par Etmer_Fachronies »
08 févr. 2018, 11:40
Dans le calme du petit matin, les oiseaux chantaient. L’hiver, qui avait durement balayé les terres les mois précédents, avait retiré son manteau de calme blanc pour laisser place à un printemps froid et sec. Déjà, le soleil naissant dardait ses rayons chauds sur les cimes des arbres, et bientôt le val tout entier serait baigné de sa douce quiétude.
A l’abri de sa cachette forestière, Bizut vaguait tranquillement à ses occupations de gobelin de garde, à savoir… rester assis sur son tronc. Autour de lui, la vie bruissait dans le petit jour. Un pivert actif s’acharnait sur les troncs bien au-dessus de sa tête, produisant un doux claquement régulier. Des écureuils s’agitaient gaiement, et les premiers insectes sortaient de leurs trous.
D’un geste vif, Bizut attrapa le scarabée malchanceux qui trainait là et le croqua avec plaisir. Un insecte de moins rentrerait dans son trou, aujourd’hui.
Tout en passant sa langue foncée sur ses lèvres vertes, le gobelin jeta un coup d’œil vers les chevaux laissés sous sa garde. Les équidés étaient calmes, et profitaient des premiers rayons de soleil qui traversaient les frondaisons, placides. Bizut était rassuré. Pour l’heure, tout allait bien.
Il évitait de s’approcher trop près de ces immenses bestioles, dont les fers étaient bien trop prompts à chasser les importuns. Qu’ils restent donc tranquilles, c’était là tout ce qu’il demandait. Serrant son bâton épais entre ses mains froides, le gobelin se fit craquer le dos et se releva.
Doucement, il s’avança entre les branches des fourrés de son bosquet observer les alentours. Rien à l’horizon. Le Maître avait lui bien indiqué qu’il devait être prudent envers les patrouilles des autres Tout-Grands, aussi Bizut faisait preuve d’une rigueur sans faille. Mais encore une fois, il n’y avait rien. Rien si ce n’était la vallée, les herbes balayées par le vent et les cailloux qui se dressaient çà et là.
Soulagé, Bizut alla s’adosser à un tronc d’arbre. Par réflexe, il sorti de sa poche les éléments que Maître Aleksandr lui avait confié avant de s’enfoncer avec les autres dans leur trou de souris géant. Bizut regrettait de ne pas pouvoir s’entrainer au premier sortilège de flammèche que le Maître lui avait expliqué, mais il comprenait. Pour peu qu’il eût réussi, il aurait généré de la fumée en pleine forêt. Autant aller se jeter dans les bras des patrouilles, à ce compte.
Soupirant de dépit, le petit peau verte remisa les outils dans ses fontes. L’entrainement viendrait plus tard. Son bâton calé sous le bras, il continua sa veille dans le calme ondoyant de la matinée sauvage.
Tout était calme, et Bizut attendait.
Décidément, cette mission enseignait une grande vérité au gobelin. La facilité, parfois, était d’un ennui mortel.
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10