par Etmer_Fachronies »
06 août 2017, 21:01
Toujours assis sur le sol à proximité de l’endroit où Ludmilla était allongé, Yardan méditait. Ses yeux fixés droit devant lui, sans vraiment voir le mur de pierre qui lui faisait face, l'adepte du Souffle laissait l’harmonie reprendre possession de son corps et de son âme, ainsi que le commandait le sixième Mouvement. Lentement, il inspirait puis expirait profondément, essayant d’arracher son esprit à l'immédiateté de la Forge sacrée, où lui et ses compagnons se trouvaient.
Les derniers échanges avec ceux-ci l’avaient rassuré. En dépit de la mort du druide et de la perte de son chien, revoir les membres de la seconde manicle presque au complet avait été un soulagement. A ne point en douter, une telle coïncidence sur le tissu du Grand Tout était chose trop belle pour ne pas avoir été manœuvrée par un concourt divin. Draaz et Forgeron, dans Leurs grandes volontés, avaient œuvré pour que les choses soient ainsi.
Les efforts des deux manicles combinés, ils avaient tous su se montrer dignes de l’Epreuve du Jour imposée par la Grande Roue. C’était là une prouesse qui emplissait le moine de joie. Mais les périples du lendemain allaient s’avérer redoutables, car les séides du Serpents, orphelins après leur récent coup d’éclat, allaient tout faire pour leur barrer la route.
Aussi, quand l’Eveillée Jasna était allée s’allonger plus loin dans la salle, Yardan avait jugé opportun d’entamer sa méditation.
Mais un éclat de rire, que Yardan aurait reconnu entre mille, vint faire voler sa concentration en éclat. De toute évidence, ce n’était pas encore l’heure pour son esprit de parcourir les volutes de l’éther.
Soupirant, le moine se retourna. Au fond de la salle, Ludmilla riait, faisant tourner une robe aux couleurs vives devant l’elfe magicienne, la dénommée Caliobé. Les deux femmes semblait follement s’amuser, un peu à l’écart du reste de la troupe qui commençait à prendre ses dispositions pour la nuit à venir.
Yardan observa un instant les deux femmes en silence, un demi-sourire aux lèvres. Il était partagé entre l’agacement de voir son début de méditation si facilement interrompu, et l’étrange sentiment de bien-être qui le saisissait désormais à chaque fois qu’il était question de l’ordonnante Ludmilla. Le moine avait vaguement conscience que les deux phénomènes étaient liés, en quelque sorte, mais sa réflexion ne s’étendait pour l’heure guère plus loin. Le sentiment de contentement l'emporta, et il se contenta de hocher la tête, satisfait de voir la jeune femme de nouveau souriante après avoir frôlé la mort de si près.
Puis il nota un détail qui le choqua, et son sourire s’effaça. Sur la peau de l’ordonnante, là où Gaspardin avait imposé ses mains, des gouttes de sang perlaient des ex-blessures béantes qu’il avait clos. De toute évidence, les lésions profondes avaient été curées par la magie du paladin, mais les plaies n’étaient peut-être pas entièrement refermées. Et comme la douleur avait été ôtée par l’intervention divine, la guerrière ne ressentait sûrement pas les tiraillements de ses chaires en cet instant.
Avant même d'avoir pu réfléchir, le moine était déjà sur ses jambes, et s’avançait ers les deux femmes.
- Ordo… Ludmilla, entama-t-il, le Dieu-Dragon m’en soit témoin, interrompre joie partagée est chose qui ne me sied guère. Mais nécessité est mère d’action, aussi me dois-je de briser la liesse présente. Mes yeux n’ont su mentir, aussi ai-je noté sur ton corps article pressant à considérer. Puis-je me pencher sur tes blessures ?
Il nota le teint rosissant de la jeune femme, mais comme elle ne l’interrompit pas, il effectua son inspection.
- Hum, c’est bien ce que je craignais. Ordonnante, Gaspardin a bien traité cœur du martyr qui est tien, mais surface reste à panser. En de rares occasions, il me faudra user de fil pour refermer tes plaies, je le crains.
Observant la robe rendue à l’arcaniste, l’adepte du Souffle eut une idée. Il regarda l’elfe troublante droit dans ses yeux rieurs, et la questionna calmement :
- Dame Caliobé, sachez que mes simples et mes ustensiles de cure m’ont été ravis. Je le regrette, mais ce fut acté lors de notre asservissement. Aussi, je me dois d'humblement vous mander matériel. Vous disposez là de tissus, la Grande Roue vous aurait-elle induit à posséder fil et aiguille de surcroit ?
Les Aigles d'Arolavie : Yardan, adepte du Dieu-Dragon - Moine de niveau
6
CA
15 - PV
45/45 (6d8) - DV
6/6 (d8+2) - Points Ki
6/6 - Héroïsme
3/3 - Gourde
10/10