[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

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Nailseater
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Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

par Nailseater » 14 nov. 2016, 19:52

Colère. Déception. Angoisse.

Jasna ne savait pas lequel de ces sentiments dominaient mais dans tous les cas, la situation semblait désespérée.
Des chaînes. Encore. Elle avait tout fait pour se débarrasser des siennes, elle avait même réussi. Tout ça pour … finir ainsi. La mission était un échec ; l’un des membres de la manicle avait disparu, les autres étaient enchaînés. Bien sûr, ils avaient trouvé les villageois et les trafiquants, mais à quel prix ?

Alors qu’ils avançaient vers leurs nouvelles geôles, Jasna senti que Milla évitait son regard. Malgré elle, Jasna lui en voulait un peu. Pas de ne pas avoir fui quand ils le pouvaient encore, mais de sa décision de partir sur un coup de tête dans la garde lunaire. La guerrière commençait à regretter sa vie d’avant, elle arrivait enfin à s’en sortir, à aller de l’avant. Elle avait pu prouver sa valeur, rencontrer finalement de nouvelle personne. Qu’avaient-elles ici ?

Ses pensées, plus morose les unes que les autres, se succédèrent toute la journée. L’arrivée dans le complexe minier acheva le peu d’optimisme qui aurait pu subsister chez la jeune femme. En quelques jours, elle avait eu l’impression d’avancer, de prendre de l’assurance, de s’épanouir un peu. Pour finalement se renfermer plus encore qu’elle ne l’était en arrivant.
Seuls les regards mauvais de leurs compagnons d’infortune lui arrachèrent une réaction. Elle se tint plus droite qu’avant l’air revêche et agressive. S’ils devaient finir leur vie ici, il était hors de question qu’elle se laisse marcher sur les pieds, d’autant plus par des hommes.

Quand tous furent couché, Jasna entendit Yardan :
- Ordonnante, Jasna, chuchota-t-il d’une voix basse et assurée, êtes-vous à même d’entendre mes paroles ? Comment vous sentez-vous en cette heure sombre ?
- Je t’entend.

Elle chuchotait elle aussi, lachant ses mots d'un ton calme, la gorge sèche de ne pas avoir parlé de la journée. Elle ne savait que répondre à la seconde question. Comment se sentait-elle ? Elle s’en voulait. Comment s’était-il retrouvé dans cette situation ? Pourquoi n’avaient-ils pas fui ? Qu’était-il advenu de Tauron ? Tant de question …

- Qu’allons-nous faire …
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Casaïr
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Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

par Casaïr » 15 nov. 2016, 17:53

- Ordonnante, Jasna, êtes-vous à même d’entendre mes paroles ? Comment vous sentez-vous en cette heure sombre ?
Je cillais quand les mots de Yardan me parvinrent, tout en étant incapable de lui apporter une réponse satisfaisante. Je les regardais tour à tour, perdue dans mon sentiment de culpabilité, ne voyant que des reproches me concernant dans l'attitude de ma sœur. Honteuse, je baissais la tête en me mordant la lèvre. Je m'en voulais pour ma réaction, ce n'était pas cela que l'on attendait de moi mais que pouvais-je vais d'autre !

"Je suis désolée, articulais-je avec difficulté, je n'aurai pas dû diriger notre groupe. Une esclave ne peut pas du jour au lendemain donner des ordres quand..."

J'ouvris grand les yeux, effarée par ce que je venais de révéler. Je m'étais refusée à parler de notre vie d'avant sans le consentement de ma sœur, et voilà que je déballais tout devant Yardan. Je me serai bien giflée pour m'apprendre à réfléchir un peu avant de parler.
- Qu’allons-nous faire …
Je n'avais jamais pu supporter de l'entendre se lamenter. Depuis toute petite, je faisais tout pour qu'elle ne se sente jamais ainsi, essayant d'insuffler un peu de joie dans notre quotidien si difficile.

