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Potarpipon
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Compte-rendu "un château en Eisen"

par Potarpipon » 16 août 2019, 11:57

Salut à tous !
Voici le compte-rendu de mon scénario qui est toujours en cours de partie, mais qui ne doit pas tarder à se finir.

L'histoire débute immédiatement à la suite de la partie d'initiation que j'ai présenté à mes joueurs débutants. Le synopsis et les personnages joueurs y sont présentés.
Petite particularité du scénario : Le Marquis de Buché, Raymond de Taulose, possède normalement un fils, mais je l'ai remplacé par une fille : Juliette.

Il y a des personnages plus importants que d'autres dans l'histoire. Il y a le Maitre d'Hôtel Ulrich Von Engen qui reçoit les Montaginois dans le vieux château d'Hochfelden. Il est souvent accompagné de son plus fidèle serviteur Gaal, un être peu gâté par la nature : il est atteint de nanisme, son visage est recouvert de sortes de cicatrices, et surtout, sa langue est coupée. Ensuite il y a le Marquis de Florensac, chef de la police Royale, et Jacques Bartholemy, un capitaine de mousquetaires, qui représentent tous deux l'autorité lors de ce séjour. Florensac fait lui-même parti des convives. Parmi ces derniers, il y a Ambroise Beaumulet, un petit bonhomme devenu incroyablement riche grâce à ses investissements dans le nouveau monde. La jeune courtisane Quinn Leroy (livre héros et scélérats) est de la partie, et bien sûr Juliette, fille de Raymond de Taulose. Tout un tas d'autres personnages secondaires sont présent mais je ne les détail pas ici ;) .

Image
Emplacement approximatif des lieux parcourus

MUSIQUE !
Le scénario commence dans la vieille église du village de Surprisse : « … que tous les habitants de Surprisse se réunissent sur la place du comptoir, ce jour à midi. Signé Rousseau. » Isabeau Durpan finissait ainsi de lire l’affiche qu’elle avait agité devant le nez des héros quelques minutes plus tôt, à leur réveille.
« Il y en a des dizaines collées sur tous les murs de la ville. C’est le signe que quelque chose se prépare et je vais devoir précipiter mon plan, fit le chevalier l’air songeur.
_ Mais quel plan ?
_ Celui d’aller chercher Rousseau dans sa tanière. Je comptais sur un moment plus propice mais je n’ai plus le choix. Je dois faire tout ce qui est en mon pouvoir pour l’arrêter avant midi. Je vous conseille d’ailleurs de quitter la ville si plus rien ne vous retient. »

Elle prononça ces derniers mots avec fermeté, mais non sans exprimer dans son regard une sorte de détresse. Chevalier de la Rose et de la Croix, Isabeau ne pouvait se résoudre à demander ouvertement de l’aide si cela impliquait de mettre d’autres vies en danger. « Si les trois voyageurs s’en vont, au moins ceux-ci seront sauf. S’ils décident de rester de leur propre chef, cela prouvera leur noblesse de cœur » se dit-elle.
Et les héros prirent la parole ...

… et décidèrent que la mission du Marquis de Buché devait rester une priorité. Après tout le cocher leur avait déjà fait perdre presque une journée de trajet et ne souhaitèrent pas manquer à leur obligation. Ils quittèrent Isabeau en lui adressant tous leurs remerciements pour son aide, et du courage, pour ensuite retrouver le cocher qui était en train d’atteler les chevaux à la voiture. Contrairement à la première partie du voyage l’homme n’affichait aucune joie et parlait peu. Il se confia aux trois compagnons pour répondre à leurs questionnements, juste avant de quitter la ville : sa sœur n’en avait plus pour très longtemps et se sont dit leurs adieux. Il y avait peu de chance qu’il ne la revoit un jour.


