par Etmer_Fachronies »
04 avr. 2019, 19:25
Au-delà du voile… tout était sombre. Le noir partout. Aussi dense et profond qu’une nuit sans lune, à l’opacité presque palpable. Noyé dans les ténèbres, le monde n’était plus.
Pourtant, quelques traces subsistaient. Des échos… oui, des sons. Des bruits de pas. Des gens marchaient, ici. Et des sensations, aussi. Les muscles répondaient. Il avançait. Droit dans le néant.
Au bout de quelques instants infinis, les pensées se firent plus pures. Plus logiques. Un voile venait de tomber. Il avançait, oui. Yardan avançait. Il accompagnait… un groupe. Il sentait ces présences. Les connaissait…. Son groupe. Oui. Ses compagnons de la Mission du Jour. Tous avaient franchi le voile, et avançaient de concert.
Le Khérub… Saint Khérub. Les pensées du moine se remirent en place. Oui, ils avançaient de concert vers l’Epreuve Sacrée. La Nuit était symbolique. Perdre sa vision était chose normale, pour celui qui ne saurait Voir comme un Dieu. Plus confiant, le moine avança, guidé par les sons.
Puis, progressivement, le noir se déchira. Par petite tâches, tout d’abord. Des pointes de lumières s’étaient mises à briller, haut, très haut dans les cieux. Le monde restait nuit, mais là-haut, des cierges tintaient sur le plafond céleste. Etait-ce la terre ? Il n’en savait rien. Mais le Ciel, lui, semblait présent.
Puis ce furent des odeurs. Poussé par un vent doux, des parfums familiers caressèrent ses sens. Doux. Insistants. C’était… oui, c’était bien cela. Le sel de la mer, qui rappelait le port, les chaluts et les rivages. Les embruns de l’océan, qui racontaient les vagues brisées sur les rochers, les coquillages accrochées aux pitons de bois et les algues qui se balançaient au gré des flots. L’âcre et le sel, le relent et le superbe. Le purin et le divin du large.
Yardan inspira à plein poumons. Une fois. Puis deux. Puis trois. Des étoiles vinrent danser devant ses yeux, mais il les remarqua à peine. Au contraire, il les senti se mouiller sous le coup de l’émotion. Son passé venait de se jeter à lui, soulevé par les embruns délicieux et le parfum des eaux. Etait-il rentré ? Etait-ce le rivage de Jishim Saadar ? Allait-il voir, par-delà la route sinueuse qui s’échappait de Port-Moine, s’esquisser tremblant de chaleur les murs blancs du Commencement ?
Puis la lumière éclaira le monde, et le disciple de Draaz constata son erreur. Ils étaient sur un rivage, oui, mais de terres inconnues. Le moine secoua doucement la tête, un sourire au coin des lèvres. Il ignorait avoir gardé telle nostalgie de son île natale, mais s’en souvenir l’avait empli de joie. Et voir la lumière de l’astre du jour poindre à l’horizon était un cadeau précieux, après tant de temps enfermé sous terre.
La voix de Caliobé le ramena à des considérations plus pressantes.
[Arolave] : - Nous devrions nous mettre à couvert.
Le moine acquiesça devant le propos.
[Arolave] - Présent adepte partage conseil énoncé. La Balance impose l’Epreuve à nos êtres, comme tel situation requiert donc Agir.
Il se mit en marche dans les pas de la jeune femme.
[Arolave] - Draaz m’assiste, ce brillant paysage est-il pour l’un familier ? Etranges oiseaux sont-ils fils vôtres de passé savoir ?
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10