ne le retint pas d’avantage. Tauron avait poliment répondu à sa question, mais s’était éclipsé tout de suite après, brisant net la conversation. Yardan espéra ne pas avoir froissé son compagnon de manicle en s’étendant trop longuement sur sa terre natale. Il le savait, il se laissait parfois emporter par les mots lorsque le sujet lui plaisait. Si c’était bien de l’ennui qu’il avait discerné dans ses yeux clairs, il devrait aller s’en excuser.

Ludmilla, restée à assise à ses côtés, profita du silence de Yardan pour enchaîner :

- Tu as l'air de venir d'une contrée tellement magnifique, j'espère que j'aurai l'occasion de voyager aussi loin, dit la jeune femme au moine, rêveuse, avant de changer de sujet tout à trac, un grand sourire aux lèvres. Je ne suis pas particulièrement croyante, mais j'avoue que j'aimerai bien pouvoir me reposer parfois en priant quelqu'un, et personne n'a jamais voulu m'enseigner. Tu crois que tu pourras me montrer quelque chose de simple ? Que je vois si ça me convient ? Ta culture est tellement étonnante... Enfin, fit-elle en soufflant sur une mèche de cheveux encore collée sur son front, si ça ne te gêne pas, je suis pas forcément très maligne...

A ces mots, Yardan ne put s’empêcher de sourire. A ce qu’il semblait, il n’avait au moins pas vexé la jeune guerrière en parlant de ses terres natales. Et mieux encore, elle le lançait sur un sujet qu’il connaissait bien. Il hocha la tête, content de savoir comment aborder la suite de cette discussion.

- Ordonnante, sache que cette question t’honore, et que tu parles vrai. Les rivages où j’ai grandi sont beaux et riches, mais ils le sont surtout car les mots de son peuple résonnent à l’unisson avec les Dires de Draaz.

Yardan ouvrit doucement ses mains, laissant apparaître les lignes bleutées qui les couvraient. Il fit le vide en lui, laissant les paroles s’écouler comme le flux de l’eau calme, ainsi qu’il le faisait toujours lorsqu’il parlait des enseignements des Vertus.

- Au temple du Commencement, le Dieu Dragon est le socle de notre vie. Nos journées se passent dans le respect de Ses principes, et nous autres adeptes du Souffle de Draaz, nous nous conformons au respect des Six Mouvements.

Il regarda sereinement la jeune femme, et sourit.

- Parler du Dieu Dragon est une chose qui m’est agréable, mais il se fait tard, et tu m’as requis la simplicité. Sache que la vraie foi n’est pas une chose compliquée, bien au contraire. C’est l’essence même de l’harmonie. As-tu déjà eu l’impression de sentir s’écrouler ce que tu prenais pour solide ? De penser que tout n’était que mensonge et illusion ? Et que quoi que tu fasses, rien ne pourrait jamais changer ? C’est dans ces instants où l’âme vacille que la foi est le vrai rempart, qu’elle est la perche à quoi te rattraper. C’est une chose grande et belle, qui ne te fera jamais défaut.

Yardan fouilla rapidement dans sa bourse. Il en sorti une petite pièce de bois simple, habilement sculptée à la gouge. De la taille d’une pièce de monnaie, un motif de dragon y figurait en son centre.

- Permets-moi de t’offrir ce motif, annonça-t-il en tendant le petit objet à Ludmilla. C’est une pièce de prière, comme nous en usons au Commencement. J’en ai sculpté plusieurs lors de mes haltes au cours de mon périple en ces terres, aussi daigne me pardonner si elle n’est pas parfaite. Lorsque tu douteras, repenses à cette pièce, et laisse tes pensées négatives s’écouler vers elle. Cherche à faire le vide en ton esprit, souffle profondément, et alors la sérénité reviendra.

Il posa le petit cercle de bois simple devant la jeune femme, lui laissant décider si elle le prenait.

[Casaïr]

Le cadeau de Yardan prit la jeune femme au dépourvu, la faisant rougir agréablement, mais ses paroles avaient du sens à ses oreilles.

"En effet, il n'y a pas si longtemps, j'ai cru que je ne pourrai jamais changer ma condition, et voilà où je me retrouve, fit-elle avec un rire cristallin. Je te remercie, Yardan, je garderai précieusement cette pièce. Et quand nous pourrons pousser plus avant notre discussion, j'entends bien apprendre tout ce que tu pourras me dire sur ... tout ce que tu sais !"

La rouquine faillit ajouter quelque chose, mais son regard fut attiré par le comportement de sa sœur. Quoiqu'elle pouffa en la voyant esquisser une grimace (sûrement sa version "artistique" d'un sourire), elle se dit qu'elle devrait tout de même faire plus attention à elle. Elle s'excusa auprès du moine et se leva pour rejoindre le côté des joueurs et, sans plus de cérémonie, s'assit aux côtés de Czep, le menton dans les mains, l'observant attentivement, ce qui la fit ressembler à une enfant boudeuse.

Le jeu ne l'intéressait absolument pas, elle avait déjà vu jusqu'où ça pouvait aller, et elle n'appréciait que modérément ces combats de coqs en miniature.

"Je crois qu'on est parti du mauvais pied, toi et moi, dit-elle sans détour au voleur, avant de lancer sans ambages : tu es un idiot. Et je l'ai été tout autant, en m'emportant comme je l'ai fait. Si tu avais essayé de me parler comme tu le fais maintenant, j'aurai certainement été bien plus réceptive à ce que tu voulais me dire. Tu es quand même plus mignon au naturel, le taquina-t-elle. Au lieu de quoi..."

Elle soupira en jetant un œil à sa sœur. Finalement, elle voyait peut-être les choses différemment...

"Bref ! Je te propose qu'on en reparle plus calmement demain matin, au petit déjeuner, et nous pourrons essayer de voir ce qu'on peut tirer de notre groupe respectif. Qu'en penses-tu ?"