Le reste du trajet jusqu’au lieu de rendez-vous fut calme : les PJ arrivèrent dans la région à l’Ouest d’Altamira et pénétrèrent dans une grande propriété cernée de bosquets. C’est là que tous les invités du séjour et leurs sujets se réunirent avant que le cortège ne parte enfin vers le château d’Hochfelden, en Eisen.


MUSIQUE !
Enfin ce fut l’heure du départ : les voyageurs observèrent alors le paysage s’assombrir au fur et à mesure qu’ils avançaient au-delà de la frontière Eisenör. Les petits villages et hameaux rencontrés devenaient plus misérable à chaque fois, jusqu’à ne tomber plus que sur des ruines. Les routes abandonnées et boueuses, le ciel gris, et les orages au loin usèrent quelque peu le moral des héros. Mais au bout de quelques heures, droit devant, le château d’Hochfelden se dévoila au sommet d’une haute colline, signifiant la fin du voyage. A ce moment une dernière difficulté le barra littéralement la route : un énorme tronc était allongé devant le carrosse. Les personnages calmèrent le cocher affolé qui voulait faire demi-tour pour prendre un autre chemin en amont. Après analyse de la situation ils décidèrent de détacher deux des quatre chevaux de leur véhicule afin de rejoindre la colline directement, tandis que le cocher rebroussait chemin pour changer de route.


Image
Toile ancienne et délabrée présentant une vue d'artiste du château d'Hochfelden. Aujourd'hui, une des aile est détruite, probablement due à un incendie, et la nature à largement reprit ses droit

Au château, qui n’a été que peut réaménagé afin de donner cette touche horror story, les héros furent accueillis par le maitre d’hôtel et son serviteur Gaal, mais pas par les autres convives, qui avaient déjà entamés les festivités. Aucun d’entre eux, hormis Demoiselle Quinn Leroy, ne leur a vraiment porté d’attention au moment de leur entrée dans la grande salle. Il fallut attendre le début du grand dîner pour que la conversation s’engage. Puis lors du bal, ils furent de nouveau mis à l’écart par certain Montaginois. Les danses se poursuivent jusqu’à ce que tout le monde aille prendre une bonne nuit de repos.


Le lendemain matin : lorsque tout le monde fut prêt, le maitre d’hôtel organisa une promenade dans l’ancien bosquet du château. Ce terrain autrefois joliment arboré était à ce jour envahi par une épaisse végétation indomptée et recouvert d’une brume dense. Un endroit idéal que le maitre d’hôtel choisit pour raconter des contes et légendes horrifiques sur le pays et faire frissonner les invités.
Avant de rejoindre de point de rassemblement les héros rencontrèrent Ambroise Beaumulet. Il piétinait et tournait en rond, ignoré de tous, la tête baissée dissimulant un air contrarié. Il avoua être très inquiet pour son chien qui a disparu depuis ce matin, peut-être même cette nuit, et ne se sent pas d’humeur à la promenade et aux récits.

Les héros se désintéressent rapidement de ce pauvre Ambroise pour se mêler aux autres aristocrates et garder un œil sur Juliette. Aux abords du bosquet, les récits du maitre d’hôtel sur les horreurs de l’Eisen captivèrent toute l’assemblée. Au paroxysme d’un récit sur des buveurs de sang d’une île du Nord, une présence s’immisça parmi les convives. Chaque expiration rauque venue de nulle part les fit sursauter et la peur se propagea … Et c’est alors que le malheureux Gaal réussit enfin à se frayer un chemin à travers le rassemblement pour rejoindre son maître. Tout le monde fut soulagé de se rendre compte qu’il ne s’agissait que du serviteur au visage déplaisant. Une fois l’émotion passée les trois compagnons se concentrèrent sur leur protégée, mais celle-ci avait disparue. Deux autres personnes manquaient à l’appel : Quinn Leroy et le valet du comte de Morcerf. Et en même temps qu’un groupe de mousquetaire était missionné par Florensac pour retrouver les disparus, les héros s’encordèrent ensemble et s’enfoncèrent dans l’épais brouillard.

