[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Edzart]

Respirant doucement, je m'installai, me couchant au sol, près du feu, sous le petit toit que les gobelins avaient construit.
Je souris à Nashmeska, lui faisant confiance pour ce rituel étrange. Mon coeur palpitait. Un mélange d'appréhension et de hâte s'emparait de moi alors que j'imaginais déjà les étendues des terres astrales que très peu ont pu arpenter conscients.

"Messieurs. A la vôtre."

[Iris]

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Spoiler

Les compétences en escalades : Yardan (Acrobatie 5), Ludmilla (Athlétisme 4), Jasna (Athlétisme 5), Terdéric (Dextérité 2)

D20 = 7, 1, 1 18

Se rattraper : Ludmilla 4+d20(6), Jasna 5+d20(3) = 8

Dégâts Ludmilla 2d6=11
Dégâts Jasna : 2d6 = 5

L'équipe était confiante et ragaillardie par sa récente expérience. Yardan, Ludmilla et Jasna se sentaient relativement à l'aise pour ce qui était de se contenter de descendre. Les choses devaient bien se passer. Terdéric pour sa part était moins serein mais suivait le mouvement. Il se collait aux autres, il était anxieux de tout, s'arrêtait pour tendre l'oreille, ou regarder subitement quelque part, causant des perturbations au reste de l'équipe qui le précédait.

Dans l'obscurité malgré les prières de Jasna, il y eu une friction, quelque chose qui claqua, qui tomba, ... Les deux soeurs se rendirent compte chacune que l'autre était en difficulté, et cherchant à s'entraider, finirent par perdre leur accroche, de sorte qu'elles tombèrent douloureusement, mais sans blessure sérieuse.

A leur suite, Terdéric glissa doucement au sol, indemne.

A moins de 100m s'élevaient une construction naine.

[Iris]

Levko, Aleksandr et Wulfstan consommèrent la potion douceâtre qui les fit bientôt plonger dans un sommeil de plomb. Dans le fond, ils percevaient la mélopée érayée de la vieille Nashmeska qui chantait et frappait un tambour selon une cadence monotone. Ils savaient qu'ils étaient des rêves, et pourtant dans leur poitrine, ils sentaient l'oppression sourde de l'inquiétude. L'angoisse, une vieille compagne pour ces hommes habitués aux dangers. Même s'ils n'en montraient rien, ils étaient confrontés à un environnement inconnu et à des dangers sans doute sérieux. Nashmeska semblait assez confiante, mais elle n'avait peut-être pas tenté le même voyage par elle-même ?

Ils étaient assis sur un rocher qui flottait -- oui, flottait -- au milieu d'un épais brouillard comme argenté.

Dans cette autre réalité, Aleksandr leur avait expliqué que la volonté et l'imagination pouvaient être des forces. Il suffisait parfois de désirer pour faire jaillir un objet ou un élément de l'environnement. Mais la peur et les tourments de l'âme étaient également susceptibles de prendre la liberté d'apparaître pour les harceler. Nashmeska devait en principe veiller sur eux : elle leur permettait de "rêver" tout en restant lucides quant à leur statut de rêveur -- c'était fondamental pour ne pas être psychiquement détruit, dissout. Elle s'assurait également que le Cauchemar ne les capturait pas, de sorte que la mort dans le rêve n'avait aucune conséquence sérieuse.

La pierre flottante portait un symbole. Sans le connaître les trois hommes devinaient qu'il s'agissait d'une sorte d'ancre de Nashmeska, écrite dans une langue étrange, peut-être du sylvestre ? En temps normal, la mort dans ces contrées signifiait l'éveil en sursaut ou bien d'être pris dans les rets du Cauchemar. Ici, il serait possible de s'éveiller à nouveau sur cette pierre. Elle était leur point de départ -- au deux sens du terme : ils partaient de là, et ils en repartiraient... En tous cas pour sauver Ignir cette solution avait semblé la plus simple à mettre en œuvre aux yeux de Nashmeska compte-tenu des aptitudes des aventuriers.

Au-dessous deux, ils discernaient désormais une île qui volait comme la leur, mais au-delà, il y avait un maelstrom de ténèbres tourbillonnant et élançant des racines animées pour agripper et saisir l'île où se trouvait Ignir. Le silence était assourdissant : le scène qu'il voyait paraissait être un ouragan et l'île être dans l'oeil du cyclone tout en s'y enfonçant -- pourtant on n'entendait rien. C'en était au point que les trois explorateurs se crurent un instant sourds, avant de se rendre contre qu'ils s'entendaient les uns et les autres.

