par Etmer_Fachronies »
04 janv. 2017, 21:34
La tête dépassa de derrière la fougère. Il était tapi derrière, invisible. Il le savait. La tête, douuuucement. D’abord une oreille, puis l’autre. Puis le front. Et là, les yeux, les… Oh, ça alors, il voyait ! Il voyait ! I L’autre était là, ce sale petit rat ! Derrière la fougère, il observait intensément.
C’était un morceau de bois. Il était là, il trônait crânement devant les autres. Il y avait les herbes folles, il y avait la terre molle, il y avait les insectes qui grouillaient et les mousses qui moussaient. Et puis il y avait le morceau de bois. Il était assez gros, et pas trop pourri. Vraiment, il crânait beaucoup. Il crânait même trop. Assez, il fallait frapper !
- A moi, à moi !
Bizut se précipita sur le méchant morceau de bois qui se moquait de lui. Il plongea, et l’attrapa tout de go. Le gobelin se roula dans boue avec le tout sec, il l’empoignait férocement. Ce teigneux de résine allait se débattre, c’était sûr ! C’est que c’était vicieux, un vieux morceau de bois sec, le vieux le disait toujours ! Mais Bizut était malin, il n’allait pas se faire avoir. Lui allait serrer. Encore, encore ! Le bois finirait par abandonner, et Bizut vaincrait !
Le gobelin resta au sol cinq bonnes minutes, se roulant dans toutes les positions, le morceau furieusement serré dans ses bras verdâtres. Puis, sur une indication connue de lui seul, Bizut cessa son manège. Il se releva, le morceau de bois abîmé dans les mains. Un sourire radieux déforma sa vilaine figure.
- Victoire, victoire !
L’immonde petit être revint vers le camp, situé à quelques dizaines de mètres de là. Il était tout fier, son gros trophée végétal sur l’épaule. Il avait réussi ! Vaincu, vaincu la proie rabougrie, vaincu les vilaines échardes qui l’avait piqué. Il faisait ses preuves, oh oui, il était digne ! Digne !
Il entra dans le campement aussi fier qu’un paon, le cuir de son armure encore plus sale et répugnante qu'auparavant. Il se faufila entre les autres, et alla jeter son trophée dans la pile disparate de bois qu’il amassait. Hargneuse avait dit « Du bois ! », donc Bizut ramenait du bois. Il était fier, il était digne oh oui !
Un sourire goguenard se dessina derechef, mais disparu bien vite quand il observa les nouveaux venus. Un nain encore plus dur que sa branche, un bossu de peau rose encore plus courbé que sa branche, un autre tout crouteux encore plus pâle que sa branche, et un peau moins rose tout chaud avec des cornes qui transpirait beaucoup. Oh oui, Bizut se souvenait !
- Eeeeeh, beugla-t-il à la cantonade, on a dit à Bizut des cabanes, oui ? Alors comment qu’elle vient la cabane ?
Bizut leva un de ses trophées de bois sec devant les autres.
- On pose le vilain bois et pouf, ça fait une cabane ?
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10