En s’approchant avec précaution, ils saisirent une discussion tendue. Une voix féminine se montrait menaçante tandis qu’une voix masculine répondait d’un ton apeuré. Une troisième femme s’interposait parfois, mais sans pour autant être rassurante. Entendant cela les héros restèrent sous le couvert de la végétation pour en savoir plus. Le valet, dans ses bégayements, mentionnait des informations sur l’emplacement d’une épée en Drakenheisen. Certainement celle que son maitre arbore fièrement à sa ceinture lors de ses apparitions officielles. Ensuite, Quinn, Juliette, et le valet rejoignirent le château. Dès qu’ils sortirent de leur cachette les héros se retrouvèrent devant une étroite ouverture dans la roche de la colline. A l’endroit où se tenaient précédemment les trois conspirateurs, l’entrée d’une grotte se présentait à eux.


MUSIQUE !
La grotte : plutôt que de retourner au château suivre Juliette, les héros visitèrent la longue grotte et découvrirent qu’elle était, au fond, pleine de cadavres. Ils n’en parlèrent à personne et se gardèrent bien d’émettre des conclusions trop hâtive. A leur retour, ils rencontrèrent le cocher qui leur raconta la fin de son trajet qui le fit passer par un hameau Waïsen.

Durant l’après-midi : les héros se séparèrent avec chacun un objectif. Tout d’abord, Aloner alla surveiller Juliette et fini par écouter à la porte de sa chambre. La jeune femme semblait tenir une discussion houleuse avec Quinn Leroy.
Pendant ce temps, John parvint à prendre à part le valet et le questionna au sujet de la scène en forêt. Le serviteur, évitant de faire deux fois la même erreur en dévoilant le secret de l’épée, dénonca les menaces de Juliette et Quinn.
Enfin, Kratos, parti surveiller Quinn, brava le danger et grimpa sous la fenêtre de la chambre de la courtisane pour avoir un meilleur point de vue. De sa position, le Vesten ne vit rien d’autre qu’une Quinn apprêtant ses cheveux, et fredonnant un air sensiblement populaire, dans l’intimité de sa chambre.


Plus tard dans l’après-midi : Le beau et jeune baron Franz d’Epineux, après avoir proposé à Aloner un duel amical (pour « passer le temps »), reparti perdant, vexé, et avec une petite entaille à la joue.


Lors du dîner et bal du soir : la plupart des Montaginois s’abandonnèrent à une débauche telle que les héros en ont rarement vu. Durant ce temps, Aloner s’approcha de Juliette, amicalement, et obtint d’elle quelques aveux sérieux sur sa famille (Frères disparus, pression du père, rivalité avec Yvonne de Gineston, etc…). John revint à la charge du valet mais n’apprit rien de plus qu’il ne savait déjà. Pour finir, lors du bal, Kratos aborda Quinn Leroy en fredonnant l’air populaire tel que la jeune femme l’avait fait précédemment. Cette dernière, sans se douter de rien, fut prise d’intérêt pour le nordique et l’invita à danser. Quinn laissa entendre, à demi-mot, des origines modestes, devinant en même temps qu’elles étaient partagées par son partenaire. Kratos accompagna ensuite la belle courtisane jusqu’à sa chambre, où il lui vola un baisé du bout des lèvres. Quinn, surprise, de ne désapprouva néanmoins pas et quitta notre héros ainsi.


MUSIQUE !
Tôt le matin : le château fut réveillé par des cris provenant de la chambre de M. Beaumulet. Lorsque les héros arrivèrent sur le seuil, ils découvrirent une scène macabre – un lit plein de sang et M. Beaumulet disparu. Le chef de la police Royale et le capitaine des mousquetaires tentèrent de garder la situation sous contrôle. Devant la chambre, certains était déjà en train de débattre au sujet de l’héritage du riche investisseur.

