[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Iris]

En touchant Terdéric se rendit compte que non contentes d'être aussi rigides que du fil de fer -- mais sans doute mois solides -- ces étranges fils étaient légèrement coupants, du point acéré. Ils étaient pour l'essentiel à hauteur de mollets, il était donc possible de les enjamber pour aller à la rencontre de la source.

Le moine cherchait dans sa mémoire les histoires de nains et du Cyfandir ou des profondeurs de l'antre du serpent. Ses souvenirs étaient flous mais surtout peu rassurants.

[Soulnight]

Ragnar émit une sorte de reniflement : " En somme tu n'apprends rien, tu n'en fais qu'à ta tête et tu conduis tes amis à la mort ? "

Fronçant les sourcils : "Qu'est-ce que ça m'a apporté de me décarcasser pour toi, hein ? "

Ignir paru surpris par les mot de son ami

"Mener mes amis à la mort, mais comment ? Ils ne sont pas là, et je crois que je suis un peu perdu"

S'arquant d'un nouveau sourire "tu as toujours été un peu mou pour quelqu'un du métier"

[Iris]

Contrarié, Ragnar répondit : "Et moi je suis vivant peut-être ? Ou bien quand on meurt à cause de toi, on n'est plus compté comme ami ? C'est commode pour ta conscience, c'est ça ?"

"Mou, hein... Le gars je lui apprend tout, il me fait tuer, et je suis mou ! "

"Petit ingrat !"

[Aeghiss]

"Bien... Je suppose qu'on n'a pas le choix..."

Bon, on allumera une torche en bas...

Le nain se saisit de la corde attachée à son sac, la passa autour de son épaule pour pouvoir l'utiliser plus aisément quand il serait au bout de l'échelle.

"On va passer un par un. Histoire que si un tombe, il ne fasse pas tomber les autres."
"J'y vais en premier."

Qui savait si quelque créature ne se trouvait pas au fond du puits, qui les attaquerait à l'arrivée ? Il n'était pas question pour le nain qu'un autre membre de sa manicle se mette en danger à sa place...
Il enjamba donc le rebord du puits et commença à descendre sans attendre que ses compagnons ne répondent.

Spoiler

Oui, je sais, on est dans l'Astral, théoriquement on pourrait prolonger l'échelle et tout et tout... Mais je trouve ça plus RP pour Wulfstan d'agir en mode concret, comme il le ferait dans le Plan Matériel. L'imagination, l'Astral, la magie, c'est pas tellement son fort - invoquer des choses grâce à l'Astral, dans le feu de l'action, instinctivement, ça me paraît envisageable, mais pas dans le contexte actuel.

[Soulnight]

Contrarié, Ragnar répondit : "Et moi je suis vivant peut-être ? Ou bien quand on meurt à cause de toi, on n'est plus compté comme ami ? C'est commode pour ta conscience, c'est ça ?"

"Mou, hein... Le gars je lui apprend tout, il me fait tuer, et je suis mou ! "

"Petit ingrat !"

Ignir parut étonné par la réaction de son ami "Excuse moi, je ne voulais pas te vexer, mais disons qu'en ce moment il se passe des évènements assez étranges pour être un peu paranoïaque. Si j'avais pu m'opposer à cette Gourgandine, je l'aurais fait, crois moi. Mais me faire capturé aurait eu de plus grave conséquence que de me faire prendre"

Le Tieffelin se radouci et pris une voix plus mielleuse "Et quand je dis que tu es trop mou pour le métier, je sous entend que tu as un cœur. Quelqu'un avec l'esprit aussi vif que toi aurait pu le comprendre"

Pendant ce temps, le Tieffelin essayait de se souvenir comment il était arrivé là, où il était et tout ce genre de détail important quand on cherche à raconter une histoire à un vieil ami, du moins, si il était ce qu'il prétendait être.

[Iris]

Ignir et sa conscience

Ragnar examina le résultat de son travail d'entretien avec un air grave de satisfaction. Il rangea l'arme dans son fourreau, et passa à la suivante.