"On va se battre", murmurais-je à son attention avant de poursuivre : "Ils nous ont capturé, on va leur montrer qu'ils ont fait la pire erreur de leur vie."

On doit garder espoir. Coûte que coûte.

"Et on va libérer tout le monde."

Je tentais un sourire un peu bravache que je sentais tout de même trop fragile pour résister à une objection, mais c'était là tout ce que je pouvais faire.

"Il faut que l'on se prépare dès maintenant : nous devons repérer les gardes et leurs manœuvres, les roulements dans les relèves, les éventuelles brèches dans la sécurité ; trouver quels autres prisonniers ont encore la volonté de s'en sortir car à nous trois on a aucune chance ; éventuellement, se préparer des armes de fortune quand on en aura la possibilité."

Mais sûrement pas tout en une journée, songeais-je. Ce n'était qu'un début de plan, mais mieux valait ça que rien du tout. Une dernière recommandation me venait à l'esprit :

"Reposez-vous le plus possible aujourd'hui, demain nous serons sûrement mis à l'épreuve, soit par les matons, soit par les autres esclaves. Jasna, par pitié, je sais que tu meurs d'envie de leur en remontrer, mais modère toi. Et grave les dans ta mémoire. Nous pourrons toujours leur montrer le revers de la médaille quand nous pourrons nous mesurer avec eux à armes égales. Yardan, ta façon de voir le monde diffère beaucoup de la nôtre, mais ce sera sans doute une chance. Les gens ici ont besoin d'espoir, je pense que ta vision de ce qui nous entoure pourrait nous être utile, ne serait-ce que pour voir sur qui compter ici lorsque le moment de s'enfuir sera venu."

Je m'arrêtais de parler, rouge d'excitation et un peu essoufflée, J'étais folle de penser que l'on pourrait sortir aussi facilement que nous y étions entrés, mais j'étais sûre d'une chose : notre capture aura été la partie la plus facile de leur tâche nous concernant.
Ludmilla
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Iris
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Manicle de Czepple | Matin +7 -- TOUR 21, 22, 23, 24, 25

par Iris » 17 nov. 2016, 22:31




Les chevaux ne firent aucune difficulté pour être menés par le seul rôdeur et ce dernier, libéré de son compagnon blessé était nettement plus à l'aise. Il repartit aussitôt au galop, avalant la distance, dans l'idée d'avancer rapidement jusqu'à un point d'où leurs poursuivants ne pourraient pas se rendre compte qu'il n'y avait plus qu'un unique cavalier traçant une fausse piste. Il s'avéra que les abandonner et les faire partir en courant dans la bonne direction était bien plus délicat. Passé un moment d'anxiété, Wulfstan les entraina un peu plus loin vers un sentier en direction de la forêt d'Arolavie et parvint à chasser les animaux qui n'avaient pas d'autre choix qu'aller de l'avant.

Maintenant il convenait de se faire soi-même oublier. Il ne faisait pas de doute que les brigands étaient pressés et ne feraient pas de cadeau à leurs proies. Le terrain n'était pas franchement idéal pour bien dissimuler le nain, de sorte qu'il lui fallut aller lui aussi plus loin, en s'enfonçant dans des buissons de genêts, au milieu de rocaille où logeaient sûrement des serpents, heureusement engourdis en cette saison. Ce n'était pas la meilleure cachette qu'il eût jamais eu, mais elle ferait l'affaire, le temps que le danger s'éloignât.

A la réflexion, accroupi qu'il était, Wulfstan pouvait ramper pour s'éloigner du chemin, invisible ou quasi. Ce serait très lent, mais il pourrait ainsi prendre de la distance sans trop de risque. Sinon, il fallait se redresser et avancer péniblement, car ce type de terrain n'était franchement pas commode. Ce faisant il rejoindrait plus vite des buttes et reliefs herbeux. Dans tous les cas, au vu de la vitesse à laquelle il avait poussé les chevaux, il avait un peu de marche devant lui.

