Studio Agate

" C'est bon ? Fini les harangues ? T'es pas de la garde lunaire, t'en fais qu'à ta tête, comme tous les aventuriers vagabonds : c'est ton affaire."

" Maintenant on va arrêter de se prendre le chou : ceux qui tiennent à aller attaquer le château, y'a assez de salles pour que vous fassiez votre affaire sans me casser les oreilles."

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Ma bouche forma un "ho" à la fois étonné et contrit.

"Désolé, Gaspardin, je ne l'avais pas compris comme ça. Dans ce cas c'est effectivement une bonne idée. Et Ignir a raison sur un point : on nous recherche toujours dehors, les gardes ne peuvent pas être partout à la fois.

J'avais réfléchi à voix haute pour mieux tenter de cerner le plan et cela me convenait. Juste une chose.

"Gaspardin, dis-je en posant une main que j'espérait apaisante sur son épaule, Je sais que la situation est tendue mais essayons de garder notre calme et de ne pas nous diviser en vaines querelles. On n'est pas ce qu'on pourrait appeler un groupe très coordonné mais on se soutient malgré tout les uns les autres, chacun à notre façon."

Je lui offrit un sourire plein de gratitude avant de me retourner vers le sergent qui voulait une réponse claire quant aux intentions de chacun.

"En ce qui me concerne, je suis pour attaquer le château."

"Merci Ludmilla, on avait compris depuis un moment que tu voulais l'attaquer toute seule ce château."

Seuls Yardan, Bizut et Wulfstan ne s'étaient pas prononcés.

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Wulfstan était resté silencieux depuis un moment. Il semblait soucieux.

« À moins de prendre en otage la dame Grovaedr, Je vois mal ce qu'on pourrait négocier. Et à mon avis on atteint un record de difficulté avec cette option. »

Le nain regarda ses compagnons d'armes, tour à tour, l'air dur, s'attardant finalement sur Ludmilla, puis reprit, d'un ton dur, tranchant, incisif même.

« Une chose est sûre en tout cas. Quel que soit le plan, il demandera du temps, et de la préparation. Je n'ai pas l'intention de me suicider en exécutant un plan bâclé et foireux. Et qu'on soit bien clairs : je n'ai pas envie que Jasna crève ou moisisse dans une geôle putride. Mais je ne donnerai pas ma peau pour la sienne ; et je préfère qu'elle crève seule plutôt que vous tous. »

Une pause. Sur un ton plus calme, il enchaîna :

« Je viendrai avec vous. Si on trouve un angle d'attaque qui me parait raisonnable, vous pourrez compter sur moi. Mais si jamais on n'en trouve aucun et que vous persistez à vouloir suivre un plan déraisonnable, je resterai en arrière le temps de m'assurer de votre succès ou de votre échec, et puis je rentrerai au fort. Avec, ou sans vous. »

Wulfstan croisa les bras, l'air ferme. Pour lui, le débat était manifestement clos.

• Aleksandr

Aleksandr secoua la tête, tout simplement exaspéré par le comportement de gosse mal élevé de Gaspardin. Il prit cependant sur lui pour rester calme et ne pas répondre aux insultes du halfelin. Semi-homme, semi-respect. Qu'imaginer d'autre ?

"Tu as fini, Gaspardin ? Bien. Effectivement, Croac aurait pu vous être d'une certaine aide. Malheureusement, vous allez devoir vous contenter de vos capacités d'espions et d'éclaireurs. Je ne vous accompagnerai pas dans cette mission de sauvetage, même si sa réussite me tient particulièrement à coeur." Voyant que Gaspardin allait réagir à ces paroles et leva la main pour pouvoir continuer : "Attends avant de monter sur tes grands chevaux. Je ne vais pas vous accompagner pour plusieurs raisons. Déjà, il faut qu'au moins que l'un d'entre nous accompagne Voukoll et les esclaves. Ensuite, le château des Grovaedr se trouve assez loin dans les terres lothriennes pour que la magie y soit presque morte." Il soupira et ajouta : "Je ne vous serais dans tous les cas que d'une aide très mineure. Je vais essayer de vous aider pour monter votre expédition et... je prierai Xonim de vous venir en aide, mais mon aide s'arrêtera malheureusement là. Je remonterai jusqu'en Arolavie avec les esclaves et... si la Dame de la Nuit le veut, c'est là-bas que nous nous retrouverons, nous tous vivants et vous avec Jasna."

