[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Iris]

Le soleil se levait sur les arbres de la forêt arolavienne, éclairant le ciel d'un bleu glacé transparent parcouru de nuages. La lande ne bruissait pas d'autant d'animation que les bois, mais on devinait au loin quelques cerfs et des moutons. Dans ce milieu austère, l'eau n'était pas trop rare, les pluie alimentant des ruisseaux tandis que des tourbières et de petits marais occupaient souvent des fonds de vallon.

La manicle de Czepple augmentée de Voukoll partait en quête du repaire des brigands.

" Plus on se rapprochera, plus on risque d'être repérés par des sentinelles."

La manicle de Ludmilla devait s'organiser pour mener des investigations au hameau sans qu'on les identifie comme gardes lunaires.

[Casaïr]

Milla, encore un peu perdue dans ses pensées, s'était rapprochée de sa sœur avec plaisir pour leur petit rituel, mais elles n'eurent guère le temps de se parler, Grincheux 1er ayant rapidement donné le signal du départ. La rouquine fit rapidement signe à son groupe de récupérer ses affaires avant de s'approcher de "Mésange". Elle se méfiait comme d'une teigne de ce cheval qui devait connaitre un paquet de mules dans son arbre généalogique, mais elle réussit à le monter sans trop de difficulté.

"J'espère que vous êtes bien reposés, tous. N'oubliez pas, nous devrons faire profil bas, une fois que nous aurons enlevé les uniformes ; donc une fois là-bas, plus de vouvoiement entre nous, pas de "cheffe" ou d'"ordonnante". Vous m'appelez par mon prénom."

Elle fit ensuite signe à sa troupe de se mettre en route pour la fameuse ferme où le sergent pensait qu'il pourrait récupérer des vêtements. Si j'avais su, j'aurai conservé... non, mauvaise idée, c'est aussi bien.

[Lucasdlk]

Tauron, comme chaque matin, se reveilla au premieres lueurs de l'aurore.
Il restait pensif, debout face au soleil levant. Il reorganisa ses pensées et chargea son ame d'energie.
En guise de reponse, le bout de ses doigts se mirent a luires. Un sorte de vapeur verdâtre entourait ses mains, signe que la nature etait reconnaissante envers son defenseur.

Il rejoignit Furet et Celeb, pour leur adresser un bonjour plein de caresses. Puis se prepara en vue de la mission qui l'attendait.

Tauron pensa qu'une mission d'infiltration necessitait de se fondre dans la masse. Cela, il savait parfaitement le faire.

Il retira son uniforme de la Garde, qu'il placa tant bien que mal dans son sac. Il revêtit ses vêtements de druide, et rabattu sa capuche pour masquer ses oreilles.
il passa le reste de sa préparation a mettre en ordre ses affaires d'alchimie, a flatter son chien et a parler a Furet.
De temps en temps, il regardait Jasna, l'oeil plein de curiosité.

[Atorgael]

Levko n'était pas un beau parleur, ce qu'il avait à dire il le disait franchement, sans détour ni faux fuyant, sa réponse à Czep serait peut-être mal reçue, mais il n'en avait cure.

" T'inquiètes Czep, tout le monde peut s'énerver, je me doute que ton rôle de chef doit pas être facile facile. Essaye juste de faire au mieux. Moi j'en serai pas capable.
Et un dernier truc : je cherche pas à me faire des amis dans la garde, au mieux des frères d'armes sur qui je peux compter pour rester en vie suffisamment longtemps. Ce que je peux te promettre c'est que si je peux sauver ta peau, je serai là. Pour le reste, je ferai mon possible, je peux rien te promettre de plus pour le moment.
On est des roublards, pas des enfants de chœurs tous les deux, on connait les règles du jeu et on sait que les dés sont pipés, alors on fait au mieux, non? "

[Iris]

Il était temps de partir, les deux groupes partant presque à l'opposé les uns des autres :

"Rendez-vous au plus tard dans deux jours ici." précisa Voukoll

Cela laissait une journée au loin en exploration et investigation, de quoi normalement avoir rassemblé les premières informations.

