[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[grayfoxliquid]

Czepble fit le compte-rendu au sergent.
"Nous avons pu suivre les traces jusqu’à ce menhir. D’après le soldat Wulfstan, les attaquants étaient attendus par d’autres personnes, avec des chariots. Les prisonniers ont très probablement été embarqués dedans pour être vendus plus tard. Les chariots sont partis vers le sud-sud-est, tandis qu’un autre groupe est parti vers le nord." Czepble montra du doigt les directions pour faciliter l’orientation de son chef.

"Je me suis permis de séparer momentanément les groupes dans l’espoir d’en découvrir un peu plus. J’ai ordonné de ne pas engager la moindre hostilité et de prendre toutes les précautions possibles. Nous nous étions donné rendez-vous ici 5 heures plus tard. Soldat Aleksandr et moi sommes partis vers le nord, tandis que les soldats Wulfstan et Levko sont partis après les traces des chariots. Cependant, vu l’état des chevaux et la nuit tombant, nous avons dû rebrousser chemin plus tôt que prévus. Le soldat Aleksandr a envoyé, grâce à son corbeau, une missive à l’autre groupe pour les faire revenir, mais même sans ce message ils ne devraient plus tarder. Nous n’avons malheureusement pas plus d’informations. En attendant nous avons fait un petit feu à l’abri du vent et d’une éventuelle pluie. Nous n’avons rien fait de grand pour ne pas attirer inutilement l’attention, mais il peut être agrandit pour accueillir tout le monde. Les chevaux se reposent également."

Après avoir attendu et écouté une éventuelle réponse de Voukoll, Czepble retourna au feu, se mettant dans un angle pour pouvoir observer discrètement tout le monde à travers les flammes, réflexe de roublard. Il était assis en tailleur, les mains posées sur ses jambes. Il regardait tantôt les petites flammes devant lui, tantôt les membres des deux manicles descendre de cheval, vaquer à leurs occupations. Et, encore une fois, il repartit un peu dans son passé, l’air songeur, presque taciturne.

[Iris]

Voukoll prit connaissance du rapport sans émotion, critique ou encouragements. Il s'assura que le campement était organisé de manière à permettre au groupe de combat de se défendre en cas de problème et monta sur la colline pour regarder alentours. Il faisait nuit, on voyait les étoiles, ponctuellement dissimulées par des nuages qui traversaient le ciel. D'en haut, avec une vue dégagée, on repérait les feux qui n'étaient pas dissimulés par les reliefs.

Le sergent annonça qu'il ferait le point quand Wulstan et Levko seraient rentrés. D'ici là, chacun pouvait vaquer à ses occupations au bivouac.

[Nailseater]

"j'ai tout vu"

Ignorant l'attitude de sa peste de sœur, Jasna se concentra sur le rapport de Czep, tout en se disant qu'elle se vengerai de Lud à un moment ou un autre. Soulagée de voir que le groupe n'avait pas eu de problème et c'était juste séparé, elle comprit que rien se passerai tant que Levko et Wulfstan n'était pas de retour. Chacun se posa et commença à s'occuper. Prenant quelques secondes de réflexion, Jasna finit par aller s'asseoir à côté de Czep et repoussa une de ses mèches plus courtes en arrière afin de ne pas l'avoir dans les yeux.

Elle n’engageât pas la conversation n'étant pas bavarde de nature et peu habituée au babillage inutile. Les genoux ramenaient vers sa poitrine, elle jouait avec un petit bâton comme plus tôt dans la journée, dessinant des formes sans sens ni intérêt. Ses pensées défilées sans prendre vraiment de formes lui donnant tout de même un air concentrer; quand sa mèche revint une fois de plus se mettre sur son nez. Elle souffla une fois, deux fois et finalement attrapa sa dague pour couper la récalcitrante au dessus de ses yeux. Milla allait être folle de la voir faire ça ...

[Casaïr]

Ludmilla aurait bien embrassé Voukoll quand il annonça une pause bien méritée, mais dû faire face à une épreuve inattendue : descendre de son cheval après plusieurs heures de chevauchée quand jusqu'ici elle n'était habituée qu'à des patrouilles courtes. c'est donc avec l'horrible sensation de peser deux tonnes qu'elle se laissa autant glisser que tomber de Mésange, a peu près aussi confortable qu'un tas de pierres qu'on aurait balancé au petit bonheur la chance. Elle prit malgré tout le temps de l'attacher avant de se trouver un coin où se laisser tomber sans autre forme de cérémonie.

Replaçant paresseusement une mèche de cheveux tombée sur ses yeux, elle vit Jasna assise à côté de Czep. Elle sourit en voyant avec quelle "assurance" celle-ci avait décidé de... trancher une mèche de cheveux récalcitrante avec sa dague.