"Des circonstances graves, hein ? Donc que moi je clamse, c'est rien, mais si c'est toi, olalalala... c'est plus du tout pareil. "

" En fait tu es juste un petit égoïste. Toi, tes besoins, tes impulsions. Tu dis que tu es trop indépendant et trop imprévisible : en vrai, tu penses juste trop à toi. C'est juste que tu déguises ça avec des qualités, mais c'est rien qu'un écran de fumée. Toute ta vie tu as pris ce que tes amis pouvaient te donner et tu donnais ce que tu voulais, parce que toi, tu n'es pas obligé de faire des efforts, d'être loyal ou de t'engager. Tu utilises les gens."

Spoiler

Test de Sagesse : 2+d20(4) = 6

... pas suffisant pour être lucide et se rappeler les choses correctement

Wulfstan, Levko et Aleksandr

Les trois hommes débouchèrent dans un donjon sombre, de style gothique, orné de fresques évoquant des hordes de démons tombant de marées lunaires, Mélancolia s'abattant sur le monde pour le dévaster. Dans ce décor grandiose et faux à la fois, ils virent une sorte de cadran solaire, enfin, quelque chose du genre.

[Etmer_Fachronies]

Une fois encore, les doigts épais du nain charpenté tournaient les fins parchemins avec une facilité désarmante. La main puissante, dont la corne épaisse témoignait toujours du temps passé à travailler le fer et la pierre, ne tremblait pas devant les épais ouvrages des Salles du Livre. Dans l’alcôve réservée aux novices, la voix grondante d’Ygram Ferdebras, maître archiviste du Commencement, résonnait à mesure que s’enchainaient les lignes des Saintes Ecritures. Les novices attentifs écoutaient et apprenaient.

La voix du nain tomba une fois le dernier paragraphe atteint. Un court silence plana, chacun intégrant ce qui venait d’être dit. Il se racla alors la gorge, et reprit d’un ton caverneux :

- Avez-vous compris là les Dires des Prophètes, des fondations aux fanions ?

- Oui, maître Ygram, répondirent les novices d’une seule voix.

Le nain hocha la tête, satisfait.

- Louée soit la Sagesse de Draaz, gronda-t-il en réponse. Et honorés soient les préceptes de la Grande Roue. Le Dieu Dragon, dans son infinie Bonté, nous a de par ses Paroles indiqué comment Voir, Comprendre et Agir. Le présent passage sur les Vertus et l’Obéissance est pour nous pierre angulaire, aussi gardez-en souvenir vivace, plus net encore que les Monts à l’Heure du Jour.

Ygram passa la main dans sa barbe, caressant son épais collier pileux serti de lourdes bagues d’acier. Il fronça ses sourcils borusailleux, et regarda de nouveaux les novices, le visage sombre.

- Entendez également mes paroles, vous qui aspirez à marcher dans les Pas du Dieu Dragon. Nous avons évoqué Vertus et Devoirs, tout comme nous avons évoqué Bassesses et Péchés que sont Soumission, Lâcheté, Renoncement et Rouerie. Draaz accrédite les premiers et conspue les seconds, c’est là chose vraie. Pourtant, il existe chose pire, ô combien pire aux yeux de Draaz. Chose si vile que l’Ire du Dragon ne saurait être tarie tant qu’elle perdure. Il s’agit là… du Serpent.

Un frisson passa dans les rangs des novices à ces mots.

- Le Serpent, oui, l’Immonde et ses Sbires. Le Serpent a bien des formes, et son emprise putride s’étends loin dans les terres baignées par la Lumière. Ses aspects sont légions, mais sa puanteur, toujours, la même reste. Quand vous parcourrez les vastes terres extérieures, loin des Murailles du Commencement, sachez que le Serpent vous pistera. Il gronde, perfide, dans les ténèbres qu’il chérit. Pour nous autres Adeptes du Souffle de Draaz, le Serpent est le Serpent. Pour ceux loin des Dents de la Guivre, le Serpent prend bien des noms et des visages. Ceux-là l’appellent le Chancre, et je gage que vous entendrez ce nom bien trop souvent.

