[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Pwyll]

À peine émergé de leur pénible ascension pou enfin échapper aux entrailles de la terre, Gaspardin fixa l'endroit où devait se trouver sa carriole et sa mule. Son œil valide se transforma en soucoupe, s'arrondissant au fur et à mesure de la montée en puissance de son inquiétude.

Interdit et muet, le Halfelin se mit à courir de droite et de gauche, fouillant bêtement comme si l'équipage pouvait se cacher entre deux hautes herbes.

Alors qu'Aleksandr réveillait le... gobelin, Gaspardin vint s'agiter juste à côté d'un interlocuteur enfin à sa taille.

- Et là et là, elle est où ma mule, et toi !!! Bon sang de bon soir, t'as vu ma mule ???

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Caliobé observait la scène, le regard un peu amusé, profitant comme bien d'autres de la lumière des étoiles et du baiser délicat que vint déposer la brise sur sa nuque, lui procurant un petit frisson incontrôlable et bienvenu.

- Finalement, monter la garde a l'air plutôt reposant. Je serai volontaire la prochaine fois.

[Casaïr]

Je me tournais, surprise, vers Alexandr qui nous annonçait le plus calmement du monde -avec une nuance dans la voix que je ne parvins pas à saisir) que le petit être couché devant nous, ce gobelin était sous sa protection. Je regardais avec un œil neuf la créature, ayant encore un peu de mal à l'imaginer sorcier mais m'abstenant de tout jugement : nous avions ici trois esclaves qui étaient devenus tout à fait autre chose en très peu de temps.

"J'imagine qu'il ne pouvait pas trouver meilleur maître que toi, Alex", dis-je en souriant.

Je tentais de me relever avant que la douleur ne me plaque au sol, des étoiles de souffrance naissant dans mon champ de vision alors que le décor tournait dangereusement autour de moi. Après l'exaltation née du combat, c'était l'espoir de sortir enfin de ce trou de mort qui avait muselé mes blessures. Celles-ci, enfin libres, purent s'exprimer avec toute la violence qui leur était permise, me terrassant comme si je venais juste de me les voir infliger. Je repris ma respiration, tâchai de me calmer avec plus ou moins de réussite -plutôt moins que plus d'ailleurs- avant de faire une seconde tentative pour me mettre debout. J'y parvins mais me sentis immédiatement comme sur le pont d'un navire en proie à une tempête. Je m'appuyai sur un arbre voisin, le remerciant d'avoir bien voulu pousser à cet endroit, le front perlé d'une sueur née de mon état de santé fébrile. Je souriai à mes compagnons pour les rassurer mais celui-ci devait être bien faible car personne ne fut dupe un instant. C'est cet instant que Gaspardin choisit pour s'enquérir de la santé de... sa mule ? La fièvre devait me faire délirer, il ne pouvait pas avoir dit cela, si ? Je voulu parler mais pas même un filet de voix ne s'échappa de mes lèvres entrouvertes. Je renonçai pour attendre la réaction de.. comment Alexandr l'avait appelé déjà ? Bizut ?

C'est vraiment un nom, ça ?

[Iris]

Les aventuriers se trouvait dans une prairie en montagne, avec des herbes et de gros rochers. Nul arbre ici, seulement de denses et coriaces buissons.

Les neiges hivernales avaient juste commencé à fondre et il en restait parfois encore un peu dans les zones les plus à l'ombre, à juste quelques dizaines de mètres plus en hauteur. Les sommets des Drakenbergen demeureraient immaculés même au plus fort de l'été.

En cette saison, les herbes et plantes nouvelles commençaient à sortir de terre, et à remplacer les herbes sèches ou végétaux beiges à bruns qui étaient morts à l'automne passés.

[Aeghiss]

Les nains étaient réputés pour pouvoir marcher de longues heures chargés comme des mulets, mais la blessure de Wulfstan rendit la chose plus pénible qu'elle ne l'était d'habitude...

Lorsqu'ils furent enfin revenus à la surface et qu'ils eurent trouvé le gobelin ridicule qui servait d'apprenti au magicien déformé, le nain s'assit lourdement en laissant lui échapper une grimace.

"Je suppose que personne n'a de pelle ?..."

[Edzart]

Je levai un bras pour l'interposer entre Gaspardin et le gobelin.
"Un ton plus bas, Pied-Devant."

A Wulfstan, je répondis avec un soupir :
"Je suis persuadé qu'il aurait préféré la crémation..."