...

De son côté, Czepple avait de la chance, le terrain se prêtait à se dissimuler rapidement aux regards de gens passant sur le chemin. Il fallait seulement réussir à être discrets sur un trajet de 5m pour être à peu près tranquille -- du moins si Wulfstan remplissait sa part du plan.

Czepple, Ignir et Levko mirent pied à terre. Pour le chef de manicle l'enjeu était double : éviter que l'ennemi repère une halte (mare de sang, piétinements), éviter une trace sanglante bien lisible réduisant à néant toutes leurs chances. Ignir avait eu le temps de s'appliquer un point de compression sommaire et ne saignait donc plus beaucoup. Mais Czepple se rendit rapidement compte que le tiefling éprouvé devenait distrait : il avait écarté un buisson avec une mais sanglante.

Les roublards avaient le choix : laisser cette trace relativement mineure, rincer le buisson pour le nettoyer tant bien que mal, ou arracher un bout de branche ?

Dans tous les cas il fallait se dépêcher et Czepple devait aider Levko dont les plaies n'avaient pas reçu le moindre soin. Les vêtements de l'homme étaient maculés de sang. En l'enveloppant dans un manteau, Czepple parvint tant bien que mal à éviter qu'il y en eût de partout, mais malgré ces efforts, des gouttes tombaient au sol. Elles étaient relativement discrètes pour des cavaliers galopant, mais deviendraient rapidement visibles s'ils ralentissaient l'allure et se mettaient à pister sérieusement.

Le trio percevait l'écho de ses poursuivants. Czepple avait peut-être quelques secondes devant lui pour essayer de faire disparaître les traces. Il pouvait aussi préférer aller plus loin avec ses comparses et compter sur la distraction des brigands.

Le plan initial consistait à se cacher derrière des reliefs et tenter de rafistoler Levko qui en avait bien besoin.
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Nailseater
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Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

par Nailseater » 18 nov. 2016, 10:47

Jasna écouta le discours enflammé de sa soeur avec attention et un brin de fierté. Cependant, elle n'était pas d'humeur à être positive. Demain serait un jour nouveau mais en cet instant, elle avait besoin de solitude et de tranquillité.

Elle ne répondit rien de plus qu'un "B'nuit" sans âme avant de s'allonger dos à ses compagnons d'infortunes et de tenter de s'endormir. En fermant les yeux, elle ressassa les quelques jours qui venait de passer. La garde lunaire, ses nouveaux compagnons de route, Czep. Comment les choses se passait-elle pour les autres ? Tauron.

Qu'est qu'on fiche ici ...
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Edzart
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Journal d'Aleksandr - Les Marais - Partie 5

par Edzart » 21 nov. 2016, 17:40

Jour ?+2 Heure : Environ 17h.


Cette journée a été éprouvante. Je suis en vie. Mais de si peu.


Tout s'est déroulé très rapidement. Le premier signe, ça a été un silence pesant. Les animaux ont cessé tout mouvement. Le souffle qui s'échappait de nos gorges s’est trouvé seul chant rauque de ces bois marécageux. Les feuilles elles mêmes avaient cessé de bruisser et les branchages au sol de craqueler. C’est Croac qui les vit le premier. Son croassement puissant arracha des lambeaux de silence tandis qu’il déchirait l’air, avertissant d’un danger approchant.
“Voukol ! Danger !” Furent les seuls mots que j’eus le temps de lancer avant que nous ne les vîmes. Au moment où les formes apparurent, surgit avec elles un vacarme assourdissant et pétrifiant. Le claquement de dizaines de pattes, soulevant poussières et branchages, d’araignées gigantesques, fit remonter dans mon dos une suée plus froide que la pluie glaciale qui nous arrosait. Surgissant à une vitesse stupéfiante, ici elles grimpaient à l’arbre, là glissaient sur le sol. Elles nous encerclaient. Par chance, Voukol avait eu le temps de dégainer et les gobelins qui nous accompagnaient se tenaient prêts.