[Aeghiss]

Lorsqu'il s'éveilla, Wulfstan mit un moment à prendre ses repères... Si tant est qu'il put réellement prendre ses repères dans un lieu aussi déroutant. Fronçant les sourcils, dérouté, le nain, comme toujours lorsqu'il était soucieux ou troublé, se mit à jouer avec son anneau de pierre noire.

"Donc... Si je comprends bien... Ignir est sur le... Sur... L'"île", en dessous de nous, c'est ça ?"

[Edzart]

Alors que le monde commençait à vibrer, tournoyer devant mes yeux, alors que les ombres semblaient prendre le contrôle sur moi et que dans une obscurité profonde je m'enfonçais sous les effets de la drogue, j'essayai, tant bien que mal, de rester attentif. Concentré, je tentai de me remémorer chaque son des paroles de Nashmeska. Sans être en mesure de les traduire immédiatement, j'enregistrai, tant bien que mal, les sonorités et la phonétique de la complainte.

L'arrivée fut brutale, dans le monde peu commun des rêves. Je repris ma respiration, ou... du moins, par réflexe, j'ouvris la bouche et laissai un flot de ce que pouvait être l'air ici pénétrer à grand flots mes poumons. Mes yeux s'habituèrent rapidement à la lumière ambiante, étrange, émanant de je ne savais où. Le silence était assommant. Jamais je n'avais entendu... Ou plutôt admiré un tel silence, une telle profondeur. Je pouvais sentir le sang couler dans mes veines et, rapidement, mon coeur battre. Bientôt, j'en étais certain, je pourrai entendre le son des humeurs qui...

"Donc... Si je comprends bien... Ignir est sur le... Sur... L'"île", en dessous de nous, c'est ça ?"

Je soupirai et m'approchai du bord, observant l'immensité de ce que je ne pouvais qu'à peine appréhender. En dessous de nous, une autre île se suspendait en effet, affrontant une gravité qui, ici, n'avait aucune réalité. Derrière elle, ce nuage tumultueux d'ombres mouvantes était un spectacle glaçant. Je ne savais combien de temps nous avions, mais cette horreur semblait décidée à engloutir tout ce qui nous entourait. Je me grattai le menton un instant, puis, me détournant du vide, je fixai l'inscription sur la pierre. Intéressant.

Avec ce qui était le plus proche, pour moi, d'un sourire, je revins me planter devant le bord et, levant une main pour l'effet théâtral, me concentrai. Après une petite seconde, apparue de nulle part, comme si elle avait toujours été là mais encore invisible, une échelle de corde qui reliait notre rocher flottant à l'île du même état, plus bas.
Je portai mon regard sur Wulfstan et, avec un sourire, lui dit : "Après vous, chef."

Spoiler

Edit : Au fait, c'était vu avec Iris, petit 18 sur le d20 pour le test.

[Casaïr]

Cette descente aurait pu se passer plus mal, mais elle aurait tout aussi bien pu se passer normalement ! Je ne sais pas laquelle, de Jasna ou moi, avait dévissé la première, je sais juste que nous avions tenté de nous rattraper l'une l'autre et que c'est donc ensemble que nous avions heurté le sol. Douloureusement. Dans un cri de pure terreur pour ma part. J'avais fait de mon mieux dans notre chute pour épargner ma petite sœur, mais je n'étais pas bien certaine que ce choix eut l'effet escompté ou qu'il fut très judicieux. Je me relevais en tremblant, remerciant qui je pouvais de n'avoir rien de plus que quelques ecchymoses et ma fierté écornée, et observant notre environnement.

Les ruines naines. On les avait donc bien trouvé ! Oubliant la chute et ses conséquences, le combat contre l'horreur de la mine, oubliant même l'espace d'un instant que j'étais redevenue une esclave, je me retournais vers mes compagnons, excitée comme jamais.

"Regardez ! C'est la cité, elle existe vraiment !" Réalisant que je me comportais comme une gosse, je rougis violemment avant de prendre un air contrit. "Plus qu'à y aller maintenant, qui sait si on ne va pas trouver des choses intéressantes ! Dommage que maman et papa ne soient pas là pour admirer ce spectacle..."

Je me perdais un instant dans mes souvenirs avant de revenir à la réalité, m'efforçant de chercher un plan. Je me dirigeais vers Jasna, encore impressionnée malgré moi par ses nouvelles capacités, et lui demandais en lui tendant ma pioche :

"Ton truc avec la pierre, tu pourrais le refaire ? Je pense qu'on va avoir besoin de toutes les sources de lumière à notre disposition, et ce sera plus efficace qu'une malheureuse chandelle." Puis à Terdéric et Yardan : "À partir de maintenant, on reste groupé. Si on doit explorer, c'est par groupe de deux, jamais tout seul. Et criez si vous trouvez quelque chose ou que vous êtes en danger."

