Des faucons de sang émettaient des cris d'alarme. Au moins un groupe ami avait été repéré, mais c'était assez loin du groupe de Voukoll, Aleksandr et Bizut.
Aleksandr observa le hameau avec une grimace. Il regarda Voukol. Effectivement. Il allait commencer à faire froid. Avec un soupir, il fit remarquer au sergent : "Ce ne serait pas la première chose que vous feriez fouiller, vous ?"
Voukoll soupira et répondit à voix basse : "Si. En attendant on a quand même besoin d'un abri, et de passer cette foutue rivière. En prime il va bientôt faire nuit... Va falloir décider si on passe et qu'on cherche à se cacher de l'autre côté, le plus loin possible, ou si on monte, mais j'ai peur qu'on en perde la moitié à cause du froid. Ils sont pratiquement pieds nus, ça sera pas terrible pour marcher au milieu de la caillasse gelée. "
Il soupira : "Y'a au moins un bon côté avec la nuit : eux aussi devront ralentir les recherches."
Aleksandr hocha la tête à contre cœur. Il regarda les esclaves puis Voukol au moment où les faucons poussaient leurs cris plus loin. "Un des groupes a été repéré... Ils vont certainement pousser leurs recherches là-bas. Ca va nous laisser le temps de traverser. Allez, en avant au pas de course."
Là-bas, il fouillerait le hameau à la recherche d'un pont.
Alors petit accident spatio-temporel : les autres sont repérés pendant que vous faites le trajet.
Votre présent ici, c'est la fin d'après-midi et la nuit qui est proche, de sorte que vous avez quand même un élément pour vous dissimuler, mais pas la diversion des ennuis des petits camarades ^^
Bénéficiant d'un peu de chance de son malheur, le groupe s'avança vers le hameau d'un pas vif, toujours en guettant le ciel et tout mouvement. Ils arrivèrent à un hameau silencieux. Aucun signe de vie. Les derniers rayons du soleil étaient proches de s'éteindre derrière les reliefs à l'ouest. Dans cet éclairage vacillant, les lieux avaient un aspect presque sinistre. Il y avait plusieurs bâtiments, anciennes fermes et bergeries, ainsi qu'un pont qui traversait la rivière.
Voukoll murmura à Aleksandr : "On aura du mal à trouver un meilleur abri. Si on reste juste quelques heures, ça permettra de se reposer, manger, et repartir avant l'aube."
Aleksandr hocha la tête aux affirmations de Voukoll, avant de dire à Croac : "Va rapidement vérifier à quoi ressemblent les habitations de l'autre côté du pont. Reste à raz du sol, pour éviter les faucons. Et jette un oeil à l'intérieur, voir s'il y a quelqu'un qui vit encore ici."
"Je pense que si c'est possible, il faut que l'on aille passer la nuit de l'autre côté du pont.", dit-il à l'attention de Voukoll. "Je vais étudier un peu la construction de ce dernier, voir s'il est facilement sabotable. Faites les traverser."
Croac rapporta les informations attendue à son maître. Il se montrait à présent moins craintif que plus tôt dans la journée, car la lumière déclinait rapidement et la nuit allait tomber. Le corbeau put expliquer au magicien que le hameau avait tout d'une localité abandonnée. Il décrivit de son mieux le pont, comme étant constitué de grandes pierres plates, du genre que le courant ne pouvait pas facilement emporter, et par dessus, il y avait peut-être eu autrefois un passage en bois, mais si cela était le cas, il n'y était plus.
Voukoll ne chercha pas à comprendre pourquoi le hameau était vide d'habitants, et il se contenta de guider les évadés au travers des lieux désolés -- sinistres à mesure que l'obscurité s'y répandait.
Aleksandr fit traverser le pont à son groupe d'esclaves, laissant à Voukoll le soin de les amener aux différents baraquements de ce côté de la rivière. Discrètement, il s'attarda au niveau du pont, cherchant les points faibles et les pierres à déloger, pour que le reste se déchausse. Il voulait pouvoir détruire rapidement le pont, s'il s'avérait nécessaire de ralentir des poursuivants.
(Possibilité d'utiliser archiviste pour ça ?)
Une fois qu'il eut ou non trouvé ses réponses, il récupéra Bizut et avec lui, fit en sorte de créer des fausses pistes s'éloignant des baraquements avant et après le pont, vers différentes destinations. Il ne cherchait pas à cacher leurs traces, sachant pertinemment qu'ils ne seraient pas en mesure de camoufler un groupe aussi large, mais essayait de les noyer dans d'autres plus nombreuses.
A Croac, il demanda d'aller jeter un oeil à la composition du terrain qui s'étirait devant eux. Dans quelques heures, il réveillerait tout le monde et les ferai avancer. S'ils trouvaient un chemin suffisamment sec et dur pour ne pas laisser trop de traces, ce serait toujours ça de pris.
Archiviste se fait durant un repos court dans mon souvenir. Voukoll va abriter tout le monde dans une maison abandonnée on peut laisser Aleksandr seul, sur le pont avec ses livres de physique ^^
Avec les ombres qui s'étendaient, Voukoll ne s'éternisa pas, il opta pour le premier abri qui lui paraissait tenir, et surtout n'avoir pas de fenêtre donnant vers l'est ou le sud-est (position supposée des poursuivants). Les esclaves soulagés de pouvoir enfin s'arrêter s'effondraient. Ayant le choix, Voukoll avait opté pour un abri où son cheval et celui d'Aleksandr pouvaient être abrités avec les humains. Le sergent utilisa les ressources de son paquetage -- et de celui du magicien -- pour préparer des abris, au moins permettre aux évadés de dormir blottis les uns contres les autres avec une couverture. Après un moment d'hésitation, Voukoll décida de faire un petit feu dans un coin de l'abri, le temps de réchauffer -- enfumer aussi -- l'atmosphère, et préparer un repas. Ce serait encore sa soupe habituelle : saindoux, farine, eau, et un peu de tout ce qu'il trouvait à cuire dans le bouillon. Manger chaud -- même peu -- devait aider les évadés à se remettre.
Dehors, Aleksandr étudiait "son" pont avec minutie, suscitant l'admiration de BIzut, qui néanmoins osa une question : "Comment on rentre en Arolavie ensuite ? "
Aleksandr était à genoux devant le pont, l'examinant avec attention. Ils étaient fatigués. Ils avaient fait les cents pas pour créer des pistes crédibles un peu dans tous les sens et maintenant, il observait ces grosses pierres, réalisant quelques calculs pour découvrir comment les déloger facilement.
Quand Bizut posa sa question, il se laissa tomber en arrière, s'asseyant lourdement avec un soupir. "On va faire comme on peut..." il observa un instant les montagnes avant de continuer : "Au nord, il y a un pays qui s'appelle la Lothrienne. C'est un pays terrible pour les gens comme nous, les magiciens. Là-bas, la magie est morte et elle n'est pas utilisée. Mais le pays est dirigé par différentes maisons. Au nord de nous se trouve la maison Hermelin. Et si nos poursuivants sont qui je pense qu'ils sont, ils ne voudront certainement pas mettre les pieds sur les terres d'une autre maison avec un régiment d'hommes en armes... "