Durant la matinée : Aloner décida d’explorer une nouvelle fois la grotte, présentant que le corps d’Ambroise Beaumulet pouvait s’y trouver. Avant de sortir, il tomba sur Gaal qui gesticulait des signes incompréhensifs. Aloner l’ignora et poursuivi son chemin. Au même moment, John et Kratos allèrent dans le bureau du Maitre d’Hôtel pour obtenir son ressenti sur la situation. Ils constatèrent qu’Ulrich tait fortement inquiet, ou pire, véritablement agité, d’autant plus que son fidèle serviteur ne répondait plus à l’appel. Ils ressortirent du bureau sans information supplémentaire et se dirigèrent de nouveau vers la chambre Beaumulet, bien décidés à trouver des indices.

MUSIQUE ! suivi de MUSIQUE !
C’est à ce moment qu’Aloner arriva à l’entrée de la grotte. Au bout de quelques mètres dans l’obscurité, il entendit un écho – comme si l’on raclait la pierre contre la pierre. Au fond de la longue cavité, là où étaient entassés les cadavres, une odeur singulière lui monta au narines. Une sorte de fumet chimique bien différent de l’odeur de pourriture habituelle. Désespéré de constater que la caverne n’avait pas changé, et de ne pas trouver de corps frais, l’Highlander se résigna à remonter à la surface. C’est alors qu’une poigne glaciale lui agrippa la cheville, et que le sol se mit à bouger. Les cadavres s’animèrent et se jetèrent sur notre héros qui se défendit en dégainant son épée. Mais les morts se relevèrent, même après avoir reçu des coups censés être fatal pour quiconque. Aloner parvint à s’extirper et à fuir hors de la grotte. Il ne fut pas suivi.

A la surface, dans le château, la chambre Beaumulet était laissé inoccupé. John et Kratos avait le champ libre pour mener leurs investigations. Toute la pièce fut inspectée mais une solide armoire fermée à clé leur résista. John, qui connaissait bien les mécanismes de serrure, entreprit de crocheter celle-ci (avec un point d’héroïsme - avantage) et ouvra la porte – l’armoire était vide. Kratos, insatisfait, fulminait et se mit à tâter le chaque paroi, ne voulant pas croire à une impasse. C’est ainsi qu’en manipulant le fond il découvrit une sorte de passage dans le mur. En réalité un puit obscur qui ne semblait pas avoir de fond.
Les éléments s’assemblèrent dans l’esprit des héros. Les tâches de vin au sol témoignaient de l’ivresse de M. Beaumulet, la veille. Le passage dans l’armoire avait pu être emprunté par le meurtrier, qui laissa par la même occasion des petits tas de poussière sur la moquette. L’absence des draps qui ont probablement servis à transporter le corps sans laisser de traces.

Après s’être muni de corde, Kratos se désigna pour descendre explorer le fond du puits, pendant que son camarade l’assurait. La descente dans la profondeur incertaine conduisit le Vesten devant une légère porte, maquillée en paroi rocheuse, dans un étroit couloir. Avançant méthodiquement, il découvrit un réseau de tunnels dont la plupart se terminaient par des fausses parois, et derrière celles-ci, d’autres puits noirs remontant probablement vers le château. Il finit tout de même par trouver deux solides portes en bois. La première était fermée par un verrou, tandis que le deuxième n’en était pas munie. Lorsque Kratos décida de la pousser, cette dernière produisit un bruit résonnant – le raclement de la pierre contre la pierre. Une présence se montra alors dans l’entrebâillement, et à la lueur de sa torche, le Vesten découvrit un visage en décomposition, horrible et putride. Prit de panique, notre héros s’échappa sans refermer la porte et remontant par le puits en s’aidant de sa corde.
De son coté, Aloner, revenu au château, assista à une arrestation bien particulière. Devant une foule de gens rassemblés, dont certains convives, des mousquetaires encerclèrent prudemment un homme en guenilles (bien entendu un Waîsen du hameau, non loin). Ensuite Florensac, le chef de la police Royale, annonça que ce vagabond, prit à fouiner autour de l’enceinte, a certainement quelque chose à voir avec la disparition de M. Beaumulet. Sur quoi ils emmenèrent le prisonnier vers un endroit sûr. C’est là que le Maitre d’Hôtel, toujours embêté que son serviteur reste introuvable, orienta les mousquetaires vers l’aile détruite où se trouvait une pièce encore intacte et dépourvue de fenêtres.