La première créature se jeta sur le sergent qui la repoussa de son bouclier. De partout, les pattes semblaient surgir, entrainant avec elles un chaos auquel je n’étais pas préparé. Je restais au milieu de cette cohue, perdu, tandis que les gobelins se jetaient dans la mêlée avec un courage que je leurs connaissais pas. Qui aurait soupçonné que cette ignoble créature difforme pouvait placer avec tant de précision une flèche dans l’abdomen d’une araignée ? C’est quand l’un de ces insectes géants s’approcha de moi que je sortis de ma torpeur. Je réalisai alors la taille spectaculaire de ces monstruosités presque aussi hautes que moi. Leurs milles yeux me dardaient. J’étais leur proie. Comment étions nous passés aussi vite du statut de chasseur à celui de chassés ? Quand elle fit encore un mouvement vif vers moi, je sursautais et pointais ma baguette vers elle, traçant de ma main libre des runes abyssales et grognant de ma voix changée, les paroles du premier sortilège qui me vint.
La créature s’arrêta net. Elle roula sur le dos et ses pattes se plières et déplièrent au rythme de ce à quoi un rire frénétique ressemblait chez une araignée. Arraché à mon état second, je réagis alors en lançant des éclairs de feu sur les autres créatures qui chargeaient Voukol et les peaux-vertes. Les lames s’abattirent et une créature grilla sous l’énergie de mes flammes. Je sentais les feux remonter le long de mes veines. La douleur de la magie, arrachant chaque fois quelque chose de moi.


Les gobelins tombaient autant que les araignées. L’un d’entre eux servait de repas à un monstre qui lui avait ouvert la gorge. Tandis que des runes de feu flottaient devant mes yeux, que tous mes sens étaient occupés à goûter la magie, à subir la magie, à la ressentir, Croac me prévint d’un danger. Je l'aperçu immédiatement. Là, à l’orée du sous-bois, à peine visible, une silhouette se mouvait. Avant que j’eus le temps de réagir, avant même que j’eus le temps d’appeler à l’aide, elle était sur moi. Ignoble créature dégénérée, rongée par le chancre, ses griffes fondirent vers mon visage, prêtes à m’arracher la vie. Au dernier moment, à cet instant fatidique où le début de mon existence commençait à apparaître devant mes yeux, j’eus le réflexe de hurler la formule du sortilège de bouclier qui, in-extremis, fit glisser les hideuses lames de chitine sur une bulle à peine visible. Tout en appelant mon sergent à l’aide, je convoquai une nouvelle flèche de feu, à bout de force. Je n’avais plus rien d’autre, plus de tour dans mon sac ou de sortilèges pour me sauver. J’étais trop épuisé pour invoquer quelque chose de plus puissant. Bien que le feu le brûla, le monstre revint à la charge. Je crus que c’en était fini de moi quand Voukol apparut à mes côtés. Derrière nous, les gobelins restants achevaient les dernières araignées. Bien que le sergent m’eut rejoint, c’est avec moi que la créature luttait. c’est alors que les estampes que j’avais étudié me revinrent. L'ettercap. Le dresseur d'araignées. Une créature pour le moins stupide, bien que mortelle. Cette affreuseté du chancre que nous venions chasser était limitée. C’était ça, qu’il fallait que je vise. Tentant le tout pour le tout, aux prises avec elle, je modelais un sortilège d’illusion, l’étendant suffisamment pour me couvrir et… disparut alors, dans ce qui semblait, à ceux qui m’entouraient, être une fougère verdoyante et vigoureuse. Une oeuvre magistrale, digne des plus grand illusionnistes. Hésitant devant ma disparition et l’apparition de cette magistrale et sensationnelle fougère, la créature s’arrêta un instant. Je priai alors tous les dieux qui pouvaient avoir l’idée saugrenue de passer par là, pour que l'ettercap soit aussi stupide qu’il le semblait. Je fermais les yeux, suffisamment fort pour que de petites lueurs se mettent à flotter devant moi. Quand je les rouvris, Voukol était aux prises avec la créature qui s’était retournée contre lui. Profitant d’une ouverture, il enfonça sans la moindre hésitation, sa lame à travers l’abdomen gonflé de l'ettercap .