Elle est incorrigible, se dit-elle en réprimant une grimace, mais la rouquine se sentit incapable de se lever pour... non, mieux valait pas, de toutes les façons : elle risquait de lui coller la honte et Jasna n'avait pas trop besoin de cela pour le moment, plutôt de calme. D'ailleurs, elle aussi en avait bien besoin, songea-t-elle en entortillant mollement une autre longue mèche flamboyante.

Elle en profita pour regarder un peu autour d'elle, notamment ses compagnons. Elle repensa aussi aux attentions de certains vis-à-vis d'elle, soupirant. Elle ne savait pas comment réagir à cela : entre le cadeau de Yardan -même s'il n'avait aucune valeur autre que sentimentale- et les comportements étranges de Czep et d'Ignir, elle ne comprenait pas vraiment pourquoi ils faisaient tout cela. Elle se sentait un peu démunie devant les sentiments provoqués par ces petits riens, car, immanquablement, ils la ramenaient vers lui.

Se secouant mentalement, elle préféra se concentrer sur la lueur des flammes et se reposer tant qu'elle le pouvait.

[grayfoxliquid]

Sa posture lui donnait presque une silhouette d’insecte assis de cette manière, voire même arachnoïde, ses longues jambes et ses longs bras formant des angles aigus aux niveaux des genoux et des coudes. Le dos raide, il regardait dans les flammes, quand il vit Jasna s’approcher et s’assoir à côté de lui.

Dire que cela le laissait de marbre aurait été un mensonge, mais s’il avait eu des sentiments, il ne les montra pas, restant stoïque. D’une part parce qu’il était fatigué et d’autre part parce que, même si elle lui faisait penser à sa sœur, elle ne l’était pas. Elle ne lui ressemblait que vaguement.
Peut-être était-ce mieux ainsi ?

Tout en gardant son regard sur les flammes, Czepble observa le petit manège de Jasna du coin de l’œil, jusqu’à ce qu’elle se coupe cette mèche de cheveux. Il ne put s’empêcher de lever un sourcil d’étonnement et de tourner la tête vers elle sur cet acte qui semblait très impulsif. Pendant une fraction de seconde il ne put s’empêcher de penser à ses propres cheveux, ce qu’ils représentaient pour lui. Il les avait gardés longs comme autrefois, c’était une des seules attaches qu’il avait encore avec son passé.

Il lança un demi-sourire presque amer à Jasna avant de regarder à nouveau le feu de camp et de finalement engager une conversation.
"Je suis d’accord avec toi." Lui dit-il simplement. Il tourna à nouveau son regard vers elle, plus profond et presque scrutateur cette fois, avant de reprendre "Tu n’es pas comme les autres guerrières que j’ai pu rencontrer… ni même comme les autres guerriers d’ailleurs. La plupart, homme ou femme, portent les cheveux longs et attachés ou très courts, voire rasés, l’important étant qu’ils ne soient pas une gêne durant un combat. Les tiens sont suffisamment longs pour être gênants mais trop courts pour être attachés…"

Il se tourna à nouveau vers le feu "Pour certains les cheveux ne sont rien d’important, un accessoire cosmétique tout au plus. Mais pour beaucoup, même s’ils ne veulent pas l’admettre, les cheveux ont une valeur sentimentale, représentent quelque chose pour eux. Souvent ils sont une attache au souvenir d’une personne, d’un lieu, d’une époque et les gardent longs pour y rester attachés. D’autres justement les coupent pour marquer symboliquement le fait qu’ils veulent se séparer de ce passé, qu’ils veulent s’émanciper…"

Il regarda à nouveau Jasna, le regard rempli d’un mélange de plusieurs sentiments. De la tristesse, de la mélancolie, de l’amertume s’y mêlaient comme du sang versé dans un puits. Son corps, lui, restait complètement immobile "Le passé peut être un fardeau plus lourd qu’une armure complète n’est-ce pas ? "

Czepble ne connaissais pas le passé de Jasna, il le devinait lourd mais n’en savait pas plus. Il ne savait même pas vraiment s’il parlait plus pour lui-même que pour elle.

[Aeghiss]

"Je pense qu'il va falloir faire demi tour Wulfstan, ça ne me plait pas mais on a pas le choix."

Je grommelai une réponse. Oui, c'était logique de repartir. Avec l'avance qu'ils avaient, nous n'avions aucune chance de rattraper les marchands d'esclaves rapidement. Frustré par le temps perdu, je descendis de Corneille en continuant à grommeler dans ma barbe. Avec ma nyctalopie, je n'aurais pas de mal à revenir, mais ma monture était fatiguée, et j'avais peur qu'elle ne se blesse lorsque la lumière commencerait à faiblir.
Tenant fermement sa bride, bien que lui donnant une grande marge de manœuvre, je commençai à rebrousser chemin, remontant les traces tout en veillant à ce qu'elle ne se fasse pas de mal.

