par Etmer_Fachronies »
09 mai 2017, 00:40
Un instant plus tôt, Bizut s’était élancé à la suite du tout-grand cornu pour rejoindre Aleksandr, fier comme jamais de pouvoir accompagner les soldats dans leur mission de reconnaissance. Enfin, il allait être utile à son maître et à son groupe ! Mais à peine était-il arrivé que déjà, l’ordre de rester au camp tombait. Bizut fit la moue, tout triste. Après tout, c’était logique, il ne valait pas son maître sur le terrain, ni ailleurs au demeurant. Il s’arma donc de courage, et reprit la route du camp, quand le mage lui donna une autre consigne :
- Tiens, il y a là ce qu'il te faudra pour essayer de réaliser ton premier petit sort. Fais attention à ne rien faire de travers et essaie jusqu'à ce que tu y arrives. Il n'y a rien de bien compliqué. Tu as jusqu'à ce que je revienne pour avoir au moins fait plusieurs tentatives. Ne t'inquiète pas si tu n'y arrives pas tout de suite. Essaie.
D’une main tremblante, le gobelin reçu le papier comme un dévot le calice de son dieu. La responsabilité qui lui incombait soudain était écrasante, Bizut avait l’impression qu’un rocher plein de creux et de bosses venait de tomber sur son petit estomac.
Mais en même temps, des nuées de papillons multicolores fusaient dans ses jambes et dans sa tête, menaçant de le renverser par les battements de leurs ailes glacées. Des fourmis d’étonnement, de joie et de terreur mêlées fusaient dans les membres du peau verte, qui devait d’ailleurs tirer sur le jaune en cet instant.
Bizut resta un instant sur pace, droit comme un piquet, coi devant tant d’exigence, de confiance et de possibilités ouvertes. Il allait faire un sort. Lui. Un sort. La magie, la grande magie. Celle qui libère, celle qui donne le pouvoir. Celle qu’il voulait apprendre, oui, car c’était ça la clef. La clef de la liberté. La clef de sa nouvelle vie. Lui. Un sort. Il allait faire un sort. Décidément, il n’en revenait pas.
Voyant son maître se retourner pour partir, Bizut eut un déclic, et lança tout de go :
- Bizut a bien comprit, maître ! Oh oui, Bizut fera ainsi qu’il est demandé, et fera de son mieux pour aboutir au résultat. La connaissance est la clef, et Bizut fera en sorte de l’utiliser pour déverrouiller la situation, oui oui oui !
Un sourire manquant de dépasser du bord de son visage ingrat, il se tourna vers le campement, une énergie folle bouillonnant en lui. Il allait ranger les choses, ainsi qu’on lui avait demandé, et ensuite il partirait à la recherche des ingrédients… et il ferait alors de la magie !
Alors qu’il s’attelait à sa tâche, une voix grondante le coupa dans son entreprise :
- Alors comme ça y paraît que t'es un gob' moins crétin que les autres ? Pourquoi est-ce que Nashmeska t'as fourré dans nos basques ?
Posant la caisse qu’il était en train de porter, Bizut se retourna vers Voukoll. Le Surchef, ainsi qu’il l’avait baptisé. D’après les échanges qu’ils avaient eu ces derniers jours, Bizut avait saisi qu’il s’agissait du chef de son maître. Le gobelin ne comprenait pas comment une telle prouesse était possible, pour lui qui voyait le mage comme le pinacle de ce que le marais avait à lui offrir, mais il n’en craignait pas moins pour autant le Surchef, qui devait receler une puissance incommensurable pour dominer ainsi son maître.
Il lui répondit donc avec une déférence non-feinte, et un soupçon de trémolo dans la voix :
- Eh bien, la grande maîtresse m’a laissé accompagner le maître dans son périple, oui oui oui. Car le maître est celui qui sait, et Bizut veut savoir lui aussi. La connaissance est la clef pour la magie, et la magie est la clef pour devenir fort, et libre. Et Bizut le veut, ça oui, donc Bizut doit apprendre auprès du maître.
Jetant un regard interrogateur vers l’officier, il lui posa la question qui lui tenait à cœur :
- Vous êtes le chef du maître, est-ce que cela veut dire que vous disposez des connaissances de la magie vous aussi ? Est-ce que vous accepterez de corriger Bizut quand il exécutera les passes rituelles ? Bizut s’y attèlera une fois le camp monté, et les ingrédients du papier du maître récoltés, a oui.
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10