Studio Agate

Plus Nolhann discutait avec Gaspardin plus il se demandait s'il s'agissait vraiment d'un enfant... un gnome? un nain? un halfelin? Tout en continuant de chuchoter, il lui répondit :

« Je sais me battre si c'est c'que vous v'lez savoir. La nouvelle? La rouquine vous vl'ez dire?

Nolhann réfléchit, il tenait peut-être là son ticket de sortie. Il décida de la jouer réglo, il pourrait toujours hurler si les deux nouveaux ne le laissait pas sortir.

« Dernière cellule au fond du couloir. J'attends un p'tit geste de vot'part aussi. »

Dit-il en souriant.

"Merci."

Gaspardin se faufila jusqu'à Milla pour chuchoter "C'est la dernière cellule, au fond. Vérifie, je vais essayer d'ouvrir."

Spoiler

Aux informations de Gaspardin, mon cœur fit un bond dans ma poitrine.

"Tu... Tu es sûr ?"

Je me retins avec difficulté de courir jusqu'à la cellule, trottant sur la pointe des pieds pour couvrir les quelques mètres qui me séparaient d'elle.

"Petit Cœur, chuchotais-je en tremblant, tu es là ? Ne t'inquiète pas, on va te sortir d'ici."

Gaspardin confia à nouveau à Ludmilla la tâche de l'éclairer alors qu'il ressortait ses outils de crochetage. Il puisa dans ses ressources pour calmer le début de tremblement lié au froid qui commençait à le gagner à cause de ses vêtements détrempés. Ils devaient faire vite, les traces d'eau qu'ils avaient inévitablement laissées sur le sol pourraient alerter un promeneur nocturne.

Il refit le vide, chassa les pensées parasites pour ne laisser que les subtiles sensations transmises à ses doigts par les crochets jouant dans le mécanisme basique de cette serrure.

Clac.

"C'est ouvert. On fait au plus vite, suis obligé de sortir le gars, sinon il nous grille." Chuchota-t-il. Evidemment, il laissait le moment des retrouvailles à Milla.

je répondis d'un signe de tête à Gaspardin avant de me faufiler dans la cellule, jusqu'à la silhouette endormie.

"Jasna, dis-je en la secouant légèrement, comme si un mouvement plus fort aurait pu la casser. Jasna, il faut partir, réveille-toi. Ce n'est plus l'heure de faire la grasse mâtinée, Petit Cœur."

La jeune femme étendue sur le sol, essayait de comprendre ce qu'il se passait. Etait-ce un rêve ? Cette voix qu'elle reconnaitrait entre milles. Mais qu'est ce que Milla ferait ici ?

Jasna, il faut partir, réveille-toi. Ce n'est plus l'heure de faire la grasse mâtinée, Petit Cœur.

Elle ouvrit alors les yeux, son cerveau se laissant doucement aller à comprendre.

Milla ? Mais qu'est ce que tu fais ici ? Partir ? Je ...

Elle se jeta alors dans les bras de sa grande soeur. La voir en vie et si près. Elle se retrouvais envahit d'émotions, ne sachant pas trop laquelle prenait le dessus.

Pendant ce temps, Gaspardin retournait discrètement jusqu'à la cellule de Nolhann.

Il murmura :

"Je peux essayer d'ouvrir ta cellule, mais j'ai pas de moyen de sortir du château pour toi."

Toujours plaqué contre la porte de sa cellule, Nolhann répondit en chuchotant :

« Fais c'que tu peux faire, mon gars. Le reste, je verrai bien... »

Je serrais Jasna fort contre mon cœur. Même si notre séparation fut plutôt courte, la peur de ne pas la revoir avait allongé les heures. Je serais bien restée ainsi plus longtemps mais je m'écartais doucement avec un sourire.

"Maintenant on s'en va, lui chuchotais-je. On a un moyen de sortir mais..."

Je soupirais.

"On va avoir un autre candidat à l'évasion, c'est ça ou il risque de donner l'alerte. Tu sais où ils ont déposé tes affaires ?"

J'imaginais qu'elle voudrait sans doute récupérer l'arme qu'elle avait trouvée dans le temple de son dieu, ne pas la chercher pourrait être mal pris par celui-ci.

Si Nolhann était enfermé, le paladin, lui, se sentait prisonnier de la situation. Il ignorait le passif de cet homme qui pouvait aussi bien être un opposant courageux injustement enfermé qu'un dangereux tueur.

S'ils partaient sans lui, il donnerait certainement l'alerte, pour le moment il n'avait pas vraiment le choix et même s'il avait pensé à la possibilité de le tuer de sang froid, il était loin d'être sûr d'en être capable. Il n'était pas un assassin, c'est le mal qu'il avait juré de combattre, la différence était essentielle.

Gaspardin tenta à nouveau de débloquer la serrure, espérant que son mécanisme était identique à celui de la cellule de Jasna.