[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Pwyll]

Gaspardin prit deux fioles parmi celles dont le contenu semblait le plus âcre et nauséabond et revint auprès de Magnus.

- Alors première question, combien de temps Milla va subir les effets qui la rende amoureuse du gros tas de crottin actuellement sous mon pied ?

Gaspardin fit mine de tenir maladroitement les fioles en en renversa quelques gouttes sur le visage de Magnus.

- Ah zut c'est vrai, tu es bâillonné !

[Casaïr]

Ligoté et bâillonné, Magnus avait franchement perdu de sa superbe (bien que du point de vue du paladin il n'en avait pas beaucoup à la base), quasiment nu et attaché comme il aurait certainement aimé le faire avec ses filles. Il jetait des regards alarmés un peu partout, essayant vainement de reculer sous la fureur contenu de celui qui s'était interposé entre lui et ses petits jeux.

"J..j-j-j-je ne f-f-f-aisait r-rien de mal, v..voyons ! Ces filles raffolent de mon corps, qu'est-ce que j'y peux si je suis irrésistible ? Franchement ?"

La tentative de blague se résultat par quelques gouttes de l'un des étranges élixir sur la peau de l'alchimiste qui hurla comme s'il était brulé au troisième degré.

"V...Vous êtes complètement fou ! Vous prenez des produits au hasard sans même lire les étiquettes et vous les versez sans prendre en compte leur volatilité et la dangerosité de certains d'entre eux !"

[Pwyll]

Faisant mine de tendre l'oreille et de ne pas comprendre, le Paladin du Corbeau répliqua :

- Je n'ai pas entendu de réponse à ma question alors que je la pose très poliment pour l'instant. Je suis déçu.

Il commença alors un goutte à goutte du produit sur le visage de l'homme jusqu'à obtenir une réponse crédible en rapport avec sa question.

[Casaïr]

Magnus le Magnifique couinait et se débattait comme un cochon ficelé en essayant d'éviter les gouttelettes de produit nauséabond. Il passait sa langue nerveusement sur ses lèvres, cherchant un moyen de se sortir de ce guêpier mais rien ne semblait lui venir.

Finalement, il tenta quelque chose :

"Je veux bien vous révéler mon Secret, dit-il d'un air de conspirateur, mais avant, je veux que vous me promettiez de... me protéger. Vous savez... Elles risquent de ne pas comprendre à quel point leur amour pour moi vaut mieux que la violence. Après tout, je ne les ai jamais maltraitées, j'ai toujours été attentif à leurs moindres besoins, leurs désirs les plus inavouables. En vérité, je suis un humaniste !"

Il regarda le paladin dans l'œil, y cherchant une lueur de compréhension.

"Alors... promis ?"

[Pwyll]

Alors, alors.

De deux choses l'une.

Soit tes oreilles sont bouchées par la crasse, soit c'est volontairement que tu ne réponds toujours pas à ma question.

Gaspardin examina une oreille de Magnus et afficha ensuite une moue de profonde lassitude.

Franchement, au fond, je me doutais que tu étais un peu stupide. J'avoue : je ne suis pas déçu. Il y a toujours cette petite part de sentiment d'impunité pour ceux qui se complaisent dans la malveillance, comme toi.

Tu as l'air de faire partie de la catégorie de ceux qui échafaudent une chapelle précaire d'idées rafistolées pour se convaincre qu'ils ne font rien de mal au fond.

Au moins, tu vois, d'autres malveillants ont conscience de l'horreur de leurs actes et ils les assument. Ce sont des ordures aussi, plus dangereux souvent d'ailleurs, mais peut-être ont-ils un peu plus de cran.

Cette prochaine question est TRÈS importante pour toi. Parmi ces produits, si tu devais en boire un ou en mettre un sur une plaie sanglante pour aller mieux, tu prendrais lequel ?

Gaspardin avait dégainé une dague et présenta, d'un geste ample et gracieux, l'étalage de potions et onguents sur la table, comme aurait pu le faire une sorte d'hôtesse raffinée dans un magasin de luxe réservé aux clients les plus fortunés.