Image
Plan des souterrains du château. La grande cavité est remplie de cadavre et possède une porte dissimulé dans la roche, qui conduit à un réseau souterrain. Une dernière porte solide mène à une antre secrète, repaire de l'ancien propriétaire du château aujourd'hui transformé en bête sanguinaire.

Lorsqu’enfin midi sonna : nos trois héros se retrouvèrent pour le déjeuner et échangèrent ensemble sur les évènements de la matinée. Florensac intervint une fois de plus, secondé par le capitaine, pour faire une nouvelle annonce. Les aveux du prisonnier n’allaient pas tarder à tomber. En attendant, afin de garder la cohésion, l’enceinte du château devait être fermée, et il n’était provisoirement plus possible de quitter la colline. Demoiselle Juliette, qui durant la matinée avait fait atteler sa voiture pour partir précipitamment, était maintenant assignée à sa chambre sous bonne garde. Le marquis insista bien pour que chacun garde le plus grand calme le temps de retrouver une situation plus sereine.
Dernière modification par Potarpipon le 22 sept. 2019, 09:56, modifié 2 fois.

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Re: Compte-rendu "un château en Eisen"

par ErenHistarion » 18 août 2019, 20:53

Merci, je trouve ça très utile ce genre de compte rendu. :)
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Re: Compte-rendu "un château en Eisen"

par Potarpipon » 22 sept. 2019, 09:59

Une petite MàJ. La partie n'a pas avancé mais j'ai ajouté des liens MUSIQUE !, vers les pistes que j'ai utilisé en jeu, à certain point clé du texte.

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Re: Compte-rendu "un château en Eisen"

par Potarpipon » 27 févr. 2020, 21:41

Et voilà, voici enfin la fin. Bon le texte est un peu brut et il y a certainement plein de coquilles. Je m'en excuse d'avance :

Après un court repos entre midi : Les héros décidèrent de s’approcher de la chambre de Julie pour en savoir plus sur son enferment. En chemin, Kratos aperçus Quinn Leroy lui faisant signe discrètement pour la rejoindre, ce qu’il fit, laissant ses compagnons poursuivre. La belle courtisane prit tout de suite le Vesten par le bras et l’attira à l’écart. Là, elle confia son inquiétude concernant Julie, et usant de son charme qui avait tant plu au héros la veille, l’incita à sortir son amie de se pétrin. Il accepta de faire le nécessaire pour garantir la sécurité de Julie, car c’était la raison de sa venue au château, mais ceci il ne le dit pas à Quinn.

Pendant ce temps, John et Aloner s’étaient approchés de la porte de la chambre de Julie, qui se situait au bout d’un grand salon allongé. Ils gardèrent tout de même leur distance, dissimulés derrière une ouverture de porte, car deux mousquetaires étaient postés devant la chambre et montaient la garde. Ce n’est qu’au retour de Quinn et Kratos qu’ils décidèrent ensemble d’éviter la confrontation, contre une approche plus discrète. Ce qui les mena à l’étage supérieur, dans une chambre vide, pour employer une méthode déjà éprouvée par le passé : l’escalade de la façade pour atteindre la fenêtre ! John et Quinn pour faire le guet, Kratos en couverture d’Aloner, qui descendit seul rencontrer Julie.