Au fil de ses paroles, le visage du nain s’était fermé. Les traits du maître archiviste étaient désormais durs et sombres, et tranchaient nettement de sa bonhommie habituelle. Plus que jamais, Ygram ressemblait à un bloc de roche brute, massive et menaçant. Les novices, sidérés par le changement survenu, étaient suspendus à ses lèvres. Le nain continua sa diatribe :

- Sachez aussi, novices, que ceux de mon sang veillent toujours. C’est vrai, nombre de mes frères résident au Commencement, car la Voie du Dragon nous a touchés. Mais notre monastère, aussi crucial soit-il pour les Elus du Dragons, n’est pas le Grand Tout. Loin dans la Nuit Eternelle du Monde Souterrain, mes frères veillent, combattant sans relâche le Serpent. Les villes qui résonnent des vivats du peuple des roches sont une injure perpétuelle crachée à la face du Serpent. Les Nains veillent, et ne cèdent pas.

Ygram hocha la tête, les yeux perdus dans des souvenirs connus de lui-seul.

- Oui, conclu-t-il d’une voix plus grave encore, les cités fortifiées brillent dans les Ombres, et contiendront le Serpent dans sa Fange Immonde jusqu’à leur dernier souffle. C’est aussi chose vraie, novices. Alors, n’oubliez jamais.


Yardan hocha la tête, accroupit près des fils osseux. Oui. Désormais, il se souvenait. Son regard passa de ces étrangetés aux portes défoncées de la citée naine. Les choses devenaient claires. En cette heure sombre, les paroles de son ancien mentor, loué soit la Grande Roue d’avoir enchâssé ses pas dans les siens, résonnaient limpides dans sa tête. Pour un peu, il aurait presque senti la brise venue du large passer par les larges fenêtres du Commencement. Mais dans cette grotte sombre du Monde Souterrain, la brise du large n’était malheureusement qu’un lointain souvenir.

Il se redressa d’une rapide poussée sur ses jambes, et regarda les deux sœurs de sa manicle, Jasna et Ludmilla. Se rappelant des paroles de cette dernière, il eut également un regard pour Terdéric, même si celui-ci ne fut pas des plus amènes.

- Entendez mes paroles, sœurs d’armes, Terdéric, car les Murmures de Draaz ont tiré des limbes de mes souvenirs les clefs quant à notre présente situation.

Yardan désigna les portes béantes, et la cité sombre qui les toisait de sa masse.

- En ces lieux, le Serpent a frappé. Les nains sont les Gardiens des Profondeurs, et veillent à combattre les Sbires du Serpent. Si cette citée gis vide et sans lumière, elle n’est point abandonnée. Fort est à gager qu’elle est morte. Les nains ne se rendent pas devant le Serpent. Ils combattent et gagnent, ou ils combattent et meurent. En ce lieu, le Serpent a gagné.

Yardan soupira, peiné pour feux les frères d’Ygram tombés sous les coups du Serpent.

- Il y a fort à parier que le Serpent et ses sbires y rôdent toujours. L’être immonde mis à bas tantôt en est là preuve supplémentaire.

Le moine fronça des sourcils, guettant une réaction de ses compagnons.

- Par ailleurs, jugea-t-il opportun de préciser, mes maîtres m’avaient enseigné qu’en ces Terres Froides où nous nous trouvons, le Serpent sévit sous le nom du Chancre.

[Nailseater]

Serpent, chancre ?

Ainsi, il y avait eu en ces lieux une lutte qui, semble-t-il, n'avait pas tourné à l'avantage des nains. Jasna observa les filaments étranges sans savoir quoi en penser. Un peu plus tôt, elle s'était contentée comme souvent de hocher la tête mal à l'aise à la suite des paroles de Yardan. Avant de lancer un regard implorant à sa sœur, espérant qu'elle traduirait.

Voyant Milla perdue dans ses pensées, visiblement en train de réfléchir à quelque chose, elle hasarda :

Hmm Yardan ... Qu'est-ce que tu sais sur le chancre ? On ne peut pas dire que nous ayons été très instruites sur la chose et autant en savoir le plus possible.

Elle observa les alentours comme cherchant un ennemi invisible. Elle se sentait nue sans sa hache. Elle se rappela la force qui l'avait assailli quelques heures plus tôt. Elle saurait le refaire, c'était sur. Mais comment en était-elle aussi certaine ?
Secouant la tête, elle se re concentra sur les paroles de Yardan. Déjà que quand je l'écoute, je ne comprends pas tout ... Si en plus, je n'écoute pas.