Autour de moi, les cadavres d’araignées s’accumulaient. Nous comptions les morts. Trois gobelins y étaient restés. Evidemment, l’imbécile qui continuait à me souffler dans la figure, persuadé de siffler un air merveilleux, lui, était resté en vie. Du moins, pour le moment. Nous déplaçâmes les cadavres de ses frères, les laissant dans les fourrées. L'ettercap, lui, je l’ai décapité. C’est dans ma cape déjà abîmée, qu’il alla se vider une dernière fois de son sang hideux, alors que je le trimballais en baluchons.


Nashmeska fut… heureuse de nous revoir. Horrifiée par la puanteur du chancre, elle m’intima de jeter la tête et ma cape au feu, ce que je fis sans broncher. Tant pis pour ma cape. Les gobelins, de leur côté, apportèrent les morceaux de choix des araignées, découpés avec amour, à leur grenade de maîtresse.


Laissant tout ce beau monde à leur petite fête à base de grillades et de postillons, nous abandonnâmes la belle sur son perron, avec la promesse d’avoir, de sa part, l’aide nécessaire pour remettre d’équerre la justice dans cette partie du pays.

Voukol décida alors que nous ferions route vers le croisement des chemins où l’on avait convenu du rendez-vous avec le reste des manicles.
Dernière modification par Edzart le 22 nov. 2016, 13:30, modifié 2 fois.
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Manicle de Czepple | Matin +7 -- TOUR 26

par Iris » 21 nov. 2016, 20:41

Levko et Ignir étaient couchés sur un sol où les touffes d'herbes dissimulaient souvent des pierres, allongés entre des genêts et de jeunes if. Ils étaient glacés et las. Ils ne tiendraient plus longtemps à ce rythme.

Heureusement les billes de Czepple avaient rempli leur usage et ralenti un peu leurs poursuivants, contraints à un pas précautionneux sur une portion de chemin. Sans cela, ils n'auraient pas pu tenter de se cacher. Wulfstan était loin désormais et il fallait espérer qu'il s'en sorte seul.

Czepple était le plus proche de la route, guettant précautionneusement ce qui se passait. Heureusement, la chance était avec les aventuriers pour le moment et les brigands poursuivirent en direction de la forêt.

Revenant vers ses compagnons, Czepple était songeur. Il sortit des herbes de son sac. Un peu de tissu humide, les plantes... il n'avait pas le temps de faire une infusion digne de ce nom, mais ça éviterait sûrement déjà que ça ne s'infecte. Ses gestes manquaient d'assurance, il était trop absorbé ou le manque de pratique ces derniers temps l'avait un peu rouillé.


....

Pendant ce temps, Wulfstan, obstiné et aussi digne qu'une tortue à la pesante démarche sénatoriale, rampait en direction -- approximative -- de ses compagnons.
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Manicle de Ludmilla - Jour 3 - Petit matin

par Iris » 21 nov. 2016, 21:24

Jasna, Ludmilla et Yardan s'étaient finalement assoupis au terme de cette journée interminable et bien trop riches en émotions.

Tauron et son chien étaient-ils morts ? Que se passerait-il quand l'autre manicle irait au point de rendez-vous ? Il n'y aurait personne... les autres comprendraient qu'il s'était passé quelque chose de grave, mais quoi ? Qu'iraient-ils imaginer ?