Une fois la surprise passé lorsqu’elle vit l’homme arrivé de nulle part, elle coopéra pour ne pas donner l’alerte, mais se muni d’un couteau qu’elle pointa devant elle pour écouter ce qu’avait à dire son visiteur. Ce dernier opta tout d’abords pour une approche calme. Son but était de raisonner Julie pour éviter qu’elle ne fasse une autre bêtise, comme sa tentative de fuite paniquée, et tant pis pour la requête de Quinn. Après tout, il ne s’était pas engagé à la libérer. Les héros étaient sur le point de démêler la vérité. Il fallait juste se montrer patient. Mais la jeune femme n’écouta rien, ne faisant confiance à personne et craignant que sa vie ne finisse comme celle de ce pauvre Monsieur Beaumulet. Alors Aloner perdit sa retenue et prit un ton plus menaçant, ce qui produisit rapidement l’effet escompté. Julie resterait ainsi dans sa chambre, comme il lui a été demandé, sans nouvelle crise de panique.

Cependant le temps leur était compté, car le Highlander se rendit compte de la présence d’une grande armoire dans la chambre de Julie, identique à celle de la chambre Beaumulet, supposant un tunnel caché à l’intérieur. La jeune femme était vulnérable ainsi enfermée, même avec la présence des mousquetaires de garde. Il fallait un plan. Par où commencer ?

Avant de se décider, Quinn s’offusqua de la décision des héros de laisser Julie enfermée. Ces derniers en profitèrent alors pour pousser la courtisane dans ses retranchements, tester sa fiabilité, et abordèrent le sujet de l’épée en Drackenheisen, face à face. Avec de la réticence elle avoua toute l’histoire (déjà mentionné dans le 1er post). Une fois le doute levé, ils avancèrent vers la prochaine étape.


L’instant d’après ils se dirigèrent vers la chambre de Beaumulet pour emprunter de nouveau le tunnel sombre, sans expliquer en détail à Quinn la suite de leur plan. Le malaise s’empara d’elle lorsqu’ils pénétrèrent dans la chambre vide, encore ensanglantée, et que les héros lui dévoilèrent le puit obscur. A leur tour, ils lui devaient des explications. La courtisane écouta et dû se résigner à une sinistre descente. Les trois compagnons ne lui faisaient pas totalement confiance et ne la laissait pas partir. Alors, laissant tomber le masque de la bourgeoisie, Quinn ôta les parties encombrantes de sa robe de luxe pour ne se retrouver qu’en chemise et grande chausse, puis elle tira d’un étui attaché le long de sa cuisse droite une petite dague. Un hochement de la tête signala qu’elle était prête, mais hors de question de descendre la première !

Arrivé au fond du puit, les héros entendirent les bruits de pas trainant des mort-vivants. Ils avaient investi les tunnels depuis la dernière visite de Kratos, lorsqu’il laissa le porte dissimulé entre-ouverte. L’objectif était simple : se ruer à travers les cadavres ambulant et refermer la porte menant à la grotte pour éviter que d’autres ne viennent. Les coups volèrent et les lames tranchèrent à la faible lueur des torches. Les cris des combattants se propageaient dans tous les tunnels. Un bon nombre de corps flasque s’amassèrent à leurs pieds, sans vraiment en connaitre le nombre tant leurs membres étaient découpés, ou réduit en charpie. John referma la porte. Le calme revint petit à petit vers un silence pesant que seuls les halètements rapides de Quinn venaient troubler. A la lumière des torches, celle-ci paraissait avoir de nouveau changée en apparence : le chignon en bataille, les vêtements poisseux, un sourire hystérique et tremblant, et surtout sa dague au poing, prête à trancher une nouvelle fois. La belle courtisane avait réellement des talents que les héros ne soupçonnaient pas.