[Etmer_Fachronies]

- Hmm, Yardan... Qu'est-ce que tu sais sur le chancre ? On ne peut pas dire que nous ayons été très instruites sur la chose, et autant en savoir le plus possible.

Yardan acquiesça, pensif.

- C’est là chose prudente, en effet. En revanche, puisse Draaz m’assister,mes connaissances ne s'étendent pas autant qu'il aurait été souhaitable. C'est là lacune que je comblerai, si la Grande Roue m'offre une telle voie. Le Venin du Serpent n’est pas mon champs d’attribution, aussi ne connais-je que les faits marquants.

L’adepte soupira. En cet instant, il aurait souhaité voir Ygram à leur côté. Ses conseils sagaces et ses bras vaillants auraient été précieux en ces lieux désertés par le Jour.

- Laissez-moi vous conter les légendes inscrites dans les Dires des Prophètes. Toujours, la Grande Roue tourne, et dans Son sillage s’ancrent les âges. Il y a cela bien des résolutions, durant les Temps Anciens, une grande guerre ébranla le Monde. La grande Guerre de l'Aube, ainsi fut-elle nommée par les survivants. Je ne sais que des bribes quant à cet antique schisme, malheureusement. Une chose est cependant sûre, durant cette crise, les peuples du Grand Tout s'unirent pour lutter contre le Serpent, cet être immonde surgi des profondeurs.

Yardan frissonna. L’air semblait se faire plus vif, alors qu’il évoquait le Serpent en ce lieu de mémoire.

- Depuis cette Guerre de l'Aube, ceux des pierres veillent. Les nains ont pour Mission de barrer route au Serpent, et pourfendent sans relâche ses sbires dans le Monde Souterrain. Grand est leur mérite, car ardue est leur Epreuve.

Le moine désigna tristement la cité brisée qui leur faisait face.

- En ce noyau de ténèbres, les veilleurs ont failli. Voyez, les portes béantes et le calme lugubre qui règnent séant sont éloquents. Le Serpent, maudit soit-il, a triomphé des gardiens.

Yardan étrécit ses yeux, fixant les bâtiments ouvragés qui dormaient de leur dernier sommeil.

- Cela n’augure rien de bon, j’en ai peur. Vigilance et Efficacité seront nos guides en ces lieux de Mort.

[Casaïr]

Je suivis sans l'interrompre l'échange entre Jasna et Yardan, essayant de comprendre ce qui nous attendait probablement dans les vestiges nains. Rien de bon d'après le moine, et c'est en frissonnant que je l'écoutais. L'espèce de résidu au sol -une... toile ? Difficile à dire- était vraisemblablement le souvenir du passage d'une de ces choses, un sbire du Serpent comme il l'appelait. J'étais donc face à un dilemme : pénétrer à l'intérieur de la bâtisse la plus proche de l'entrée de la ville fantôme, espérant trouver ce que nous cherchions tout en évitant ses nouveaux résidents, ou progresser plus avant dans la cité au risque de tomber dans un piège sans plus d'armes que ce que nous avions actuellement.

Si au moins on avait un plan quelconque des lieux, songeais-je en me mordant la lèvre. Je triturais anxieusement une mèche de cheveux en cherchant la bonne conduite à tenir, mais j'avais l'impression encore une fois qu'aucune solution ne serait vraiment bonne. Mon instinct ne me donnait aucun indice, pas plus que ma raison, c'est donc de guerre lasse que je pris une décision.

"Je crains qu'on n'ait pas le choix, fis-je, peu sûre de moi en montrant du doigt l'un des deux bastions : soit on s'occupe de ce bâtiment pour nous assurer immédiatement une voie de repli, quitte à le vider de ses occupants indésirables, soit on marche dans la cité au risque de... tomber sur quelque chose de plus dangereux encore. Essayons d'être discrets."

Ceci dit, je franchis la première la vénérable enceinte de la cité, avec la sensation malsaine de me laisser avaler par une espèce de monstre géant et affamé.