[Arolavie] Chapitre 1 - Garder la frontière Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Pwyll]

Gaspardin répondit doucement à Aërys :

- D'accord... Aërys. Je n'avais rien pris pour une leçon, tu sais ? Je trouve que tu es apaisant et tu sembles intelligent et bienveillant, je suis très content de voir arriver une personne comme toi !

Puis, plus haut pour se faire entendre, il parla, avec calme, sans aucune agressivité, mais avec une fermeté qui ne laissait l'ombre d'un doute .

- Pour ma part, il me semble hors de question de partir en prenant certains esclaves et pas d'autres. Je reste sur ma proposition de plan, avec des améliorations tactiques bien sûr qu'on peut apporter. Récupérer les Arolaves et laisser les autres crever dans cette mine, c'est pas pour moi. L'esclavage, c'est... c'est mal c'est pas respectueux de ce qui fait de chacun de nous des personnes à part entière.

Aller négocier avec le Seigneur local, c'est se jeter dans la gueule du loup, perdre l'effet de surprise et diviser nos forces. Maintenant, je sais bien que tout le monde essaie de faire au mieux, mais c'est mon point de vue.

[Aërys]

Le mage elfe appréciait d'entendre l'halfelin exprimer son refus d'abandonner quiconque au main des esclavagistes et approuva d'un signe de tête. N'étant pas du genre à sonner le tocsin ou galvaniser un auditoire, il ne rebondit directement pas sur le sujet, davantage intéressé de percevoir quel était l'état d'esprit de chacun sur ce point et particulièrement le sergent Voukoll. Le sujet était grave et sérieux et pouvait très bien voir exploser l'union précaire de cette assemblée d'individus de tout horizons. Il décida pourtant d'exprimer son opinion complète, plutôt que d'essayer d'éviter de les froisser.

"Il est évident que chacun veut atteindre le meilleur résultat possible dans tout ces défis. Mais quelque soit le courage - ou la colère - qui soit mis à l'ouvrage, il faut être réaliste sur le fait qu'il semble peu probable d'y arriver sans perte, sans connaitre l'échec à certains niveaux. Je vous livre ma conviction profonde : il faut en savoir plus, être sûr des forces en présence." Aërys continua.
"Pour l'aspect des retombées politiques possibles, être sûr du rôle de la noblesse locale. Les esclavagistes n'ont aucune raison de faire remonter au niveau du roi lothrien une intervention contre eux. Ce risque ne peut venir que des occupants du château. Sans même atteindre le seigneur local, il doit être possible d'obtenir des informations d'une personne de son entourage ou mieux appréhender celui qui assure la liaison entre eux ou les esclavagistes."
"Pour ces derniers, connaissez-vous le détail exact de leur effectifs et leur ressource ? Savez-vous s'ils ont un ou des pratiquants de magie parmi eux ?" Aërys regarda Terderic, dont il avait semblé comprendre qu'il avait pu s'échapper des geôliers en question.
"Le plan de Gaspardin inclut la désorganisation de ces gens. Savons-nous par groupe de combien ils se déplacent, pour pouvoir réduire leur effectifs cumulés ? Savons-nous où ils gardant les vivres, sans lesquelles il sera impossible de ramener les paysans en Arolavie ?"
Cela fait beaucoup de questions je le sais. Les obtenir retarderaient évidemment une intervention armée mais cela permettrait d'atteindre le meilleur résultat possible." Il avait appuyé ces derniers mots avant de reprendre d'un air navré.
"J'ai conscience que vous ne voulez pas laisser les villageois - ou d'autres victimes - à leur sort et je ne le souhaite pas non plus. Il est évident qu'ils sont maltraités mais s'ils sont effectivement employés à du travail d'excavation, les esclavagistes n'ont aucun intérêt à les tuer."

Aërys attendrait le moment opportun pour faire un signe à Alexsandr pour l'entretenir à l'écart.

[Iris]

La nuit était insensiblement tombée. Il y avait au campement une charrette, un foyer qui était aussi la seule source d'éclairage, un coin latrine, un ruisseau (à l'opposé du précédent), un abri sous-roche d'environ 10m² ; deux chevaux noirs pour l'elfe, une mule, et pour les gardes arolave, 6 chevaux ; et treize individus occupés à décider d'un plan.

La tirade ferme de Gaspardin avait laissé planer un silence auquel mit fin l'elfe, évitant peut-être à certains de répondre sur le sujet sensible de la justice ou de l'éthique ? ...

