[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Pwyll]

Je te le montre si tu veux.

En route vers le corps :

C'est moi qui l'ai tué. Il a bien dégusté pendant la bagarre et après, quand j'ai dû le faire parler.

J'ai... pris la décision de l'étouffer quand j'ai compris que les deux Nordiques allaient le découper morceau par morceau. C'était une ordure, mais... la torture marque le tortionnaire et... nous rend tous sales.

[Casaïr]

Je serrai les poings de rage, si fort que mes ongles entaillèrent la paume de mes mains. Je n'avais qu'une envie, c'etait qu'il se réveille pour le malmener pour le peu que j'avais subi. La "prévenance" de Gaspardin quant à ce que lui aurait fait subir les deux victimes ne me touchait pas.

"Les pourritures dans leur genre ne méritent pas de mort douce. Ils méritent qu'on leur rende toute la souffrance qu'ils ont infligé. Tout comme je compte bien tuer Mirò un jour, ces femmes auraient dû pouvoir se rendre justice."

J'avais parlé d'un ton calme quoique froid. La dépouille de Magnus me répugnait au plus haut point. Je crachais sur le cadavre avant de m'en détourner.

" Je sais que tu as pensé à elles en le tuant, repris-je d'un ton plus doux, mais ne t'avises pas de faire pareil avec moi le jour où Mirò me retrouvera."

[Pwyll]

J'avoue ne rien avoir compris à ta dernière phrase. Tu ne veux pas que je t'étouffe quand Miro te retrouvera ? Ah non, que je ne te protège pas de toi-même en le tuant rapidement sans te laisser le temps de le torturer... pas une bonne idée ça je t'assure. Je sais de quoi je parle.

Enfin...

Pour commencer, un simple "merci" aurait fait l'affaire, mais bon, je sais que tu es toute chamboulée, c'est normal. Mais il y a un truc que je voudrais comprendre et ce n'est pas ta dernière phrase. C'est plutôt : comment, nom de nom, Magnus a réussi à te faire entrer ici et à te faire boire une sorte de potion bizarre ?

Je ne comprends pas, je n'ai trouvé ni arc ni arbalète, avec quoi il t'a menacée ?

[Casaïr]

"Pardon, tu as raison. Merci pour ton aide, Gaspardin. Encore une fois. Tu dois être une sorte d'ange-gardien !"
dis-je en riant.

La question de Gaspardin sur comment j'avais pu me faire avoir aussi facilement me fit immédiatement piquer un fard de honte.

"Je... J'ai été stupide et naïve", commençais-je lentement. "J'étais de bonne humeur sur la route et, après toutes les horreurs qu'on avait traversé, j'ai pris sa gentillesse au pied de la lettre. Je ne m'attendais pas vraiment à tomber sur un type de l'acabit de Mirò. Chez les Lubor, je n'ai jamais pu compter sur l'affection d'autres personnes que mes parents ou ma sœur. Enfin, à part un petit copain dont Mirò s'est débarrassé."

Je perdais le fil du sujet, et je sentais que j'allais m'abandonner à la nostalgie. Je chassais tout cela d'un geste de la main en soupirant.

"Je sais que c'est puéril mais j'ai réagi comme une gamine qui aurait attiré sur elle l'intérêt d'un adulte compatissant. Quelque part, je crois que j'en avais besoin. Mais il était tout sauf sincère."

La colère me reprit sans que je sache vers qui elle était tournée, moi et ma bêtise crasse, ou Magnus et ses méthodes ignobles.

"Je veux que Mirò meurt. Pour tout ce qu'il m'a fait. Pour tout ce qu'il voulait me faire. Pour le mal qu'il fait subir à mes parents en notre absence, à Jasna et moi. Et si jamais il les tue, il goûtera aux pires tourments et devra me supplier que je l'achève."

Consciente que ceci ne devait pas plaire à Gaspardin, je le regardais, tristement.

"Je suis désolée que tu sois le témoin de tels propos, mais... J'ai subis sa présence presque toute ma vie. Je sais que sa mort n'effacera pas ce qu'il m'a fait, mais elle pourra l'empêcher de nuire à d'autres. C'est ça le plus important."

J'étais résolue. Pour la première fois, je considérais Mirò comme le monstre qu'il était, et pas comme celui que j'avais failli aimé il y a des années. Encore moins comme le tyran qui m'effrayait à en pleurer.

[Pwyll]

La naïveté de Milla, autant la passer sous silence, les faits étaient une leçon de loin suffisante. Il fallait l'espérer.

Les gens se préoccupent très peu des autres en général, sauf de leurs plus proches.

Voilà qui posait de gros soucis au monde tel qu'il était se disait souvent Gaspardin.

Milla... difficile à dire ce qu'elle comprenait. Gaspardin avait tué Magnus pour empêcher une séance de torture inhumaine en effet, mais au moins autant pour protéger ce qu'il y avait au fond du cœur des trois femmes.

Le torture du violeur aurait-elle aider à oublier ? Personne ne pouvait le dire avec certitude, mais Gaspardin en doutait.

Quant au meurtre du pitoyable alchimiste, il était désormais sur la conscience du Paladin, mais, d'une certaine façon, il était là pour ça....

Et puis Milla avait eu une vie tellement dure, il était bon qu'elle pense enfin à elle maintenant, mais elle devrait comprendre que l'essence de la vocation du paladin, c'est de penser à ceux qui souffrent des mauvaises personnes.