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• Terdéric

"J'sais pas exact'ment c'qu'on peut faire et les plans, c'pas vraiment mon... - il hésita - domaine", dit Terdéric de sa voix rauque, basse en se concentrant sur le dernier mot. "Mais j'vous accompagne chercher Jasna. Elle le mérite."

Il s'adossa et attendit la suite, sans pour autant jeter un oeil au mage, qu'il ne semblait clairement plus apprécier.

Qu'il aille au diable, ce type, il ne m'a jamais rien dit qui vaille de toute façon... On se passera de ses prières obscures et hypocrites. Quant au Sergent, il se révélait plus minable que ce qu'il aurait cru encore. Gaspardin avait annoncé sa volonté de rejoindre la garde au fort, mais pas la peine de parler d'une loyauté dépassant celle d'une signature à cet homme aigri qui ne comprenait manifestement rien à la nécessité d'un feu passionné pour agir pleinement.

"Tu es le bienvenu Terdéric et toi aussi Wulfstan, ça fait chaud au cœur. Evidemment qu'on va continuer à réfléchir à un plan, je ne faisais que des propositions. Il n'a jamais été question de se jeter en hurlant contre les murailles et de mourir comme des imbéciles. Il faudra observer le château. Si on est sûr de cette histoire de magie morte, la possibilité pour moi d'user d'un déguisement enchanté tombe à l'eau, faudra faire à l'ancienne et rester dans ce type de propositions entre discrétion et diversion. Allons en discuter dans une autre salle, pour ceux qui souhaitent en faire partie."

Pas de magie ou presque ? Effectivement, le risque que les pouvoirs d'Aleksandr soient totalement muselés était quelque chose à éviter. J'était déçu que Croak ne puisse nous aider à cause de cela mais on ne pouvait pas forcer la nature à faire ce que l'on désirait. Alors que Gaspardin et les autres changeaient de pièce, je réfléchissais à notre groupe, et surtout à Wulfstan. Ses propos me semblaient tellement durs et déplacés. Une certaine forme de colère m'envahit alors que je songeais que si cela avait été lui qui avait été prisonnier, nous nous serions donné tout autant de mal pour aller le chercher plutôt que de le laisser croupir dans une geôle.

Je secouais la tête sans comprendre la raison de son comportement et me rapprochait du mage.

"Je te remercie pour l'aide que tu as tenté de nous apporter. Je sais au moins que même si tu n'es pas avec nous physiquement, tu l'es au moins en pensée. Veille bien sur les villageois pour nous."

Après un dernier salut chaleureux, je me hâtais de rejoindre les autres avant qu'ils ne disparaissent tout à fait dans le couloir.

Ignir sauta de joie aux dires d'Alek. Le Tieffelin continuait de réfléchir, il leur fallait plus d'informations pour décidé de la marche à suivre.

"Ça nous fait au moins une bonne nouvelle, si le château est une zone de magie morte, leur magicien seront aussi limité. Je pense que l'on ne peut rien décidé sans observation"

Si Alek partait, autant lui demander un maximum d'information avant. Toute connaissance sur les zones de magie morte seraient les bienvenues.

"Alek, si le château est une zone de magie morte, est ce que les Grovaedrien pourraient contrôler les morts ? Où est ce qu'ils sont une espèces invasive de la région ? Et est ce que tu pourrais nous en dire plus sur le fonctionnement des zones de magies morte ?"

L'ensemble des gardes lunaires et assimilables quittèrent Voukoll et la druidesse pour s'installer plus loin pour décider de leur plan.

Le sergent ne parut pas s'en émouvoir, ou personne n'accorda assez d'attention à la question pour s'en faire un avis différent.

Les aventuriers se rassemblèrent autours du paladin Gaspardin pour évaluer ce qui serait fait.

Le groupe était installé sur un ensemble de nattes tressées et de couvertures de laine. Les uns et les autres avaient encore leurs reliquats de petit déjeuner à boire et grignoter. La tension était palpable.