Voukoll alla chercher un seau d'eau au ruisseau pour se rafraîchir un peu, enfin, faire un vernis de toilette. Il installa une couverture en laine par terre, vers la partie extérieure de l'abri sous roche, et commença ses ablutions tout en répondant pour ce qu'il savait :

" Dans les 300 esclaves, peut-être un peu moins ; et une trentaine de matons sur place ; des roulements, c'est à dire que le nombre d'adversaires potentiels sur place est stable. On n'a pas d'infos sur le château, ou la Maison Grovaedr."

" Pour ce qui est de la magie, y'en a pas beaucoup en Lothrienne. "

Le sergent eut un regard à destination d'Aleksandr, avec l'air de sous-entendre que le magicien devait en savoir plus sur la question du pourquoi il y avait si peu de magie en Lothrienne, et ce que cela pouvait impliquer pour le groupe.

[Pwyll]

Spoiler

Je ne cherche pas à spammer le forum, Iris souhaitait que j'exprime le point de vue de Caliobé

Caliobé apprécia que le sergent laisse la liberté de discuter à tous.

Quelques regards se tournaient vers elle, tout comme chacun était tour à tour scruté par le groupe pour exprimer une opinion en ce moment décisif.

Elle se leva de son ouvrage d'élagage, maintenant terminé pour prendre place à côté du feu de camp. Les flammes habillèrent son visage d'ombres et de lumières à l'effet théâtral et allumèrent dans sa chevelure cette couleur violine si particulière.

- Bon, cette histoire d'esclavage... c'est une barbarie stupide typique des peuples brutaux. Après, il faut aussi que chacun se prenne en mains. Si on va les chercher, il faut qu'ils choisissent leur destin, qu'on leur propose de prendre les armes, mais aussi de rentrer chez eux, de partir où bon leur semble. Ceux qui nous suivraient doivent être des gens décidés et volontaires, pas un troupeau apeuré.

La Melessë plongea son regard troublant dans celui de Voukoll puis dans celui d'Aleksandr, sur lequel elle s'attarda un peu trop longtemps avant de reprendre :

- Puis quand même, je vous rappelle qu'on a une Fée dans les parages. Personnellement, je veux absolument la rencontrer et si nous la voyons, ce doit être avant toute action contre la mine. Une fois l'attaque lancée, il n'y aura qu'une priorité, aller vite. Cette fée pourrait proposer un conseil ou même un secours dans notre attaque de la mine.

Profitant de la réflexion que cela suscitait dans son auditoire, elle poursuivit :

- Vous ne voulez pas déclencher de guerre ? Alors pourquoi diantre prendre le risque d'aller réveiller ce château et la noblesse locale ? Si nous nous occupons uniquement de la mine, il sera facile pour eux de couvrir l'affaire, puisqu'elle n'est pas censée exister. Si les choses tournaient mal au château en revanche... les risques d'escalade seraient bien plus importants.

Se tournant légèrement vers Aërys :

- Trouver des informations fiables sur le réseau d'alliances et d'influence politique de la région dans notre situation actuelle, c'est selon moi infaisable. Toute l'histoire de contacter les Nobles comporte bien plus d'inconnues invérifiables qu'une action ciblée sur la mine. Qui sait vraiment de quels appuis le seigneur local pourrait disposer à la Cour royale de lothrienne ?

Haussant les épaules, elle conclut :

- Je vais vous dire, j'ai vu ce qu'on a fait aux monstres du Chancre dans le temple. Ces gardiens de la mine, on va en faire une bouchée. Même si des hommes du château arrivent, je ne donne pas cher de leur peau. C'est nous le grand méchant loup caché dans la lande, pas eux. Vous vouliez venger Tauron ? C'est le moment.

[Atorgael]

Levko avait fini de tracer les cartes et s’aperçut de la présence du bol apporté par le Sergent, Il se rendit compte qu'il avait faim et se jeta sur la nourriture en écoutant d'une oreille plus ou moins attentive les plans et autres stratagèmes pour sortir les esclaves de là.
Ça tournait en rond. Sérieusement.
Il avait du mal à comprendre pourquoi tout ceci prenait une tournure aussi compliquée. Il suffisait de faire sortir les esclaves et on verrait bien ceux qui arriverait à suivre. Comme il l'avait déjà fait remarqué, ça ne serait pas simple pour tout le monde de s'en sortir en cas de grosse bagarre. Ce qui allait arriver si on suivait le plan de la sorcière.
Il était bien moins optimiste de leurs chances de s'en sortir tous. Et plus que les esclaves, Levko tenait à ce que tous ses compagnons d'arme retourne au fort. Impossible d'en perdre d'autre.