Plus aucun obstacle ne les empêchait de rejoindre la dernière porte, celle que Kratos n’avait pas pu ouvrir le matin même. Une simple formalité pour John, aidé par Quinn. Après avoir monté un escalier en colimaçon façonné dans la roche, le duo déverrouilla la serrure rapidement, ouvrant la voie vers ce qui ressemblait à un laboratoire diabolique.

MUSIQUE!
L’endroit était de forme rectangulaire. D’un côté se trouvait des tables avec du matériel d’alchimie bien fourni, rempli de substances inconnues. De l’autre, plusieurs établis servants certainement à un apprenti boucher, tellement le sang imprégnait le bois, sans parler de quelques membres humains ou animales trainant deci-delà et de quelques cadavres au sol. En face, deux ouvertures : une grande formée par la roche et bouchée d’une grille solide en fer, dont la porte était ouverte. L’obscurité empêchait de voir la profondeur du trou. A côté, une porte en bois conduisait vers une autre pièce qui avait tout l’air d’être une vielle chambre poussiéreuse. En regardant bien, cette endroit ne ressemblait pas à ce qu’il y avait plus bas dans les tunnels, car ses murs était fait de pierre taillé (hormis le trou derrière la grille bien sûr) et son plafond de bois, comme le dessous d’un épais planché. Les héros se trouvaient bel et bien sous une des pièces du château.

Aloner se dirigea vers les cadavres, et y reconnu rapidement celui d’Ambroise Beaumulet, mutilé et ensanglanté. A côté gisait le nain Gaal. Comparé aux autres corps, le sien ne présentait pas de blessure récente. Alors Aloner, présentant une supercherie, le piqua de la pointe de son épée et le nain ne pu retenir quelques grimaces de douleur. C’était plus clair à présent : Gaal avait quelque chose à voir avec le meurtre, mais était-il l’instigateur ou le serviteur ? Muet, il ne pouvait répondre aux interrogations des héros. Il se contenta de désigner un piédestal au coin de la pièce sur lequel était posé un vieux livre. John le parcourra. Les pages griffonnées évoquaient d’abord des formules alchimiques, puis plusieurs études d’anatomie accompagnés de nombreux schémas, pour finir sur des pages de notes personnelles sur un bon tiers du volume. C’est à travers ces notes que les héros découvrirent l’identité du véritable propriétaire du château.

MUSIQUE!
Le pressentiment d’une présence envahit soudain les compagnons. Une présence s’avançant lentement, dans un bruit imperceptible. Derrière la grille métallique, l’obscurité devint très menaçante. Les héros eurent le réflexe de se réfugier dans la chambre poussiéreuse et de tirer la porte juste avant que la bête fasse silencieusement irruption dans le laboratoire. Par l’ouverture de la porte, ils virent la silhouette noire de la monstruosité : très grande, allongée même, mais musclée à la fois et recouverte d’une fourrure horrible. Ses yeux luisant scrutèrent l’espace à la recherche des intrus.

C’est Gaal qui trahit leur présence lorsqu’il parvint à se défaire de l’étreinte d’Aloner en poussant un cri déformé. Puis la porte s’ouvrit violement. La bête au regard furieux domina l’équipe de toute sa taille. Le bouclier levé, Kratos se plaça devant en protection de ses camarades mais le monstre l’écarta aisément et envoya voler dans les airs le Vesten, qui atterrit de l’autre côté du laboratoire. Ce fut ensuite au tour d’Aloner d’entrer dans la mêlée. En se plaçant au centre de la grande salle il assena une taillade bien placé, ce qui attira l’attention sur lui pendant que John armait son arbalète, puis il invoqua la magie du Glamour afin de réagir avant la bête, et effectua un bond pour se positionner dans son dos, et agripper son cou. C’est là que John décocha enfin son carreau qui vint transpercer la cuisse gauche de l’abomination qui ploya le genou en grognant. Kratos qui reprennait ses esprit en profita pour lui porter un coup fatal, mais il fut repousser une fois de plus d’un réflexe fulgurant. Plus féroce que jamais, elle concentra toute sa force prodigieuse à se relever, saisir Aloner dans son dos, et le balancer aussi aisément qu’une pelote de linge à travers les établis et fournitures d’alchimie, dont les différents liquides se déversèrent au sol. Quinn intervint pour tirer Aloner de là juste avant que les produits mélangés ne commence à produire des réactions inquiétantes. Durant cette distraction, l’abomination ne vit pas sur son flanc Kratos se ruant sur elle pour la bousculer de tout son poids droit dans la flaque fumante. L’impact fut puissant. La bête roula en hurlant de douleur dans le liquide qui projetait à présent de étincèles colorés. Le laboratoire se remplissait rapidement de fumée. Les héros comprirent que s’était le moment de décamper. Sans se retourner ils descendirent les marches de l’escalier en colimaçon deux à deux, puis retrouvèrent leur chemin dans les tunnels sombre pour atteindre la corde reliée à la chambre Beaumulet.