[Iris]

Wulfstan et Levko arrivèrent et s'installèrent ; les premiers échanges d'informations eurent lieu et Voukoll prit la parole :

" Ces salopards d'esclavagistes sont en territoires lotharingois et ces fils de troll sont à l'abri... On peut pas débarquer en ville ou dans une seigneurie en tant que Gardes lunaires, et ils le savent très bien. Ils ont dû passer une commande aux salopards qu'ont attaqué."

" Les bâtards de brigands par contre crèchent dans les marches, ça veut dire que personne chialera quand on ira leur couper les couilles. Juste qu'ils sont plus nombreux que nous... et dans un repaire sûrement bien défendu ... s'ils sont pas trop débiles. Faut jamais compter sur la connerie, juste être content quand on tombe dessus."

" Les traces tiendront pas l'éternité, donc demain, pistage et informations. Ceux qui iront côté esclavagistes devront cacher leurs insignes de la garde ou ça déconnera. J'ai repéré deux fermes dans les parages, ça doit pas être compliqué de leur acheter des fringues de pouilleux au prix fort."

" A mon avis les esclavagistes ont dû aller à la bourgade au sud-sud-est, elle a l'air d'être sur la route qui passe par notre fort. Si c'est bien ça, c'est un hameau miteux avec un château plus loin. Le seigneur est un salaud cupide : c'est même pas la peine d'espérer pleurer pour récupérer les prisonniers. La vraie question c'est où qu'ils sont allés après. Si j'ai raison, on a pas besoin des meilleurs pisteurs par là-bas. "

" Je peux pas y aller, y 'a un risque qu'on me reconnaisse : j'irai avec le groupe qui cherchera le repaire des brigands."

" Wulfstan, t'es le meilleur pisteur et t'es dans la manicle de Czepple, donc ... les groupes sont faits."

" Ludmilla, vas-y mollo sur l'enquête, t'es plutôt repérable comme physique. Pareil le moinillon, tu causes tellement bizarrement que... que je me dis qu'on f'rait p'tet bien de changer Wulfstan de Manicle juste pour demain..."

" Ah, l'équipe de ville, pensez à ramener quelques vivres, pas grand-chose, mais ça pourra toujours dépanner du rab' ."

[Atorgael]

Levko avait fait son rapport au sergent, lui et Wulfstan n'avaient rien trouvé et n'avaient que peu d'informations à donner.
Voukoll avait alors pris les choses en mains et les nouvelles missions étaient claires. Voila un chef qui savait prendre des décisions rapides.
A la fin du briefing, Levko prit la parole

"Je peux trouver à bouffer pour une manicle Sergent, si ça peut leur éviter de faire un voyage je peux m'y mettre tout de suite avant de repartir. Mon cheval doit récupérer un peu."

Pour Levko, trouver de la nourriture était simple, ces dernières années dans la foret l'avaient endurci et entrainé à trouver sa propre nourriture. Au fil du temps ça lui était devenu comme une seconde nature. Autour de leur campement , il avait déjà repéré une petite source et quelques terriers prometteurs. Quant aux baies, la plupart étaient comestibles à défaut d'avoir du gout.

"Et si ça peut aider, j'ai mes frusques dans mes fontes. Elles sentent pas pire que ce que les fermiers vont vous refiler."

[Lucasdlk]

Tauron etait epuisé. Un voyage aller-retour jusqu'au fort, puis la marche forcée avec Voukoll. Il aimait Furet, mais il sentait bien que lui et Celeb atteignaient leurs dernieres limites.

Un fois arrivé au camp et qu'il eu confirmation que le repos etait autorisé, il s'effondra contre un arbre, non sans avoir attaché son fidele destrier.
Celeb vint se blottir contre lui et Tauron du meme lutter pour ne pas s'assoupir.

D'une oreille, il entendit le retour de Levko et Wulfstan. Il ecouta les ordres de Vukoll.
Il en conclu que sa tache serait de se faufiler en ville
Parfait, j'etais pas du tout en etat pour une bataille, pensa-t-il.

Il repensa a ses jours dans sa paisibles forets.. La quete de la connaissance demandait tellement d'efforts. Combien de temps allait-il encore devoir jouer au soldat ?

[Iris]

Tauron habitué aux forêts cherchait un arbre, mais dans une lande, il n'y avait pas grand-chose pouvant y être dignement comparé. La végétation était fruste, rude, tordue par les vents et le froid. Les arbustes manquaient de majesté, ils étaient au mieux touffu, formant un abri superficiel à qui se collait au raz du sol.