par Etmer_Fachronies »
12 nov. 2019, 23:40
De l’étonnement poli. C’était bien cette curieuse sensation qui traversait l’esprit endeuillé de Yardan, à mesure qu’il en découvrait d’avantage sur l’étrange groupe qui les accueillait en ce lieu. Les adeptes de l’Infinité… l'Infinité... Un concept ô combien vaste pour le moine, qui aurait en temps normal apprécié l’aborder. Plus tard, peut-être. Oui, dans l’immédiat, son esprit était au repos. Passé la stupeur et l’horreur de la disparition brutale de Kaan’an, l’esprit de l'homme des sables s’était barricadé, créant naturellement une distance avec son entourage immédiat.
C’est donc avec un certain détachement que Yardan observa les nouveaux arrivants, et écouta d’une oreille calme le discours de la duegar responsable. Fort heureusement, l’arrivée de Dharka et Matian remit un peu d’ordre dans ses idées, lui arrachant un sourire. Il s’inclina poliment devant eux, mais n’entama pas de discussion. Le silence, en cette heure, lui semblait de mise.
Sans hésiter, leurs nouveaux guides ouvrirent le pas, et les menèrent tambours battants dans un havre qui semblait, cette fois, bien plus sûre que le niveau précédemment évacué.
La foule des réfugiés, cependant, méritait qu’on fasse attention à elle. Hétéroclite, tant de genre que d’espèce, d’âge que de confessions, elle bruissait et grondait, craintive, blessée, mais restait courtoise envers celle qu’ils considéraient comme leur chef. Yardan ne put s’empêcher de noter combien cette femme, à l’apparence pourtant austère, avait la confiance et la sollicitude des réfugiés. Un signe positif rare, en ce temps de tourmente.
Assis à l’intérieur, sur les banquettes de la table basse, le moine apprécia la vue sur le tapis d’or, qui lui rappela fortement les sables des rivages de Jishim Saadar, terres de son monastère. Un sentiment de réconfort vient apaiser ses nerfs à vifs, et il put enfin se concentrer plus convenablement sur les échanges. Prudent, il laissa cependant de côté les babillages entre les deux harpies, connaissant désormais le début comme le commencement d’une telle histoire.
En revanche, le discours de la prêtresse nommée Edra, lui, était au contraire captivant. Yardan se fit couler un verre d’eau dans un verre mis à sa disposition, mais il en oublia de boire, concentré sur l’échange présent.
Soudain très sérieux, il posa son verre intouché et prit la suite de l’échange qui se jouait :
[Commun des Profondeurs] - Grande Dame Eldra, sachez que votre sollicitude nous va droit au cœur, pour nous qui sommes en cette heure profondément peiné par la disparition de l’un des nôtres. Oui, l’un de nous est tombé, fauché par la Mission du Jour comme le souffle du vent emporte les embruns à l’horizon. Grande est notre peine, aussi nous vous savons gré de l’hospitalité dont vous faites preuve.
Yardan se signa, et fit un geste de tête respectueux à l’égard de la naine.
[Commun des Profondeurs] - Cependant, vous le comprendrez, nombres des choses évoqués ici apparaissent obscures à cet humble disciple de Draaz, qui s’en vient dès lors mander précisions à votre encontre. Si les Dieux nous ont certes mis sur la voie de votre foyer, nous en ignorons toujours bien trop en cette heure pour savoir comment guider notre présente conduite. Si la Balance toujours sait comment rendre jugement, tel n’est pas notre cas.
Le disciple du Commencement fit un geste en direction des lieux qui les entouraient, puis des réfugiés aux dehors.
[Commun des Profondeurs] - Tout d’abord, dame Edra, vous avez mentionné que ce lieu, Alreg, est une colonie pénitentiaire, où esclaves et bourreaux sont dans les fers. Mais de quel état est-ce la prison ? Et qui sont les pauvres ères condamnés à hanter cet endroit ? Vous m’excuserez, mais mon esprit peine à comprendre pourquoi des esclaves sont ici nécessaires, en un environnement si hostile. Les richesses de ce sol, si précieux à ceux des pierres, en guident-elles le jugement ? Et si oui, faites-vous partie des martyrs, ou des exécutants ?
Yardan secoua tristement la tête de dépit.
[Commun des Profondeurs] - Ensuite, vous l’avez vu, nous sommes aujourd’hui en deuil. L’un des nôtres, la Grande Roue puisse-t-elle guider son âme à Mort, a sombré. Sa perte est la résultante de l’attaque d’aberrations, qui s’en sont prises à nous lors de notre fuite. Est-ce là les horreurs nées de la maladie ? Si tel est le cas, nous avons désormais une dette de sang envers eux.
Une lueur se mit à briller au fond des pupilles de l’adepte du Geste, qui continuait son monologue.
[Commun des Profondeurs] - Enfin, un autre point me porte à confusion. Vous mentionniez la prophétie d’Halamũd, Bêdawîtî et l’infinitude. Pouvez-vous m’en dire d’avantage ? Pour celui qui suit la Voie de l’Ascension prônée par le Dieu Dragon, il va sans dire que ces mots sont à même de susciter mon intérêt. Et ce, quand bien même il me faudra plus tard m’enquérir des Ténèbres qui semblent se conjurer dans les tréfonds des eaux. Puisse la Grâce des Quatre Prophètes nous assister, alors que l’innommable sévit.
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10