par Etmer_Fachronies »
14 août 2018, 15:07
A l’aube de l’an premier, Draaz, mille fois révéré soit le Dieu-Dragon, su trouver l’Envol. Exhorté par Mort après sa Chute, le Très-Saint transcenda là Son essence, sur le piton rocheux où gisait son enveloppe de chaire brisée, par Sa seule Volonté. Sublimé par Son Avènement, Il jailli alors, auréolé de la Lumière de Sa gloire, plus brillant que l’Astre d’Or au premier matin du Grand Tout, et Ses Ailes l’ont porté sur les Vents par-delà les Horizons.
En l’an deux, Asmar, béni soit le Premier Prophète, su taire ses doutes et écouter la Sagesse du Dieu Dragon. Dans la chaleur des Sables infinis, il reçut les Paroles de Draaz, et consigna ces mots. Le Premier Prophète acheva là son Initiation, grandi. Asmar prit alors la Route, car il devait aux hommes de répandre les Dires Saints du Dieu-Dragon.
Yardan cligna des yeux, interdit. Que diable … ?
Autour de lui, la clairière, les prisonniers, ses compagnons… oui, il était toujours en Arolavie. Perdu comme les autres, en pleine nature sauvage.
L’espace d’un battement de cœur, son esprit s’était détourné du présent. Il s’en était allé se perdre dans ses souvenirs, sur les terres chaudes de Jishim Saadar. La Grande Roue l’assiste, cela faisait si longtemps qu’il était parti… Mais pourquoi diable était-ce ce passage précis des paroles du Calendrier de l’Envol du Dieu-Dragon qui avait résonné dans son esprit ? En cet instant, Yardan l’ignorait. Etait-ce là un signe envoyé par Draaz ? Une parabole avec leur situation présente ? Ou bien la fatigue de leur fuite oppressante ?
L’esprit encore fébrile, le moine jeta un œil à la jambe de Ludmilla, qu’il avait pansé quelques temps plus tôt. La guerrière n’était pas encore au mieux de sa forme, mais le malin avait quitté ses chaires. Elle s’en remettrait vite, désormais.
Positionné en retrait du groupe, le moine assista en silence à l’arrivée de Wulfstan et de son groupe. Puis vint alors Terdéric, porteur de ses terribles nouvelles.
Quand Ludmilla énonça son intention de quitter le groupe, l’esprit du disciple du Commencement se mit à bouillir. Quelle était la bonne voie à suivre ? L’ordonnante était porté par son amour envers sa sœur, et par sa volonté de la sauver. Mais ordre avait été donné. En cette heure sombre, ils étaient garants des anciens prisonniers sauvés, et se devaient de les mener en lieu sûr. En tant que soldats arolaves, secourir les civils et rentrer au camp était la priorité. Que choisir ? Quelle était la bonne voix ?
- Si par ailleurs cela peut te rassurer, sache que je ne souhaite pas plus que toi abandonner Jasna.
Les paroles du nain, prononcée simplement par la voix grave de Wulfstan, firent un déclic dans l’esprit du moine. Draaz l’assite, c’était pourtant évident. Yardan hocha d’instinct la tête. Oui, la voie à suivre était claire. Certes, il avait prêté serment envers la reine d’Arolavie pour protéger ses frontières. Et s’il l’avait fait, c’était sur la promesse d’une parcelle glacée dans les montagnes, où il bâtirait alors le Monastère qu’il avait vu dans sa Vision. Mais avant cette parole, avant cet engagement, Yardan était un fils de Jishim Saadar, et il suivait les enseignements du Dieu Dragon. Et les paroles de Draaz étaient claires. Les disciples du Dieu Dragons n’abandonnent pas les leurs.
Alors que l’échange se poursuivait, Yardan s’avança, une main sur le cœur, et prit calmement la parole.
- Estimés compagnons, entendez paroles qui sont miennes. A l’heure où doute glace et où terreur brise volonté de l’aguerri, l’essentiel se doit d’être route sur laquelle nos pas s’aventurent. En cet instant, deux choses émergent du flot des dispensables : la vie de dame Jasna, prise céans par les méprisables, et la vie de ces pauvres hères libérés de l’horreur par les efforts qui furent nôtres.
Le moine posa sa main sur l’épaule de Ludmilla, et lui parla avec douceur.
- Ordonnante, entends mes paroles. Draaz enseigne qu’en temps de paix comme de guerre, ses disciples se doivent entraide et soutiens. Dame Jasna, notre sœur d’arme, ne sera pas abandonnée.
Yardan se tourna alors vers Terdéric, Wulfstan et Ignir.
- Cependant, comme il fut dit plus tôt, destin des libérés des chaînes ne doit pas être méprisé. Il importe d’emmener ses gens plus avant, tout en portant secours à la nécessitante.
Désignant le guerrier à la hache d'un regard :
- Sieur Terdéric, vous fûtes présent lors de capture ignominieuse. Quelles forces vous pourchassèrent ? Combien, et comment ?
Puis le moine fit ensuite un signe de main envers le nain charpenté.
- Wulfstan, Draaz m’en soit témoin, penses-tu que scinder forces qui sont nôtres en deux soit gage de succès ? Il nous faut trouver piste de Jasna, tout en guidant ceux égarés vers proche refuge salvateur. Nombre est notre, et peu suffisent pour chaque Mission de ce Jour.
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10