La chaîne bougea, tirant des grognements et des soupirs résignés, arrachant enfin les forçats à leur dernier refuge : le néant du sommeil.

Les gardes lunaires faisaient profils bas : ils avaient pu garder secrète leur appartenance à l'armée d'un pays rival et souvent ennemi, il valait mieux que cela reste le cas. Quant à s'échapper, ils pourraient mettre un plan au point quand ils en sauraient plus sur l'organisation des lieux. Il n'était pas difficile de se rendre compte aux visages fermés et abattus, qu'ils étaient parmi les rares à garder espoir.

On désigna aux nouveau un homme humain d'âge mûr, un peu affaibli, d'aspect neutre. Muscle sec, manifestement agile, il était régulièrement pris de quintes de toux inquiétantes dénotant un état de santé dégradé. Il se présenta comme "Terdéric."

Chaque groupe de mineur était organisé sensiblement comme une manicle, avec trois fonctions :

éclaireur : petits et lestes, ils sont envoyés dans les fissures et anfractuosités pour examiner le potentiel de galeries anciennes découvertes mais susceptibles de s’effondrer car fragiles
portefaix : les plus costauds ont les travaux de force
estimateur : chargé des rapports aux contremaîtres, porte-parole désigné (et parfois souffre-douleur si l’équipe n’a pas un assez bon rendement), doit aider les autres dans leurs tâches, en posture de soutien

L'homme venait de survivre à un accident dans la mine et ses précédents compagnons étaient morts. Comme il avait de l'expérience dans le travail, il se vit confier les nouveaux. Mais ceux-ci seraient aussi sous le regard terrible de "Nôl", un colosse garde-chiourme armé d'un fouet et d'un maillet et vêtu d'un épais tablier de cuir qui devait bien valoir une armure.

Que cherchait-on ici ? Du minerais, mais on voulait aussi déblayer progressivement d'anciens accès à une forteresse naine. Pourquoi ? ça, on ne l'expliquait pas aux mineurs. Terdéric pour sa part était devenu esclave pour cause de dette. Plus précisément, quand il avait commencé à en contracter, il s'était vendu lui-même pour un temps limité. Il devait travailler quelques années et après -- s'il était toujours vivant -- il ressortirait, sans dette. Ce statut lui permettait de loger dans un autre baraquement que Ludmilla, Jasna et Yardan, qui eux, étaient installés avec "coriaces - à surveiller de près".

L'activité à la mine était répartie entre ceux qui exploitaient un filon, ceux qui traitaient le minerais à la surface, et ceux qui creusaient pour dégager des galeries, les explorer et signaler de nouveaux filons. C'était cette dernière mission qui était la plus dangereuse : il pouvait y avoir des poches de gaz, ou bien des monstres de l'inframonde qui traînaient... voire qui chassaient...
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Re: [Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière

par Atorgael » 24 nov. 2016, 22:38

Levko émergea de sa torpeur un instant. Le sol froid et humide lui avait presque fait oublié la douleur de ses blessures. Mais elles étaient toujours là. Il retint la plainte qui menaçait de dévoiler leur position.

Il avait vaguement le souvenir d'être monté derrière Czep et qu'ils s'étaient éloigné de leurs adversaires.
Il remarque qu'Ignir était à côté de lui à même le sol, à peine en meilleure forme que lui.
Czep avait déballé quelques herbes pour leur apporter quelques reconforts

Levko ne voyait pas Wulfstan, le nain devait monter la garde quelque part.

Dans un effort pathétique, Levko dit tout bas :

"Vous auriez pas une petite bière chef ? J'ai jamais été fan de la tisane."
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Manicle de Ludmilla - Jour 3 - Vers les Mines

par Etmer_Fachronies » 26 nov. 2016, 11:25

Le devoir et l’audace, l’obéissance et l’accomplissement… tant de concepts d’une importance capitale. Fallait-il remplir son devoir pour s’accomplir à travers lui ? Ou l’Accomplissement était-il au contraire le Devoir ultime, qui alors conditionnait à travers lui toute forme d’obéissance ? La Grande Roue était-elle le socle primordial de la Balance, ou la Balance devait-elle servir de guide pour arpenter les Voies tracées par la Grande Roue ?