Du côté de la manicle de Czepple, le rôdeur nain Wulfstan reprit la tête du groupe et l'on s'engagea sur le chemin en partie exploré par Czepple et Edzart Aleksandar la veille au soir ; dans la manicle de Ludmilla, on attendait les instructions de cette dernière tout en se préparant.

[Edzart]

M'étant endormis paisiblement, un sourire aux lèvres après avoir joué avec Croac, échangé quelques mots avec Czep et même... Reçu quelques mots de la part de Ludmilla, je me réveillais presque frais, légèrement angoissé à l'idée de voyager avec le sergent fou et ses menottes d'un autre temps...

Je me levais avec quelques difficultés, les jambes raidies par une nuit peu confortable. C'est avec une certaine réticence que je grimpai sur Blaireau avant de sortir mon grimoire et, tandis que Voukol donnait ses instructions, je préparais quelques sortilèges tout en mettant par écrit quelques idées qui m'étaient venues la nuit. J'avais promis de travailler sur des sorts spécifiques à ma Manicle, je comptais bien m'y tenir. Dans le même temps, ma propre protection avait besoin d'une nette amélioration.

Je soupirai dans le froid, laissant Blaireau suivre les chevaux de ceux qui se trouvaient devant lui.

"On doit s'attendre à quelque chose de particulier...?

[Nailseater]

"J'espère que vous êtes bien reposés, tous. N'oubliez pas, nous devrons faire profil bas, une fois que nous aurons enlevé les uniformes ; donc une fois là-bas, plus de vouvoiement entre nous, pas de "cheffe" ou d'"ordonnante". Vous m'appelez par mon prénom."

- D'accord.

N'ayant rien à ajouter, elle récupéra Crapaud, qu'elle commençait à apprécier et rejoignit les autres, prête à se mettre en route. Au début du trajet, elle essaya d'éviter Milla, mais -consciente qu'elle n'échapperai pas à une conversation avec sa sœur- elle finit par se rapprocher de la rouquine d'elle même afin de discuter. La discutions, animée, passa par quelques stades très relatif à la relation entre soeurs. Une petite dispute, des éclats de rire, de la chamaillerie, Jasna se plaisait à profiter de se moment, en allant jusqu'à oublier Tauron et Yardan qui chevauchait non loin d'elle.

[Etmer_Fachronies]

Au-delà des nuages épars, un soleil majestueux brillait désormais dans le ciel froid du matin. Ses rayons chaleureux étreignaient les terres, baignant les landes fraiches constellées de rosée. C’était un matin clair et pur, immaculé comme à l’aube des temps. Autour du groupe qui s’éveillait au chant des oiseaux cachés dans les frondaisons, les bois ondoyaient sous la caresse d’une bise fraiche.

Près des restes du feu éteint, Yardan regardaient le ciel, les yeux ravis par le spectacle du jour naissant. D’instinct, il se mit sur la pointe de ses pieds, étendit ses bras de chaque côté et s’étira longuement en inspirant profondément. Le dernier tour de garde s’achevait, il était désormais temps de se remettre en route, et de partir accomplir leur mission.

Ce dernier tour de garde avait été calme. En dehors du bruit du vent et du concert de la nature sauvage, nul n’était venu troubler la quiétude du campement. La veille, Yardan s’était endormi vite et profondément, comme le faisaient les adeptes lorsqu’ils souhaitaient récupérer au plus tôt. Mû tant par ses habitudes que son sens aigu de la rigueur, il s’était réveillé une heure avant sa prise de garde, frais et dispo. Il en avait alors profité pour effectuer les gestes du Premier Mouvement, enchainant avec fluidité les frappes et les prises des katas sous les yeux étonnés de ses frères d’armes alors en faction.