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La détonation retentit à ce moment-là. Elle ébranla les souterrains au point que des blocs de roche se fissurent et chutent pour se briser au sol. Les héros durent se montrer vigilant lors de la monter dans le puit, mais Aloner fut tout de même blesser tellement les vibrations étaient déstabilisantes. Une fois en sécurité à la surface, tous eurent la même pensée au même moment : Julie. MUSIQUE! Détalant de pièces en pièces, croisant nombres de serviteurs, gardes, ou convives affolés, certains criant de terreur, ils s’attendaient réellement au pire. Et s’il lui était arrivé malheur ? Les deux mousquetaires n’étaient plus à leur poste. Les héros enfoncèrent la porte sans se poser la question si elle était ouverte ou pas et découvrirent avec un soulagement, si intense que leurs exclamations éclatèrent collectivement dans la pièce, que Julie était toujours bien là et vivante. Elle allait bien malgré l’angoisse qui hantait son visage, car depuis sa fenêtre elle pouvait voir la panique à l’extérieur, et ignorait ce qui se passait. En effet il y avait beaucoup d’agitation en bas. Presque tous les gens présents au château s’étaient retrouvé dehors, amassés en groupe ou faisant des aller-retour incessant. On pouvait aussi voir des corps allongés sur des draps, dont certain était déjà entièrement recouvert.

Peu de temps après les héros eurent connaissance des évènements : la journée calme mais très pesante pour tout le monde s’est transformée d’un coup en chaos lorsqu’une détonation avait soufflé le plancher et entrainée l’effondrement d’une aile du château. S’ajoutant à la panique, les témoins parlèrent d’une forme sombre et presque inhumaine se ruant depuis le trou béant et, dans sa fuite, lacérant quiconque se trouvait sur son chemin. La « chose » avait disparue dans la nature aussi rapidement qu’elle était apparue laissant derrière elle une trainée de cadavres. Parmi les victimes les notables : Le Maitre d’Hôtel et le Comte de Morcerf. D’autres convives dont le nom n’a pas marqué l’histoire gisait aussi là. Le capitaine des mousquetaires Jacques Bartholemy fut grièvement blessé. Personne n’aperçut le serviteur Gaal. Etait-il mort dans les souterrains ? avait-il fuit ? Les héros n’en savaient rien.

Malgré le fiasco total de ce séjour à thème, les héros accomplir toutefois leur mission de veiller sur la fille du Marquis de Buché. A leur retour, ils reçurent la récompense due. Lors de l’évacuation du château, personne ne retrouva l’épée en Drackenheisen que portait fièrement le defunt Comte de Morcerf. Sur le retour, Kratos, pendant qu’il lisait le grimoire récupéré dans le laboratoire avant que tout ne s’éffondre, constata que la poignée qui dépassait du fourreau d’Aloner avait changée. Il le remarqua car elle étincelait beaucoup plus que d’habitude. Il replongea la tête dans sa lecture et ne posa pas de question …

FIN


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