[Arolavie] Chapitre 6 - Les cendres de Fort Ditelni - [JOUR 9, minuit à JOUR 11 midi] Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Iris]

La petite demi-vieille bossue leur montra où son malheur était arrivé. C'était à un endroit un peu plus sombre que la clairière, et où il devait pousser sûrement plein de champignon en automne.

Comme annoncé, un tronc coinçait bel et bien un sac de voyage.

[Casaïr]

Apparemment l'histoire de cette petite vieille, aussi improbable soit-elle, avait au moins une partie de vraie : son sac était bel et bien coincé. Je regardais comment faire avant de me tourner vers le halfelin.

"Je pense que le plus simple serait d'attacher le tronc à Bourdon et de le tirer jusqu'à avoir accès au sac. Tu en penses quoi ?"

[Pwyll]

- Je suis bien d'accord, Milla, si le tronc est trop lourd pour nous, c'est ce qu'il y a de mieux à faire. On pourrait aussi creuser pour retirer le sac par le dessous...

Vers l'étrange cueilleuse de champignons :

- C'est fragile le contenu de ton sac ? C'est comment ton nom ? Gaspardin Pied-devant, à ton service.

[Iris]

Spoiler

Alors, gentils joueurs, je pense qu'il faut qu'on fasse le point sur le mini équipement que vous avez stocké dans les fontes de Bourdon.

Parce que je suis une enquiquineuse qui joue le diable dans les détails

"Skručany, c'est mon petit nom à moi."

Skruchany ?... la tordue ?... ça ressemblait à ça... un prénom qui allait avec la bosse en dialecte...

" Dans mon petit sac il y a un pot de miel que j'ai récolté moi-même. Et puis quelques biscuits aussi que j'ai fait moi-même, et puis mon châle, et du savon et une brosse en beau poil de sanglier."

L'idée de Gaspardin de creuser semblait davantage convenir à Bourdon... le cheval d'ailleurs s'éloignait un peu pour brouter. Skruchany alla le libérer de son mord aux dents pour qu'il soit plus à son aise. Elle sifflait joyeusement un drôle d'air bancal, mais qui plaisait au cheval qui hennissait et s'ébrouait en retour.

[Pwyll]

Spoiler

J'avais l'outrecuidance de présupposer qu'on avait notre équipement habituel, mais on me dira bientôt qu'il pèse 72 kilos ^^

"Mais bon sang de bon soir on est tombé dans un conte de fées ou quoi ?" se disait Gaspardin intérieurement.

Observant le petit manège de "Scruchany" avec Bourdon, Gaspardin devina qu'elle ne serait pas très partante pour qu'on harnache le hongre avec des cordes et qu'on en fasse une bête de somme. D'ailleurs, son geste apparemment anodin n'impliquait-il pas qu'elle cherchait à retarder un éventuel départ précipité des deux cavaliers amateurs ?

- Bon Milla, j'ai qu'un œil comme tu sais. Garde les tiens bien ouverts quand même. Je vais creuser avec une dague en essayant de pas me retrouver coincé à la place du sac. Ce sera peut-être moins laborieux que tout ce bardas de cordage, d'autant que je suis même pas sûr qu'on en ait assez.

[Iris]

Spoiler

Quelques jets plus tards...

Comme tout combattant, Gaspardin savait qu'il était possible d'utiliser ses armes comme des outils de fortune, mais il avait aussi conscience que le tranchant affûté des lames pouvait facilement s'user, et les pointes être émoussées, en cas d'usage hors du combat. D'ailleurs, les armes s'abîmaient aussi lors d'affrontement violents, au point qu'il arrivait à des épées d'être tachetées de sang séché qu'il était de faire partir, et parfois de points de départ de rouille. Seuls des aciers de qualité supérieure étaient à l'abri de ce genre d'incidents. Pour le commun des soldats, les pièces d'équipement était précieuse : la lame tranchante et immaculée ; le fourreau parfaitement ajusté. Gare à celui qui rangeait une lame souillée dans son fourreau, il pouvait dans certains cas ne plus parvenir à la ressortir après ! Le sang humide séchait, collait, et après ça, il fallait changer de fourreau.

En homme pragmatique, doté d'une solide expérience du travail de la ferme et du jardin, le halfelin avait noté que le sol était humide -- comme souvent dans la région -- et qu'il n'y avait guère de pierres dans le sol. C'était plutôt un limon sablonneux qui paraissait une fois qu'on poussait de la main les feuillages et les premières couches d'humus. Dans une forêt, les branches cassées manquaient rarement, ce bois-ci ne dérogeait par à la règle. Il ne fallut pas longtemps pour trouver un outil de fortune qui n'était pas très solide, mais dont personne ne se plaindrait s'il était abîmé par le creusage d'un petit trou. De fait, pour creuser un trou, il suffisait d'ameublir un peu la terre tassée, et puis la retirer avec ses mains.