[Etmer_Fachronies]

Le changement fut brutal. Alors qu’elle était l'instant d'avant aussi placide que les ténèbres environnantes, la corde se mit à frémir, puis à convulser. Elle tangua, rua, tressauta, comme animée d’une vie propre. En contrebas, les cris des deux jeunes femmes désarçonnées firent écho à la surprise de l'homme des îles. Pourtant, Yardan tint bon. Il laissa le fil de chanvre lui glisser plus librement entre les doigts, concentrant son attention sur le toucher de ses pieds contre la falaise. Il parvint in extremis à contrôler sa descente, accrochant de justesse les bonnes prises. Il se réceptionna en douceur sur le sol de pierre sombre.

A côté de lui, les choses n’étaient guère à l’identique. Jasna et Ludmilla, les deux sœurs de sa manicles, semblaient avoir souffert de leur chute. Pas de fracture ni de plaie ouverte n’étaient à déplorer, en revanche quelques ecchymoses viendraient d’ici peu fleurir de bleu leurs peaux d'albâtre. Le moine fronça des sourcils, songeant aux soins apportés à Jasna avant leur descente abrupte. Les chocs n’étaient guère amènes en convalescence, et d'autant moins avec des bandages aussi sommairement dressés. Draaz avait parlé. En ces heures sombres, l’Epreuve frappait toujours, et tous devaient lui répondre.

L’adepte du Souffle jeta un œil acéré vers Terdéric. Le bougre achevait de descendre paisiblement, sans sourciller devant l’assaut délibéré de la corde prise de folie. Etait-il l’auteur de cet acte mesquin ? Avait-il... Non, c'était insensé. Yardan avait beau ne pas l’apprécier de par ses choix, il lui devait une lucidité objective quant à son jugement. L’autre n’avait rien à gagner à les jeter à bas, et sa mine surprise parlait en sa faveur.

Ludmilla les apostropha alors d’une voix émerveillée, presque enfantine, tranchant net ses réflexions. Yardan fit un sourire à la jeune femme, amusé par l’enthousiasme bienvenu de celle qui s’était confié à lui il y avait peu. Il avait d’ailleurs encore en tête les paroles de son ordonnante, à la fois flatté et surpris de par sa Confession. Elle s’était ouverte à lui, franche et sans arrière pensé. Sur le moment, Yardan n’avait su comment réagir, masquant son hésitation derrière un sourire de façade. Pourtant, la vérité était autre. Il n'avait su commenté réagir. C’était là chose nouvelle pour lui, et il commençait à réaliser pleinement l’importance de ce qui lui avait été confié. Il tentait de se souvenir des Arcanes du Commencement, et des passages ayant trait à la Confession. En son esprit, plusieurs réactions naissaient aux paroles de la jeune femme. Certaines lui étaient connues, d’autres oubliées. D’autres encore étaient nouvelles, vertigineuses, et qui éclairaient d’un jour nouveau sa venue en ces terres froides. Le moine hocha la tête pour lui-même, résolu à revenir sur le sujet au moment opportun.

La voix de l’ordonnante le tira de nouveau de ses pensées.

- À partir de maintenant, on reste groupé. Si on doit explorer, c'est par groupe de deux, jamais tout seul. Et criez si vous trouvez quelque chose ou que vous êtes en danger.

Yardan réalisa à son tour qu’ils se tenaient au seuil de la ville naine. D’ailleurs, l’un des premiers bâtiments se dressait plus loin devant eux, masse encore sombre dans l’obscurité omniprésente de cet Inframonde secret.

- Sage décision, Ludmilla, approuva-t-il en prenant soin de l’appeler ainsi qu’elle lui avait demandé. Mais avant de nous y aventurer, penses-tu pause nécessaire ? Votre chute a été rude, et Jasna était déjà souffrantes des miasmes délétères de l’horreur vaincue. Boire un peu d’eau au clame serait une bénédiction pour nos Esprits, avant d’en découdre quant à la suite de l’Epreuve.

Yardan observa la forme sombre qu’il percevait plus loin.

Spoiler

On peut avoir une description des bâtiments, siouplé ?

- D’autre part, ajouta-t-il, si tu me permets là d’énoncer propos en complément des tiens, considérer un groupe de quatre serait peut-être d'une pertinence certaine, si d’autres ladres du Serpent rôdent en ces lieux.

[Casaïr]

Je considérais Yardan avec une moue interrogative, sa dernière tirade tournant dans ma tête sans que je parvienne bien à la comprendre. C'est malin, me dis-je, voilà que mon traducteur ne fonctionne plus ! Je lui répondis d'un hochement de tête affirmatif qui m'évitait ainsi de trop me mouiller avant de repenser à ce qu'il avait dit juste avant, sur la nécessité de prendre du repos.