Yardan hésitait, perdu en plein questionnement. Depuis sa conversation de la veille avec les deux sœurs, l’homme des îles réfléchissait intensément. Au cours de sa récente aventure, le point de bascule entre le respect de l’Ordre et la poursuite du Devoir s’était avéré mince, si mince qu’il craignait de n’avoir su le distinguer. En cette heure sombre, il ne savait guère si son action était allée de concert avec la volonté de Draaz, le Dieu Dragon. Leur situation présente, enchaînés en plein milieu d’un camp d’esclaves crasseux, n’était au final que le révélateur de cette impuissance à sicerner le Vrai. Le Serpent s’était joué d’eux, et ils n’avait su faire face.

Alors que Yardan cheminait vers les mines avec le reste de sa manicle, où leur devenir d’esclave allait s’illustrer dans toute sa rudesse, il n’avait de cesse de retourner ces éléments. Son esprit butait sur la nuance fine qui existait entre les deux, ainsi que sur leur imbrication dans cette toile complexe qu’était le grand Tout. Une question, avant tout, tournait en boucle dans sa tête. Avait-il bien agit, ou s’était-il contenté de se laisser porter par le flot du Destin ?

Pour les disciples du Commencement, nulle de ces deux démarches n’était condamnable, mais pour peu que celles-ci soient connues et désirées comme telle. L’ignorance était le seul Fléau, car l’arpenteur se devait d’être maître de ses Choix quant aux Epreuves rencontrées sur la Voie. En cela était l’accomplissement, en cela était sa Quête.

La liberté… le sujet ramena Yardan au monde réel, et à ce qui l’entourait. Jasna, Ludmilla et lui-même cheminaient vers les mines après avoir avalé un brouet insipide, en compagnie de deux nouvelles têtes. Le premier, un homme sec entre deux âges nommé Terdéric, était le responsable de leur groupe désignés par les gardes de cette geôle sous-terraine. L’homme s’était rapidement présenté à eux, mais Yardan n’avait pas saisi ses explications. En quoi un homme sain d’esprit irait-il abandonner son libre arbitre et sa liberté d’action, les deux biens les plus précieux confiés par Draaz aux hommes, pour éponger de simples dettes d’argent ? Pour le moine, cet homme était soit fou, soit sot, et l’occasion de trancher entre les deux se présenterait rapidement. D’ici là, et jusqu’à ce qu’ils parviennent à s’échapper, le fait de savoir leurs actions conditionnées par ce Terdéric était très déplaisant.

Le second personnage, encore plus rébarbatif, s’avérait directement lié aux esclavagistes et aux assassins du village arolave. Il se prénommait Nôl, un nom grossier qui collait comme une seconde peau à ce colosse qui les lorgnait d’un œil inquisiteur alors qu’ils se déplaçaient. L’espace d’un instant, Yardan se rappela la petite fille qui pleurait à l’étage de la maison, cette enfant qu’ils avaient secourue ce qui lui semblait une éternité plus tôt. Il se rappela également des morts, il se souvint des piles de cadavres entassés sommairement. Tant de vie balayées, tant d’âmes brutalement arrachées de la grande Tapisserie, tant de volontés et de rêves brisés. Et ce Nôl prenait part de sa pleine volonté à tout ceci. Yardan senti ses mâchoires se crisper d’une haine froide.