Quand Ludmilla s’était réveillé, il avait cessé ses exercices et avait pris son poste, mais s’était muré dans ses réflexions. Il réfléchissait toujours à leur discussion d’hier, et à ce qu’elle impliquait. Pour le moine, il était désormais évident qu’il avait raté quelque chose de fondamentale dans son approche de l’Arolave : il s’était contenté de chercher les mots dans leur individualité, mais n’avait pas cherché à en saisir l’ensemble.

C’était une faute grossière, surtout pour celui qui se disait marcher dans les pas de Draaz. Suivre la Voie du Dieu Dragon impliquait d’appréhender l’ensemble de la Grande Roue. Il en allait de même pour les Six Mouvements, et pour chacun des gestes qui les composaient. Pris indépendamment, une partie n’était qu’une partie, et elle n’avait de sens qu’une fois groupée avec les autres. La finalité de l’ensemble sous-tendait cohésion et harmonie des parties. La même chose s’appliquait pour la langue arolave. Pour l’ensemble du Grand Tout, en vérité. C’était là le Message que Draaz avait cherché à lui faire passer. Yardan soupira. Dire qu’il lui avait fallu autant de temps pour le saisir… il lui restait beaucoup de chemin à parcourir avant d’être digne de Ses enseignements.

Alors que chacun s’activait à ramasser ses affaires, l’adepte du Souffle voyait d’un œil neuf les membres des deux manicles. Des mots aux personnes, il n’y avait qu’un pas. Yardan avait réalisé qu’à l’instar de Ludmilla, qui s’était ouverte à lui la veille, chacun de ces gens avait un passé, une histoire, et un but. Mais plus encore, qu’ensemble, ses nouveaux frères d’armes et lui-même formaient une entité nouvelle, avec ses propres buts et sa propre harmonie.

Cette idée nouvelle faisait grandement réfléchir Yardan, qui voyait les dynamiques présentes sous un angle neuf. Une fois encore, il saisissait la complexité des Voies de la Grande Roue, et pouvait en apprécier leurs richesses. C’était une pensée à la fois grisante et terrifiante. Mais au fond de lui, Yardan savait que cette prise de conscience avait été nécessaire, et qu’elle était un jalon essentiel pour la bonne poursuite de sa Mission. Il se jura de chercher à en découvrir plus sur ses nouveaux compagnons d’Epreuve.

Autour de lui, le camp était désormais en ordre de marche. Tous connaissaient les ordres, et s’apprêtait à reprendre la traque. Tandis qu’il scellait Grive, ses pensées revinrent à l’ordonnante Ludmilla. C’était là l’autre sujet qui le préoccupait. Elle et sa sœur Jasna lui avaient permis de mettre le doigt sur ce nouvel angle de réflexion, qui allait désormais éclairer son voyage d’un jour nouveau. Pourtant, plus encore, la guerrière rousse lui avait demandé son aide pour guérir les tourments de son esprit. Et c’était là une nouvelle Epreuve, peut-être bien plus ardue que les précédentes. Dans ce combat, il ne reposerait pas sur son Corps, qu’il affutait sans relâche depuis ses plus jeunes années. Ici, il allait devoir combattre à l’aide de son Esprit, comme le faisaient ses frêres Adeptes de la Parole de Draaz, ou comme le savait d’instinct tous les Maîtres et détenteurs des Arcanes du Dieu Dragon. C’était pour lui chose nouvelle, et il lui faudrait puiser au plus profond de ses Enseignements pour y parvenir.

Yardan jeta un œil au reste de sa manicle, qui se mettait en formation. Une fois encore, il n’aurait pas droit à l’échec, car c’était là partie de sa Mission. Il sourit, séduit par ce nouveau défi. Les prochains échanges promettaient d’être captivants.

Il fit monter Grive au niveau des autres prêts à partir. Le moine observa Tauron, qui avait revêtu sa tenue de forestier. Cette histoire d’habits alternatifs à obtenir était effectivement une bonne idée. En plus de son uniforme de service, la seule autre tenue que Yardan possédait était son habit du Commencement, qui reposait pour l’heure dans sa malle au fort. Seuls comptaient ses bandes Sacrées, qu’il garderait dans sa poche au besoin.