Ludmilla se plaça à côté de Gaspardin pour regarder comment il s'en sortait et s'il avait besoin d'aide, mais apparemment tout allait bien, si ce n'est que le terrain s'avéra plus en pente qu'ils ne l'avaient pensé au début, et que le tronc roulait vers eux, toujours un peu plus, compliquant les efforts de Gaspardin, à grand grand renfort de branches mal placées. A un moment, et sans qu'ils comprissent comment, les compères se retrouvèrent à lutter à deux contre le tronc forçait contre eux. On aurait dit qu'il était animé d'une volonté propre !

Il fallut suer, et forcer, et pousser encore, avant de finalement repousser le tronc, qui roula en arrière, vaincu.

Ludmilla et Gaspardin se regardaient stupéfaits, couverts de sueurs, essoufflés,

Spoiler

1 niveau de fatigue chacun suite à un peu trop de poisse ^^

" Ooooooooooooh mes héros ! Ils m'ont retrouvé mon sac ! Ohhhhh mes héros sont tout dégoulinants de sueur ! Heureusement le gentil Bourdon lui a bien récupéré de sa halte ! Vous devriez repartir sans tarder, vous avez encore beaucoup à faire, n'est-ce pas ? "

[Pwyll]

Gaspardin essayait tant bien que mal de rendre un semblant d'ordre à sa tenue froissée et tachée de terre et d'herbe.

- Euh... ça oui alors il a dû bien se reposer Bourdon. Il a de la chance. Je dois bien dire que c'était pas banal cet arbre là et vot' sac. Mince alors on aurait presque dit que c'était un coup d'une fée farceuse.

Le Halfelin haussa les épaules et sourit à Milla de l'air de dire "au moins, ça c'est fait".

Il était temps de reprendre la route en effet.

- On va devoir partir c'est sûr, on est assez pressés l'air de rien.

[Casaïr]

Je pense que je me demanderais longtemps comment Gaspardin et moi avions pu nous mettre dans une telle situation. Alors que la situation semblait simple, nous avions dû lutter comme des forcenés contre un tronc d'arbre bien décidé à nous faire tomber, ou pire. Et si nous avions finalement eu raison de lui, on ne pouvait pas dire que nous nous en étions sortis facilement, l'état de nos vêtements en attestait. Je ne savais même plus si j'avais emporté un change propre au cas où avec toute ces péripéties, mais voir cette femme heureuse de retrouver ses affaires me rendit le sourire.

"Je suis contente que nous ayons pu vous aider, Skručany, dis-je en étirant mes muscles endoloris par ce combat peu banal. La prochaine fois, faites attention aux lapins, ils semblent plutôt joueurs par ici."

Je la saluais avec un sourire chaleureux avant de retourner vers Bourdon qui attendait tranquillement.

[Iris]

Après une ultime caresse à Bourdon, la bossue laissa repartir les valeureux héros, triomphateurs du gros tronc d'arbre bizarre. Ils se rendirent compte que Bourdon paraissait en meilleure forme après cette pause. Il trottait avec un pas ample et rapide, et adopta même progressivement un pas inconnu, d'un confort appréciable, qui rendait cette chevauché bien moins éprouvante.

Spoiler

Votre bien-aimé Bourdon a appris le "tölt" et "l'amble volant". Il est désormais bien plus confortable à monter pendant de longs trajets. Il vous paraît également plus solide et endurant.

https://www.chevalislandais.com/la-race/les-allures/

http://www.hippologie.fr/les-allures-du-cheval

... Vous ignorez si d'autres particularités du cheval se révèleront ou si c'est déjà bien.

Les aventuriers étaient fatigués, mais Bourdon en revanche était fringant et avalait les lieues de voyage, crinière au vent.

Alors que Ludmilla se voyait déjà bivouaquer dehors, elle prit conscience que passés les premiers kilomètres, il y avait de plus en plus de fermes, de hameaux, et il y avait des auberges-relais tous les 10km environ. Pourquoi changer de cheval alors que Bourdon était en forme ? Ludmilla ignora la première.

La seconde auberge relai était dans un véritable village, avec plusieurs commerces et de l'animation. Le soir s'annonçait et même si Bourdon avait fait tout le travail, les aventuriers sentaient encore les traces de l'effort contre le tronc d'arbre facétieux. D'un coup d'oeil, les aventuriers remarquèrent qu'il y avait même le choix entre deux salles d'auberge, l'une populaire, avec de longues tables probablement fabriquées avec des tréteaux, et deux longs bancs de chaque côté ; des plats communs servis comme à la cantine ; l'autre plus cossue rassemblait des voyageurs plus aisés et des notables locaux dans une ambiance plus feutrée. Les deux avaient bien sûr une étable.

[Pwyll]

Deux salles, deux ambiances.

Après avoir évalué la clientèle des deux côté, Gaspardin lança :

- J'te propose qu'on mange avec le peuple, plus de chance d'entendre traîner des histoires du coin et de se fondre dans la masse. Mieux vaut rien dire de la situation du Fort. On va pas faire nos princesses, hein, avec des vêtements dans cet état. T'en dis quoi ?