"Tu as raison, Yardan, nous avons beaucoup donné depuis tout à l'heure, si nous voulons aborder l'exploration sereinement, il serait bon que nous nous posions une heure ou deux." Ayant bien remarqué la façon dont le moine regardait Terdéric, le seul d'entre nous à avoir choisi sa condition présente, je l'attirais un peu plus loin pour lui parler doucement, une main sur le bras. "Ne lui rejette pas tous les tords qui nous arrivent actuellement, malgré tout ce qui a bien lui arriver, il reste lui aussi une victime. Mais si tu y tiens, rajoutais-je sur un clin d'œil malicieux, tu peux toujours t'assurer qu'il ne fasse pas de bêtise plus grosse que lui"

Je retournais auprès des autres, cherchant du regard un endroit pouvant servir de lieu de repos improvisé. Se faisant, je sentis mes jambes flageoller ; il était vraiment temps que je m'allonge un petit moment...

[Iris]

Spoiler

Après un gros moment passé à réfléchir à l'architecture naine, ...

La caverne paraissait haute à première vue. Le sentier sinueux entre les falaises menait à un espace difficile à mesurer. En s'avançant, il apparut que des habitations avaient été creusées dans les parois, et dans le sol, avec des escaliers jaillissant de nulle part, seulement annoncés par un muret l'entourant et évitant de risquer de tomber n'importe où. Chacune de ces habitations pouvait aussi bien dissimuler un monstre que fournir un précieux abri.

Deux voies partaient de la cité dans des directions perpendiculaires et s'enfonçaient dans les murs, partant ailleurs dans l'inframonde. On pouvait entrer par là en gravissant des escaliers monumentaux, flanqués de statues représentant à chaque fois un couple de nains, homme et femme, dans une posture hiératique.

La cité elle même était édifiée apparemment selon un plan carré qui s'enfonçait dans une des parois de la grotte. Chaque angle de la ville était occupée par un bastion de forteresse, avec des meurtrières qui indiquaient clairement la fonction défensive de ces structures.

L'air frais provenait de la cité, en s'approchant il apparaissait aux évadés qu'un ingénieux système d'aération devait approvisionner la ville et éviter que les miasmes ou les fumées ne rendent la vie impossible.

Spoiler

Notez sur vos fiches vos dés de vie et pv, ça m'aidera ! En l'occurrence, il a fallu que je vérifie pour Ludmilla (2d10) et Jasna (d8+d10)

Repos court pour Ludmilla : jet 1 (d10(6)+1) = 7 | Jet 2 d10(3)+1=4. Tu peux regagner jusqu'à 11pv
Repos court pour Jasna : jet 1 (d10(2) +2 = 4) | jet 2 = d8(2)+2=4. Tu peux regagner jusqu'à 8pv

[Iris]

La manicle descendit l'échelle créée par Aleksandr et posa le pied sur l'île. Elle ressemblait par aspect à un décor de théâtre : certains points étaient extrêmement détaillés, avec plante, objets, bas-reliefs, donnant une sensation de réalité vive quand on les fixait, mais en regardant avec du recul, ils paraissaient soudain faux, comme des peintures devant donner l'illusion de la vie. Pour un peu on se serait attendu à ce que les troncs ou les pierres sonnassent creux.

Le chemin -- ce qui en faisait office -- menait à une arche en ruine couverte de lichen, évoquant l'entrée d'un donjon envahi par la végétation. Soudain quelqu'un apparut depuis les fourrés aux allures de papier mâché. La silhouette leva les mains pour signifier qu'elle venait en paix :

" Tout doux ! Ce n'est que moi !"

Czepple ! ... mais Czepple ? Il arborait un sourire facile, le genre "tout va bien se passer, suivez mon plan !"

" Alors, vous êtes venus ? C'est bien ! Un peu plus et on risquait de perdre notre tieffelin préféré pour de bon ! Ce serait du gâchis. "

" Par curiosité, vous avez une idée de ce qui vous attend à l'intérieur ? Non, hein ? Alors je vous fais le topo : vous êtes sur une île créée par les rêve d'Ignir, ou ses cauchemars, c'est comme on voit les choses. Les lieux sont en train de se faire bouffer par le Cauchemar..." fit-il en montrant distraitement l'état des ruines. " Vous suivez ? Donc vous allez tomber sur les mauvais souvenirs du gamin, infestés par le Cauchemar qui -- comme son nom l'indique -- aggrave le tableau... même si des fois y'a pas trop besoin d'en rajouter."