par Etmer_Fachronies »
02 mai 2017, 21:42
- C'est bon, tu as compris ?
Le gobelin hocha la tête, captivé. Depuis que cet échange qui lui tenait de cours avait commencé, le peau verte buvait littéralement les paroles de celui qui était devenu son maître, son idole. Cet humain à la volonté de fer était un être rare. Oui, car il détenait à la fois la puissance et le savoir, ce savoir que Bizut convoitait tant.
- Oui, oui, Bizut comprends, répondit-il d’une voix aigüe qu’il espérait assurée, un sourire grand ouvert sur ses dents jaunes.
Décidément, le gobelin avait de la chance. Le protégé adoré de son ancienne maîtresse était un être d’une grandeur qui dépassait même ce qu’il avait espéré, lorsqu’il était entré dans la cabane de la guenaude, une vie plus tôt.
- Celui qui sait est celui qui peut vraiment, résuma-t-il pour prouver qu’il retenait.
Depuis son départ des marais, quand il avait quitté la tribu avec la bénédiction de la patronne pour suivre celui qui était devenu son mentor et ses compagnons peaux roses, le petit gobelin allait de merveilles en merveilles.
Il y avait les chevaux, déjà. Ces grandes choses infatigables aux jambes démesurées avalaient les lieux comme Bizut avalait les scarabées, mais ils allaient bien plus vite que lui pour les digérer. Ces bêtes l’impressionnaient, il devait se l’avouer.
Ensuite, il y avait les montagnes. Les montagnes, si près ! De là où se trouvait, il pouvait observer les cimes blanches battues par les vents, il pouvait contempler les tresses de nuages poudreux étreindre les pics comme lui accrochait le dos de son maître lors des chevauchées. C’était un spectacle à couper le souffle, pour lui qui n’avait jamais dépassé les bords de son marais fétide.
Les odeurs de feuilles, d’humus et de silice lui chatouillaient les narines. Partout, la senteur si particulière des sapins berçait ses pas. La liberté… le petit gobelin exultait. A chaque pas en compagnie de ses nouveaux comparses, il avait l’impression d’avancer vers son but. Tel un oiseau dans le ciel, il avançait au gré des vents. Et cela, oui, cela lui convenait.
Et enfin, il y avait la connaissance. Le savoir, comme son maître lui répétait. Bizut faisait de son mieux pour comprendre, car il le désirait âprement. La magie, la puissance, l’indépendance… tout ceci sonnait comme une délicieuse musique à ses oreilles, plus belle encore que le grésillement d’une volaille sur un feu de camp. Quand son maître lui avait confié ses précieux ustensiles au début de leur chevauchée, il les avait gardés comme la prunelle de ses yeux jaunes. Le poids l’avait fait peiner, bien sûr, mais il s’était aidé pour avancer de son gourdin-bâton-canne, qu’il gardait précieusement avec lui.
Et maintenant, le maître distillait son savoir aux cours des haltes qu’ils faisaient, quand il ne s'entraînait pas à l’épée avec l’autre humain plus grand et plus sec. Bizut espérait un jour faire de même avec son gourdin, mais il devrait s'en enquérir plus tard. L’important, pour l’heure, c’était ces leçons, ces précieuses leçons où le maître lui expliquait.
Bizut hocha la tête de nouveau, buvant derechef les consignes strictes que le mage bossu lui dictait. Oui. Oui. Oui. Désormais, il savait. Il eut une pensée rapide pour ses anciens camarades de clans restés au marais. Les pauvres, s'ils savaient... Le petit gobelin secoua la tête, ravi. Oui, sûr, sûr sûr ! Il en était certain, il avait fait le bon choix.
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Etmer_Fachronies le 02 mai 2017, 21:50, modifié 1 fois.
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
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