Observant, la guerrière du coin de son œil valide, il prit soudain conscience de la façon dont elle bougeait, plus souple qu'avec sa blessure.

- Mais, dis moi, on dirait que tu vas mieux que quand on est partis du camp, enfin les bosses et coupures mises à part ? Tu penses qu'on pourrait retourner les aider plutôt que d'aller au Fort ?

[Casaïr]

"Magnus m'avait entièrement soignée, on peut appeler ça un mal pour un bien je suppose."

Et c'est vrai que je me sentais infiniment mieux qu'en arrivant, même si les coups que Gaspardin m'avaient infligés me faisaient déjà de jolies ecchymoses. Quand il proposa de repartir chercher les autres je fus tenté d'accepter mais fis non de la tête, embarrassée.

"J'ai reçu un ordre de Voukoll avant de partir : celui de porter tout ce qu'on a récupéré de la Forge et de faire mon rapport, il vaut donc mieux repartir sans tarder. Mais dès que ce sera fait, on pourra retourner les rejoindre, ils auront besoin de toute l'aide disponible pour libérer les esclaves."

Je quittais les lieux non sans jeter un regard triste teinté de compassion aux deux inconnues qui furent, pendant un temps que je ne pouvais qu'estimer, les esclaves de ce pervers.

"Encore des esclaves, dis-je à voix haute. Je ne peux pas mettre fin à moi seule à cette horreur, mais je tâcherai d'en libérer tous ceux qui en souffrent. Personne ne mérite de finir ainsi. Personne."

[Iris]

Gaspardin & Ludmilla

Les femmes avaient mutilé le corps de Magnus, jeté hors de la maison les rares bien qu'elles estimaient utiles et allumaient le feu en plusieurs endroits pour brûler la demeure.

Gaspardin et Ludmilla, repoussés par la fumée, pouvaient discuter dehors.

Aërys, Voukoll, Aleksandr, Jasna, Terdéric

Bien cachés et bénéficiant des yeux discrets d'Eté et Croac, le groupe découvrit la composition de l'escorte du seigneur. Il s'agissait apparemment d'une très jeune femme en conversation avec une naine qui lui décrivait les lieux. Le groupe visitait l'ensemble de l'installation et risquait à son retour de visiter le fortin à la grille et l'escalier vers la surface. Il fallait donc bouger : soit remonter à la surface (au risque d'être enfermé dehors par des mesures de sécurité supplémentaires), soit se dissimuler quelque part pour agir dans les heures à venir. Dans l'urgence, il fut décidé d'avancer vers la cité en profitant de ce que la voie était libre.

Même si les ennemis étaient plus nombreux qu'eux, les aventuriers disposaient d'un immense espace (proportionnellement) pour se dissimuler. Les autres étaient assez fébriles et leur prise de contrôle de la cité était approximative, de sorte qu'il n'y avait pas encore de gardes postés régulièrement, et dès lors des brèches considérables dans la sécurité. En même temps, l'espace à surveiller était tel qu'il faudrait que la cinquantaine comptée par Alexandre fût dédiée à ladite surveillance pour avoir une chance de l'assurer correctement.

Le groupe de force de frappe se trouvait désormais dans un renfoncement près de la cité naine et évaluait où se rendre ensuite. Voukoll était partisane de profiter des oiseaux pour s'avancer dans la cité et se dissimuler dans une maison à l'écart des bâtiments "intéressants", le temps de faire le point.

Dans cette zone et comme dans la très grande majorité de la cité, les arcanistes n'avaient pas à craindre d'être privés de sorts.

Caliobé - Yardan - Wulfstan - Levko - Ignir

S'éloignant les éclaireurs prirent leurs quartiers dans une demeure, abri temporaire, puis poussèrent plus loin pour constater que le passage d'évasion des esclaves avait dû être repéré et exploré, mais qu'il n'était certainement pas le lieu d'arrivée du gros des troupes. Il y avait donc un autre passage mieux praticable, ailleurs. Vu le bruit du côté des anciennes mines naines, cette zone était une hypothèse crédible.

Il était possible de se replier dans une maison souterraine des faubourgs pour faire le point sans risquer d'être vu.

[Nailseater]

Les adversaires étaient nombreux mais n'avaient pas encore assez visité les lieux pour en connaitre tous les points forts et faibles. Ce qui était une chance pour les gardes lunaires. Jasna acquiescat à la proposition de Voukoll. Se mettre à l'abris pour se préparer semblait la meilleure solution.

[Atorgael]

Les éclaireurs avaient trouvé une cachette dans une des maison abandonnées du faubourg.
Là ils mirent leurs observations en commun en réfléchissant aux éléments qui pouvaient encore manquer pour mener à bien leur investigations.

La principale mission étant encore de ne pas se faire repérer et encore moins prendre. Levko veillait surtout à cette partie-là.

[Aërys]

"Eté est bien plus petit que Croac. Elle va explorer plus avant."

Pour Aërys, il était nécessaire de continuer à dresser un plan des lieux.

"Si vous voulez savoir ce qu'ils se disent, Aleksandr et moi pouvons rendre invisible l'un de vous. Cette magie ne dispense de devoir avancer à pas feutré. Levko, peut-être ? A défaut, nous pouvons différer cette option."