Levko n'avait pas penser que le brouillard serait si épais, bon sang que la magie était compliquée, ça valait pas une bonne rapière tout ça.
" On s'tient les uns aux autres et on avance le plus vite possible. Gaspardin tu passes devant j'ferme la marche avec écureuil. Aerys tu restes au milieu. Et dans l'silence ce s'rait mieux. "
Franchement, je sais pas à quoi ça va servir, ils vont juste le traverser comme nous... À la limite on change de direction à l'intérieur du brouillard pour gêner un peu les chiens.
Aërys regardait ses deux comparses, avec perplexité et conclut :
" Je lance un sort de brouillard, le plus ample possible en surface, puis nous traversons."
Après une pause, il précisa :
" A titre personnel, je m'inquièterai aussi des traces de pas : le sol est humide sans être détrempé, et le sous-bois est essentiellement constitué de feuilles mortes entassées depuis l'automne dernier. Les pas ne sont pas bruyant, mais notre poids nous enfonce suffisamment pour laisser des traces qui seront d'autant plus faciles à suivre si nous sommes nombreux à nous suivre."
" J'ai préparé un sort me permettant d'appeler une bête des bois, une sorte de grand cerf. En montant sur lui, moi et une autre personne passeront inaperçus -- puisque j'imagine nos poursuivant cherchent avant tout des traces humaines."
Enfin :
"Quoi que nous fassions, il faudra le faire vite. "
Sur quoi Aërys invoqua une nappe de brouillard, et peu après il incanta pour appeler à lui le destrier qui au moins lui permettrait d'en réchapper quoi qu'il dût advenir.
Aërys, tu peux rester avec moi et effacer les traces comme on peut ? Dès qu'on les entend arriver, on file sur le cerf, je peux monter avec toi, je suis léger. Enfin, uniquement si tu te sens de continuer un peu. On va suivre les poursuivants, les harceler, leur faire peur. La peur des forces anciennes de la nature, tout ça !
Gaspardin joignit le geste à la parole. Il laissa à Levko la charge de mener les évadés tandis qu'il s’évertuait à brouiller leurs empruntes avec ce qu'il y avait de plus pratique à proximité, comme une pierre ou un morceau de branchage...
Alors qu'un grand cerf arrivait à l'appel du magicien elenion, celui-ci se tourna vers Gaspardin :
" Je suis disposé à t'aider, mais sache que je n'ai aucune aptitude à camoufler des traces. "
Son regard se porta vers de récentes empreintes et son expression dénotait une profonde perplexité.
A présent que le brouillard était là, qu'il masquait le ciel pour ceux qui y entrait, les évadés considéraient leur environnement avec un mélange d'agacement et de crainte. Les aboiements des chiens se rapprochaient dangereusement. Trois évadés s'étaient déjà engouffrés dans le brouillard ; trois auteurs étaient à la lisière, sur le point de les suivre. Seuls deux -- un homme et une femme -- semblaient d'avis de rester quoi qu'il advienne (?) avec les aventuriers.
Levko, rassemble les rescapés sous ton commandement !
Pour ce qui est des traces, Gaspardin essaya d'aplanir la terre pour gommer le sens de direction, avec une pierre plate. Le but n'était pas de faire disparaître un passage, mais d'empêcher qu'on en déduise une direction rapidement.
Si c'est impossible selon la MJ, ou si c'est une action qui prendrait trop de temps, bah on laisse tomber.
"Restez groupés, suivez Levko, c'est un putain d'ordre !"
(Intimidation +5)
En même temps, il se mit à l'oeuvre pour montrer par l'exemple ce qu'il avait en tête à Aërys : juste gommer la lisibilité des empreintes par un travail grossier de ratissage ou d'aplanissement, selon la forme des pierres à portée de main.
L'idée de ses compagnons avait quelque chose désespéré mais Levko n'en rajouta pas, ça pouvait marcher.
Il avança résolument pour mettre le plus distance possible avec leurs poursuivants. Ils devaient accélérer le pas.
Soutenant les plus faibles poussant les autres il avança, ne pouvant s’empêcher d'appréhender le prochain cri de faucon.
Levko se demandait bien pourquoi ses compagnons ne le rejoignait toujours pas. il avançait depuis quelques longues minutes sans se retourner, entrainant avec lui la bande d'esclaves. Se retourner aurait montrer ses doutes, une faiblesse qu'il ne pouvait se permettre au risque de voir sa bande se désagréger.
Il ne fallait tout de même pas autant de temps pour masquer des traces. Se rappelant du nombre qu'ils étaient, Levko se rendit compte de la tâche impossible que ses compagnons s'étaient allouée.
Alors il continua d'avancer, lâchant quelques encouragements envers ceux qui semblaient ralentir. Encouragements qui pouvaient fort bien passer pour des grognements.
Il serait bientôt temps de trouver un abri et de se fondre dans le paysage.
Le trio qui menait l'un des groupes d'évadés se sépara aux portes de la brume. Levko était chargé de guider les cinq évadés qui n'étaient pas déjà partis (chap. 16) tandis qu'Aërys et Gaspardin les couvraient de leur mieux (chap. 17).