Studio Agate

La zone était couverte d'un brouillard dense dans lequel les deux aventuriers s'enfoncèrent pour tasser, piétiner les traces qui passaient en travers de la route. En cherchant les empreintes, ils se rendaient compte que la brume même rendaient cette recherche difficile pour eux, alors qu'ils savaient quoi chercher.



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Le résultat était mitigé, mais avec la faible visibilité, peut-être cela suffirait-il ?

Gaspardin montait derrière l'elfe Aërys sur le grand cerf qui les accueillait sur son dos. L'animal obéissait à la moindre des instructions du magicien qui l'avait invoqué, mais tout son instinct lui criait de fuir à mesure que les chiens approchaient.

" Sache que je ne suis pas un mage de guerre, mes pouvoirs ne te permettront pas d'abattre d'ennemis." précisa Aërys à voix basse, lui-même sur le qui-vive, en attente de savoir comment le courageux paladin comptait procéder pour aider leurs compagnons à disparaître.


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Gaspardin resta sur son intention de jouer sur les peurs et croyances que pouvaient avoir ces hommes à leurs trousses, en créant une sorte de présence inquiétant venue des profondeurs de la forêt.

Il demanda à Aërys :

"Tu peux prendre un peu de distance et invoquer une illusion autour de moi pour me donner l'apparence effrayante d'un antique et féroce gardien des forêts ? Je me charge de parler. Si ça tourne mal, déguerpis avec ton Cerf, ça pourrait au moins occuper un peu les chiens."

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" Mes aptitudes en matière d'illusion sont très limitée et je dirais sans doute insuffisantes pour le plan que tu sembles suggérer. Je peux manipuler des objets à distance, mais cela se voit que c'est magique ; il serait peut-être plus utile de murmurer des messages à l'oreille de certains, mais je ne suis pas sûr que cela sème autant le trouble que ce que tu souhaites."

L'elfe regardait vers la mousse, la boue et les branchages de conifère. Il ne restait plus beaucoup de temps, et confectionner un déguisement convaincant en si peu de temps allait demander certainement de la chance et du talent pour la comédie.

" Je pense qu'en partant d'abord par la route, il me serait aisé de prendre de la distance, et attirer les chiens. Je ne pourrais en revanche sans doute pas revenir. Envoyer ma monture en appât à l'entrée du brouillard, puis filer avec elle serait sans doute possible. "

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La situation était critique, ils n'avaient plus le temps de discuter.

"Le problème immédiat, c'est les chiens... du sang !"

Gaspardin réfléchit un battement de cœur, dégaina une dague affûtée, releva sa manche gauche, et s'entailla généreusement au niveau des veines de l'avant-bras (une coupure en largeur, il ne cherche pas à mourir).

Il se mit à presser son poing de façon régulière et fit perler le sang au sol, dans la zone brumeuse, surtout dans le coin proche de la direction qu'Aërys et lui pourraient prendre juste après pour tenter d'éloigner leurs poursuivants des fugitifs guidés par Levko.

Lorsque les chiens seraient sur le point d'arriver, il serait temps de s'enfuir sur le Cerf, sachant que le paladin avait l'intention de laisser encore couler son sang jusqu'à ressentir un premier vertige éventuel.

"Va p'têt falloir me tenir mon ami !" glissa-t-il à Aërys.

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La tactique du paladin laissa l'elfe sans voix pendant quelques instant, mais il se ressaisit et monta rapidement sur sa monture, puis aida le halfelin vaillant à s'asseoir devant lui. Ils ne restèrent que le temps d'être repérés par la meute de chiens, et filèrent aussitôt.

Pour aller vite, il n'y avait qu'une solution : voyager par les routes. Mais cela signifiait aussi que les chiens pourraient aller vite...

Dans l'immédiat le magicien ne chercha pas à réfléchir, il se contentait d'encourager sa monture à filer, avec ce qui ressemblait presque à des chants elfiques aux oreilles bourdonnantes de Gaspardin.

Il y avait près de 5km de route jusqu'au village. En regardant sur les côtés, le magiciens ne voyait pas de sentier où filer, et il n'était pas assez bon cavalier pour tenter des acrobaties.

Quelque part devant eux, ils entendaient des cris qui évoquaient des combats.

Gaspardin et ses compagnons de fuite dressaient l'oreille. Les chiens semblaient toujours sur leurs talons ?

Il luttait contre la nausée, l'odeur de son propre sang lui était devenue écœurante. Levko était seul avec les évadés maintenant... Il fallait qu'ils s'en sortent ! Courage à toi, force à toi, il récitait ces pensées à destination de son compagnon d'armes, comme un mantra.

Quand les bruits de combat se firent entendre, il glissa vers Aërys :

"Fonce, on verra de qui il s'agit, au point où on en est..."

Les chiens suivaient, c'était dans l'immédiat la seule satisfaction de Gaspardin... son plan de diversion fonctionnait.

Mais pour combien de temps ? Et à quel prix ?

Les feuillages bruissent sur le chemin des deux hommes. D'abord lointain, le bruit semble se rapprocher. Rapidement. Les branches cassent. Les feuilles se déchirent. Quelque chose approche. Rapidement. Devant eux, dans l'ombre des arbres, ils eurent le temps d’apercevoir un rougeoiement.

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Gaspardin dégaina sa rapière à main droite et, de la gauche, pressa le flanc d'Aërys tout en lui conseillant un rapide "De côté !"

Gaspardin chevauchait le cerf avec Aërys. Le magicien elfe était concentré sur la cavalcade, avec la meute de chiens qui les poursuivait.

Devant lui, sur la droite, provenait une grande agitation. Un combat ? Non apparemment juste des cris pour attirer l'attention. Des silhouettes agitées. Les voix lui étaient familières. Jasna ? Terdéric ?

D'ici quelques secondes la meute qui poursuivait Aërys et Gaspardin risquait de se précipiter sur ces deux cibles faciles à portée de crocs !