" Et si on demandait au chat'lain d'libérer les esclaves ? "

C'était sortit tout seul, la seule façon logique qui s'était imposé à sa réflexion. Puis, poursuivant cette idée à voix haute :

" J'me doute qu'il va pas être d'accord, mais avec une lame sous l'nez, j'le vois pas refuser; Sa vie contre celle des esclaves !
Faut juste trouver un moyen d'entrer et de l'chopper. Faudra se fondre dans la populace et ouvrir deux trois portes mais bon, rien d'impossible.
Tout cas, c'est pas plus stupide que d'foncer dans l'tas etr d'y rester à coup sûr. "

Laissant à ses compagnons le temps de prendre en compte ses paroles, il finit son bol avec un hochement de tête appréciateur en direction du cuistot.

[Pwyll]

" Tout cas, c'est pas plus stupide que d'foncer dans l'tas etr d'y rester à coup sûr. "

Caliobé rétorqua du tac au tac :

- Personne n'a parlé de foncer dans le tas, juste d'appliquer une attaque méthodique, par surprise, par petits groupes organisés. En allant voir la Fée auparavant. Elle aura peut-être des augures à nous révéler. Prendre un seigneur en otage, c'est multiplier les soucis par deux et risquer un conflit diplomatique.

[Iris]

Voukoll était un peu étonné par l'échange tendu entre Caliobé et Levko, et fronçait les sourcils avec circonspection :

" Minette, la fée, elle peut pas faire n'importe quoi. On est allée la voir déjà. Elle n'agira que dans son domaine, le marais de Klotchya. "

" En tous cas, si déjà on part la chercher, y'aura plus d'urgence : elle crèche à une bonne journée d'ici, un jour et demi si on doit se déplacer en faisant attention à ne pas être repéré, et peut-être plus s'il faut ralentir pour éviter que l'état des blessés s'aggrave."

Il se leva et fit quelques pas : "C'est sûr que c'est tendu entre Arolavie et Lothrienne, mais je saurais pas trop dire ce qui va passer ou aggraver... En tous cas, quoi qu'on fasse, c'est clair qu'on n'affichera pas notre appartenance. On sera... des bandits des marches ou un truc du genre..."

[Edzart]

Où donc est passée votre bonne humeur très chère ?

[Casaïr]

Les discussions s'enlisaient, chacun y allant de son plan, et personne pour se mettre d'accord sur au moins une facette de l'un d'eux. L'heure tournait, la nuit tombait, et moi je fatiguais de plus en plus. J'étais cependant rassurée de voir qu'au moins Gaspardin et Aërys ne prévoyaient pas de laisser sur place les personnes dont nous n'avions pas nécessairement la responsabilité.

"Sergent, si vous le permettez, je souhaiterai aller m'allonger, dis-je à Voukoll avant de regarder les autres, l'air las. Je ne suis pas une stratège, je n'ai jamais fait d'école militaire. Je suis née et ait grandi esclave. Je ne peux donc pas vous proposer de plan car celui-ci serait certainement idiot. Je vous demande simplement de trouver un terrain d'entente, de poser sur papier ce que l'on sait, et ce qu'il nous manque comme information vitale qu'il nous serait possible d'obtenir afin de compléter les idées déjà exposées. Et, je vous en prie, ne pensez pas à ne sauver que les villageois, ce serait juste trop horrible d'abandonner les autres à leur sort."

Sentant les larmes me monter aux yeux, je me détournai pour les essuyer avant de faire de nouveau face au sergent, attendant sa permission d'aller me coucher.

[Atorgael]

La tirade le Ludmilla avait quelque peu surpris Levko et il lui dit ce qu'il avait sur le coeur quant à ses pleurnicheries.

" Reste Ludmilla. Tu crois qu'on est des stratège nous ? Regard'nous bien. Si on est lucide, y'a que l'sergent qui pourrait nous parler stratégie.
J'suis fils de paysan et j'aurai du l'être aussi. J'y comprend qu'dalle en politique ou à la magie ou aux dieux ou je sais quoi. Alors t'as autant ta place que nous ici, même plus, t'es une guerrière, une cheffe de manicle. "

Le ton avait été ferme, presque menaçant. Avait-il outrepassé son rôle ? En son for intérieur, il savait que non, s'ils voulaient s'en sortir, tous devaient être d'attaque le moment venu.