L’adepte du Souffle percevait une détermination nouvelle passer dans ses membres alors que sa Volonté se raffermissait. Draaz ne tolérait ni le meurtre, ni l’esclavage. L’interrogation devrait attendre leur sortie de ce trou. Ces fous paieraient quand viendrait l’heure de briser leurs chaînes, et Nôl en serait du lot. L’exhortation au calme de Ludmilla prévalait de façade, certes, mais uniquement dans un premier temps, un premier temps que le moine souhaitait le plus court possible. Quand les Commandements étaient bafoués, le Châtiment devait s’abattre pour laver l’Injure et absoudre le Parjure.

L’esclavage… Même si la discussion d’hier avec ses compagnes d’infortune s’était rapidement éteinte, Yardan en retenait plusieurs points importants. Déjà, il avait noté aux premières paroles de Ludmilla que leur présente situation avait de sombres échos pour elle. Un passé en lien avec une telle infamie ? Le moine avait du mal à imaginer ces deux sœurs pleines de vie connaître un jour pareille situation. Pourtant, il l’avait constaté, nombre de choses étaient possibles en ces froides terres du Nord, et Draaz pouvait infliger une Epreuve ardue à ceux qu’Il estimait dignes. Yardan aborderait le sujet si l’occasion se présentait.

Pourtant, au-delà de ces souvenirs, l’adepte du Commencement avait noté un élément crucial. L’esprit combatif de ses compagnes de manicles n’avait pas faibli, et ce malgré le désespoir et la peur qui stagnaient au fond de ces baraquements oubliés par le Jour. C’était là une détermination qui témoignait d’une force d’esprit admirable. Le plus dur était rempli, s’échapper ne serait qu’une question de temps.

Les paroles de l’ordonnante résonnèrent à son esprit. Les gens d’ici avait besoin d’espoir, avait scandé la guerrière rousse à son encontre. C’était vrai. Il n’avait pas répondu sur le moment, plongé dans ses propres réflexions, mais plusieurs idées s’agençaient désormais. Ils devraient également veiller à s’enquérir de Tauron, leur dernier compagnon de manicle. Les trois membres de la Garde Lunaire ignoraient tout du sort qui lui avait été réservé. Si l’elfe était encore en vie, ils l’extirperaient de cet enfer en même temps qu’eux.

Cependant, avant de pouvoir agir, tous les trois se devaient d’en connaître d’avantage sur le sort qui allait leur être réservé. Comme nulle interdiction de parler n’avait été proférée, Yardan s’adressa à leur nouveau responsable de groupe, ce Terdéric qui s’était vendu aux esclavagistes.

- Sieur Terdéric, j’ai là plusieurs questions quant à nos futures tâches dans ces mines, dont nous nous approchons présentement. Qu’en sera-t-il de la fonction de notre groupe, une fois arrivée à destination ? Avez-vous déjà statué quant à nos postes respectifs, ainsi que présentés hier ? Y a-t-il des choses d’importance que nous sommes en devoir de garder par devant notre esprit, auxquelles il nous faudra veiller une fois en bas ?
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau 6
CA 15 - PV 45/45 (6d8) - DV 6/6 (d8+2) - Points Ki 6/6 - Héroïsme 3/3 - Gourde 10/10

Iris
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Manicle de Czepple | Matin +7 -- TOUR 27-40

par Iris » 26 nov. 2016, 20:58



Le nain Wulfstan progressait méticuleusement dans les fourrés.

Dans le lointain, il entendit des voix et discussions entrecoupées de hennissements. Les brigands paraissent revenir sur leurs pas, moins vite.

... allaient-ils retrouver la piste des gardes lunaires à présent qu'ils devaient savoir qu'ils avaient été leurrés ? ...

Le rôdeur n'avait pas été repéré. N'empêche qu'un autre que lui aurait sûrement été remarqué, une trace de pas ici, une branche cassée ici... Tout était de nouveau calme du côté du nain et il pouvait poursuivre sans se sentir menacé.
Si je ne suis pas là, vous pouvez me trouver ici ou ou par MP.

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