[Casaïr]

Magnus le Pathétique mesurait ses chances de sortir d'ici en un seul morceau et il les voyait fondre, chagrines, comme neige au soleil. Son instinct de survie lui dicta d'arrêter de jouer au plus fin lorsqu'il lâcha presque sans s'en rendre compte :

"En fait... y a pas d'antidote."

"maisc'estpagraveellesvontretrouverleursespritstoutesseulesdiciquelquesheures" débita-t-il d'un seul trait sans respirer, essouflé mais surtout effrayé, avant de repartir pour un tour après une ample respiration : "votrebonnamiemettraplusdetempsàseréveillervuqu'ellevientjustedavalerlapotion, silvousplaitleslaissezpasmetuer..."

[Pwyll]

Fixant d'un œil morne et d'un expression neutre le vermisseau pendant quelques battement de cœur qui durent paraître bien long au pauvre type, Gaspardin finit par soupirer, longuement. Autant par lassitude que pour retenir se main de plonger sa dague dans le cœur de Magnus pour en finir rapidement.

Il faudrait donc installer autant que possible les victimes tout en les gardant attachées... et ne laisser aucune latitude à l'homme qui risquerait à tout moment de tenter une dangereuse stupidité de plus.

Aucune perspective réjouissante, surtout quand on est un Halfelin d'à peine 25 kilos...

- Et il y a de quoi soigner, ici ?

En cas de réponse, Gaspardin force Magnus à boire une gorgée du breuvage indiqué.

Ensuite, Gaspardin vérifiera à nouveau les liens de tout le monde et fera au mieux pour assurer un peu plus de confort pour les femmes qui seraient amenées à rester allongées et ligotées pour les heures à venir... Couverture, coussins et éventuels oreillers par exemple ou autre tissu épais pouvant faire l'affaire.

[Iris]

Surface - demeure de Magnus

Gaspardin apprit l'existence de potions de soin, mais aussi le fait que les plus puissantes avaient déjà été utilisées pour guérir les blessures de Ludmilla. Il n'en restait plus que des basiques.

Que projetait le paladin ?

Escalier vers les profondeurs - Les éclaireurs

Wulfstan, Caliobé, Yardan, Ignir et Levko étaient (désignés) volontaires pour explorer la zone et repérer le chemin entre la sortie et le puits de mine.

Caliobé et Yardan montrèrent le chemin exploré. Avancer à quatre pattes, puis descendre dans le gouffre recueillant l'eau de pluie, puis faire des acrobaties pour monter dans la bouche d'aération suivante, puis de nouveau avancer à quatre pattes, et enfin, arriver dans le plafond d'un tunnel.

• Ici, descendre ne poserait pas de difficulté excessive, en revanche remonter était moins évident. La seule solution assez simple consisterait à planter un solide piton dans la roche et y accrocher une corde, mais (1) cela ferait du bruit et l'écho pouvait porter loin ; et (2) même à supposer que le bruit n'alertât personne, si quelqu'un passait par là, une corde pendant au milieu d'un couloir ne manquerait pas d'attirer l'attention. Si ce dispositif n'était pas installé, le groupe devrait probablement revenir à la grille.
• En examinant sommairement les lieux, Wulfstan évalua qu'il s'agissait de tunnels ayant servi pour le lien entre mine et fonderie ou autres activités de forge. De là donc, il était nécessairement possible d'accéder à la cité, et puis aussi, avec plus ou moins de détours, à la grille qui barrait le passait au reste de l'équipe. La vraie question était : y'avait-il un autre accès depuis la mine des esclavagistes que celui emprunté par les évadés ? Parce que le récit des évadés avait impliqué des passages très étroits, à ramper, et là il y avait un seigneur et une cinquantaine de personnes qui n'avaient probablement pas pris ce chemin.

