"Tu as vraiment de beaux cheveux, tu devrais en prendre plus soin", lui conseilla d'une voix douce, et pour la énième fois, la rouquine.
Elle-même se rendit compte qu'elle avait toujours les cheveux mouillés et qu'il serait bon qu'elle les sèche, au risque d'attraper la mort. Du coin de l'œil elle vit le moine s'asseoir en tailleur, les yeux clos. Quel drôle de type, sourit-elle. Mais elle l'appréciait déjà, un je ne sais quoi de serein qui se dégageait de lui... Elle secoua vivement la tête, ce n'était pas le moment pour ça, elle ne connaissait aucun des hommes qu'elle avait vu ce soir, pas assez en tout cas pour accorder sa confiance aussi vite. Si l'un d'eux était comme Miro...
Perdue dans ses pensées, Milla sursauta. Se tournant vivement vers Czep qui montrait ses propres cheveux en souriant, elle lui tira la langue."Est-ce que je peux être le prochain ?"
"Tu peux rêver ! Pour ça il faudrait d'abord que tu sois une fille ! Et que je te connaisse mieux. C'est un geste intime, ajouta-t-elle d'un ton docte mais avec un clin d’œil en direction du brigand.
La rousse lâcha un soupir exaspéré. Elle allait devoir ENCORE se changer ! Elle se leva en grommelant, récupéra une tunique sèche du coffre et, au moment de se déshabiller, changea d'avis en enfilant simplement l'uniforme par dessus son vêtement de nuit et en l'arrangeant comme il faut. N'ayant pas le temps de faire une tresse convenable, elle utilisa sa pince pour les attacher en une queue de cheval haute."Désolé de vous interrompre, mais Aleksandr vient de me dire que Voukol et Jesaipuki nous attendent, toi, Tauron, Aleksandr et moi. Le Tieffelin est chez eux aussi. Je vous laisse vous rhabiller tous les deux, mais ne faites pas trop longtemps, je doute qu’il aime attendre. Ah et Tauron, essaye de te décrisper un peu."
Puis, elle vit Tauron se lever, un air passablement embarrassé sur le visage.
Qu'est-ce qu'il a... Ho non ! Elle lui jeta le regard qu'on réserve aux pervers avant de lancer sèchement :
"Allez, qu'on en finisse, on y va ! Les autres, restez éveillés, j'aurai peut-être besoin de vous briefer. Puis, en rejoignant Czep, elle lui dit : Après toi, on te suit."