Après avoir réfléchi un instant à sa phrase, il déclara :

- Le jour est beau, et notre mission capitale. Je suis prêt à affronter ce qui vient. L’adepte que je suis espère que tout ira au mieux.

L’espace d’un instant, il se demanda si cette construction était assez claire. Par mesure de sécurité, il enchaîna d’un sourire en direction de ses compagnons :

- Il nous faudra d’ailleurs nous faire parangons d’habileté, aussi habiles que la feuille portée au vent, aussi exhaustifs que la drue pluie d’automne et aussi affutés que la flèche qui perce l’arbre visé. Puisse Draaz nous assister, car il en va de toutes ces vies brisées par la volonté maligne des Serpents sournois qu’il nous incombe de terrasser. L’Ordre bafoué se doit d’être restauré, car c’est là la Volonté de la Grande Roue.

Il fit une pause, puis demanda :

- Ordonnante, comment souhaitez-vous nous voir procéder, une fois la première étape de l’Epreuve atteinte ?

[grayfoxliquid]

" T'inquiètes Czep, tout le monde peut s'énerver, je me doute que ton rôle de chef doit pas être facile facile. Essaye juste de faire au mieux. Moi j'en serai pas capable.
Et un dernier truc : je cherche pas à me faire des amis dans la garde, au mieux des frères d'armes sur qui je peux compter pour rester en vie suffisamment longtemps. Ce que je peux te promettre c'est que si je peux sauver ta peau, je serai là. Pour le reste, je ferai mon possible, je peux rien te promettre de plus pour le moment.
On est des roublards, pas des enfants de chœurs tous les deux, on connait les règles du jeu et on sait que les dés sont pipés, alors on fait au mieux, non? "

Czepble était satisfait de la réponse de Levko. À défaut d'avoir un soldat-marionette qui marche bêtement à la baguette, il aura un moins un homme expérimenté sur qui compter.
Il lui regarda d'un air entendu dans les yeux. Les deux connaissaient la manière de fonctionner l'un de l'autre, même sans en connaître le passé. Pour être roublard, il fallait déjà être relativement siphonné.

"Je compte sur toi."
Il leva sa main droite vers Levko pour sceller un pacte de non-agression non prononcé.

***

Sur l'ordre de Voukoll, ils prirent la route. Il suivit le groupe, plongé dans ses pensées, tout en restant attentif à ses environs.

[Casaïr]

Ho pitié....

Cette prière muette devant la tirade de Yardan devait certainement bien faire rire là-haut, car si cela démarrait bien, le discours du moine finissait toujours par partir en sucette à un moment. Décidant de laisser couler, elle réfléchit rapidement.

"On ne connait pas le village où nous allons, et même habillés normalement, un groupe de quatre inconnus dénotera quand même dans la région. Nous devrons faire attention à ce que nous dirons tout en cherchant à découvrir par où sont partis les chariots."

"Je ne vous cache pas que tant qu'on ne sera pas sur place, il m'est difficile d'imaginer ce à quoi nous aurons affaire. Je vous demanderai donc la plus grande vigilance."

Une fois ses maigres consignes données, Ludmilla monta sur son cheval et donna le signal du départ. Tout à ses pensées, Elle ne vit pas immédiatement Jasna se rapprocher pour entamer la discussion, un brin nerveuse. Elles échangèrent des remontrances, mais surtout parlèrent franchement, chacune s'épanchant sur l'autre comme jamais auparavant. Milla était heureuse de ce moment partagé avec sa cadette, surprise aussi que certaines des choses qu'elles lui aie dites n'aient pas provoqué de réactions... exagérées. Mais c'était peut-être aussi bien, finalement. En parler lui permettrait sans doute plus facilement de passer à autre chose.

Et qui sait...

Elle se tourna vers les deux hommes qui fermaient la marche, vérifiant les distances, son regard s'attardant un rien trop sur le moine avant de se rediriger sur la route devant elle, rouge de gêne. Idiote ! Concentre-toi plutôt sur la mission.