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"J'ai ma hache. C'c'qui v'faut ?", demanda Terdéric, un sourire béa aux lèvres. D'abord, parce qu'il n'avait pas compris à quoi allait pouvoir servir la pelle, ensuite parce qu'il était soulagé. Soulagé d'être sorti de ces mines terrifiantes et de s'être libéré des esclavagistes.

[Aeghiss]

"J'ai ma hache. C'c'qui v'faut ?", demanda Terdéric, un sourire béat aux lèvres.

"Merci Terdéric, mais à moins que tu ne sois capable de creuser une tombe à la hache ça ne nous sera d'aucune utilité..."

"Je suis persuadé qu'il aurait préféré la crémation..."

"Je suis sûr que tu ne crois pas plus que moi à ce que tu dis... Quoique je crains qu'il soit difficile de faire autrement."

[Pwyll]

Gaspardin lança un regard noir au magicien désagréable et se faufila aisément autour de ses jambes, de l'autre côté de la couche du gobelin.

- Je ne suis même pas menaçant ! Donc vous le connaissez ?

Puis au Gobelin :

- Alors, elle est en sécurité ma mule au moins, réveille toi bougre de lambin, c'est important !

Spoiler

Agilité halfeline : Vous pouvez vous déplacer dans tout espace occupé par une créature dont la catégorie de taille est au moins d’un cran supérieure à la vôtre.

[Edzart]

J'observai le cinéma du halfelin qui tournait autour de moi avec un petit air de dépit et de gêne. Il semblait avoir été fini à la va-vite, le semi-homme... Après avoir haussé les épaules, je m'installais près du feu, et laissai Bizut se dépatouiller d'avec le paladin. Je pourrai toujours arguer qu'il s'agissait d'une nouvelle leçon.
A Wulfstan, je répondis alors :
"L'hiver vient à peine de se terminer et dans ces hauteurs, ses effets perdurent encore bien trop longtemps. Regarde le sol, il est gelé. Creuser là-dedans, même avec une pelle, serait compliqué. Autant organiser à l'elfe un petit bûcher funéraire, le laisser s'en aller en paix." Je haussais les épaules. "Ca vaut mieux que de finir dans une cave chancreuse, je pense. En revanche..." Je regardai autour de moi. "Je ne sais pas toi, mais je n'aime pas trop l'idée de faire ça ici, où attirer tous les esclavagistes du coin. Bon, Bizut, où est Voukol ?" Demandai-je, cette fois avec une pointe d'énervement dans la voix.

[Atorgael]

Levko était resté silencieux depuis la fin de la bataille.
La remontée avait été longue et fastidieuse. Ils avaient récupéré le corps de Tauron là où il l'avait laissé pour le sortir de ce trou.

Retrouver l'air frais lui avait fait du bien et Levko s'accorda de se reposer un peu. Le temps que les chefs de manicle décident de ce qu'ils devaient faire, il aurait largement le temps de récupérer un peu.

Et maintenant ? Ils allaient devoir finir le travail. Outre les brigands auxquels ils s'étaient confrontés, il y avait aussi cette histoire d'esclaves. Les responsables allaient devoir payer semblait-il. Une tâche que Levko se sentait prêt à accomplir.

Adossé à un rocher en attendant les ordres, Levko commença à nettoyer sa rapière, profitant de ces instants pour observer ses compagnons.

[Nailseater]

"C'est Bizut. Il s'est accroché à moi comme une puce dans les poils d'un chien. Il veut apprendre. Alors... Pourquoi pas, après tout. Il porte mes livres. On l'a récupéré chez une sorcière. Une... amie, pourrait-on dire. Elle nous a aidé à sauver le semi-démon, après une malheureuse attaque de bandits... Je n'étais pas là, à ce moment, mais... C'est le jour où Czep est parti."

- Oh ...

Elle n'ajouta rien de plus, se rallongeant sur le sol, observant les étoiles. Parti, hein. La désertion était punie de mort dans la plupart des armées. Essayant de ne pas trop y penser, elle se concentra sur sa respiration. Il faisait froid ici. Après des jours passés dans la forge, proche de la flamme sacré, avec l'adrénaline à leur côté, ils avaient oublié le froid. Milla devait mourir de froid. Mais Jasna n'y pouvais rien. Non, elle ne pouvait rien faire pour ... C'est sur ses pensées qu'elle s'endormit pendant que les discutions avec le gobelin continuaient.