Escalier vers les profondeurs - La force de frappe

Aërys et Aleksandr furent peut-être déçus de l'obstination du groupe à passer par le chemin acrobatique alors qu'il suffisait au corbeau de fournir des efforts (sérieux et avec un peu d'huile pour les rouages) pour ouvrir la grille. Voukoll haussa les épaules. Si les éclaireurs parvenaient à faire leur travail, les autres passeraient tranquillement par la grille. Jasna et Terdéric étaient avec eux. Quand les éclaireurs furent partis, Voukoll décréta l'installation du camp d'attente dans les escaliers, un peu plus tôt, tout en guettant la salle de la grille et mettant les volatiles à contribution pour monter la garde.

" Bon, c'est pas tout ça, mais va falloir former des manicles pour la suite. J'ai comme l'impression que certains ne sont pas à mettre ensemble et que d'autres sont plutôt inséparables -- juste histoire de bien me faciliter les choses. En prime, il faut que les groupes soient efficaces. "

Apparemment Aërys, Aleksandr, Jasna et Terdéric n'étaient pas assez réactifs à son goût, de sorte qu'il précisa :

" Vous allez m'aider. Je n'ai pas vu comment ça s'était passé dans le temple avec le Chancre."

Et à Aërys : "Toi, tu voulais faire du tourisme dans la ville. Elle a quelque chose de particulier ? Du genre, un truc dangereux que les chasseurs de trésor esclavagistes pourraient vouloir piller et qui nous poserait problème plus tard ?"

[Pwyll]

Après avoir vérifié les dires du pauvre type sur les breuvages de guérison, Gaspardin mit de côté tout ce qu'il en restait afin de pouvoir soigner les victimes une fois qu'elles seraient libérées de l'emprise du philtre.

Il prit le plus de soin possible à rendre leur attente confortable malgré les liens. Venant régulièrement leur proposer de l'eau et veillant bien sûr à éviter toute tentative de se libérer en écartant les objets tranchants et en les gardant dans son champ de vision en permanence ou presque.

En fonction des potions de soin disponible, il prévoyait d'en laisser si possible une pour chaque femme. S'il n'y en avait même pas assez, il donnerait la priorité à Milla.

Dès que les deux guerrières auraient vraiment repris leurs esprits (commençant sans doute à jurer contre Magnus et à vouloir se venger) il les laisserai alors faire de l'homme ce que bon leur semble (sauf torture atroce et très prolongée, Gaspardin était bon pour menacer, mais au fond, détestait ce type de pratique inhumaine).

Un passage à tabac en l'occurrence lui semblait encore dans la limite du raisonnable et du mérité. En revanche, pas de découpage en petits morceaux du vivant de Magnus...

Si elles voulaient tout simplement l’exécuter et bien... soit.

En attendant que Milla recouvre ses facultés, Gaspardin se prépara un casse-croûte et récupéra les mets de choix entreposés dans la maison. S'il tombait sur des richesses, il les réuniraient pour les offrir aux deux femmes qui avaient, de toute évidence, dû rester sous l'emprise du salopard pendant quelques temps au moins. Rien ne pouvait racheter leur calvaire, mais un petit quelque chose valait mieux que rien.

[Pwyll]

Concernant le problème du bruit de l'installation de la corde pour passer du plafond du conduit jusqu'au sol et inversement, Caliobé proposa tout simplement d'entourer piton et marteau avec des morceaux de couverture, ce qui assourdirait considérablement l'écho des frappes.

Elle proposa aussi de descendre en dernière. Elle remonta la corde et la noua en boucle dépassant légèrement sur le plan horizontal (et donc ne pendant pas verticalement du plafond). Cette boucle devait permettre, depuis le sol du couloir d'arrivée, en lançant une pierre à laquelle on attacherait une autre corde, de faire retomber celle arrimée en hauteur dans le conduit.

Une fois la boucle terminée, elle souffla à ses compagnons de la récupérer en bas, se laissant pendre par les bras et se laissant tomber souplement en usant de ses capacités d'acrobate.