[Arolavie] Chapitre 6 - Les cendres de Fort Ditelni - [JOUR 9, minuit à JOUR 11 midi] Une aventure de la garde lunaire de Fort Ditelni à la frontière nord-ouest de l'Arolavie.

[Pwyll]

Le paladin hocha la tête puis croisa le regard de Milla de son œil clair.

- On ne s'ennuie pas avec la Garde Lunaire. C'est parti alors...

Avant le départ, Gaspardin se recueillit auprès des dépouilles (tombes fraîches ?)

[Iris]

Par égard pour les familles des défunts qui réclamaient généralement les corps quand c'était possible pour les inhumer dans leur région natale, les dépouilles, du moins ce qu'il en restait, étaient rassemblées dans des linceuls. Le capitaine allait consulter les registres pour savoir qui enterrer immédiatement, et qui traiter différemment.

De fait, chacun des gardes lunaires à l'occasion de son engagement avait donné des instructions pour ses funérailles qui seraient suivies dans la mesure du possible.

[Casaïr]

Je notais mentalement les indications du capitaine quant à la route à suivre. J'étais un peu soulagée de savoir que le gobelin se reposerait avant de repartir pour le campement des bandits même si je n'avais aucune idée de la vitesse de récupération de ces créatures. Je saluais Galaktion, fit un signe de tête de remerciement en direction de Gaspardin puis filais vite pour récupérer de quoi manger sur la route. J'en profitais pour répondre au halfelin.

"Je ne suis pas une grande cavalière, pour te dire, je suis montée sur un cheval pour la première fois il n'y a que quelques semaines, et ça ne m'a pas laissé forcément que de bons souvenirs. Nous tiendrons compte des avertissements du capitaine, on ne poussera nos montures que lorsque le terrain s'y prêtera et en leur ménageant des plages de repos suffisantes pour récupérer, en marchant à côté si c'est possible ou en s'arrêtant lorsque ce sera vraiment nécessaire."

Réfléchissant aux risques d'embuscades comme l'avait souligné le paladin, je récupérais à l'armurerie de quoi tenir d'éventuels opposants en respect à distance. Une fois mes affaires préparées et vérifiées, j'allais me recueillir un instant devant les victimes du dragon, espérant qu'ils puissent trouver le repos éternel. Cela fait, j'allais atteler ma monture avant de grimper dessus presque facilement, l'animal revêche renâclant et cherchant à faire un écart pour m'empêcher de m'installer sur son dos. J'ajustais une dernière fois ma cotte de maille et l'attirail que je portais pour ne pas être déséquilibrée sur mon cheval avant de donner le signal du départ.

"Merci encore, Gaspardin, dis-je à mon compagnon en souriant. Tu n'es même pas encore engagé dans la Garde que tu te retrouves dans ses problèmes jusqu'au cou. Le fait que tu m'accompagnes me fait chaud au cœur." Puis, après un moment : "J'espère que Yar...dan... et les autres vont bien."

Spoiler

Tu me feras signe lorsque j'aurai totalement récupéré des dommages de la dragonne

[Pwyll]

- Et ben, on peut dire que t'en vois du pays, ma belle !

Gaspardin se tourna vers Milla :

- Euh, je parlais à ma mule, bien sûr.

Bien plus habitué à la position de cocher que celle de cavalier, on sentait que l'aisance du cavalier émérite n'y était pas vraiment non plus pour le Halfelin, même si Foudre Molle était placide et très coopérative tant qu'il s'agissait de son petit maître.

- Je l'espère aussi, Milla, je l'espère. A vrai dire, j'pense qu'il serait étonnant qu'ils aient eu autant d'embrouilles que nous.

[Iris]

Ludmilla avait déjà fait le chemin de Dilergorod jusqu'à Fort Ditelni, même si cela avait été rapide et en tant que passagère. Elle savait donc qu'à mesure de l'approche de la ville, il y aurait de plus en plus de villages, des auberges et des relais où elle pourrait au besoin changer de cheval. Il serait donc possible d'aller en marche rapide jusqu'à ce premier point, et de là, accélérer en changeant fréquemment de monture. Il était également envisageable de prendre Gaspardin en croupe si le duo voyageait léger. Les modalités de leur voyage ne leur feraient sans doute gagner d'une demi-journée au vu des compétences de cavalière de Ludmilla.

Quelle que fût la décision, le chemin se présentait comme une promenade plutôt agréable, et surtout pénible de par sa longueur. Ludmilla avait une bourse garnie par le Capitaine, ainsi que des documents établis par lui et une missive à présenter aux officiers. A moins de vraiment jouer de malchance -- pouvait-on faire pire qu'être assaillis par un dragon ? -- le duo de jeunes paladins avalerait les lieues sans aspérité notable.

[Casaïr]

- Et ben, on peut dire que t'en vois du pays, ma belle ! Euh, je parlais à ma mule, bien sûr.

La phrase de Gaspardin me fit rire et je lui plaquais un baiser sonore sur le front.

"Allez, mettons-nous en route, maître paladin ! Je te prends en croupe ? Sur mon cheval, hein ? Ne te fais pas de fausses idées", lançais-je en tirant la langue.

C'est ainsi que, tous les deux sur le même cheval, avec les missives et rapports du capitaine dans les fontes de ma monture, nous nous mîmes en route pourGilergorod. Ce voyage avait un petit air de déjà-vu, bien qu'un sentiment d'urgence planait au dessus de nos têtes. Difficile de profiter du moment, nous devions nous hâter autant que possible.

[Pwyll]

La situation était plutôt insolite et un brin inconfortable, mais, au moins, on n'avait pas positionné le Halfelin à l'avant du hongre alezan, comme on l'aurait fait pour un jeune enfant de sa taille.

Gaspardin s'agrippa comme il put, tantôt à la taille de Milla, tantôt à la selle, ses courtes jambes rebondissant de façon fort peu digne de chaque côté du puissant animal.

Pendant tout le début du voyage, il craignit qu'une embardée soudaine ne l'envoie valdinguer dans les airs pour finir la tête encastrée dans une ornière.

Quant aux chocs impromptus subis par son entrejambe, mieux valait taire ce triste passage. La gloire qu'y disaient, l'aventure... !

[Iris]

Spoiler

Et Musique !

COSMO SHELDRAKE - The Fly : https://www.youtube.com/watch?v=5jdsC7l ... Xd05NZWuGQ

ça pose l'ambiance, non ?

Et un jet de dressage à d20(18) pour Ludmilla ^^

La cavale s'appelait Bourdon et avait un pas joyeux à mesure qu'elle s'éloignait de Fort Ditelni. Les chevaux sont des animaux grégaires, qui cherchent toujours à aller vers leurs congénères quand ils ont le choix, mais après la nuit qu'ils venaient de passer, Bourdon semblait trouver plaisir à mettre de la distance entre lui et un lieu qui sentait encore le sang et croassait de tous les corbeaux attirés par l'odeur du massacre.

La route était dans l'ensemble entretenue. L'hiver venait de finir depuis peu, et les cul-de-poule causés par les intempéries de la mauvaise saison n'étaient pas encore réparés. Heureusement, cela ne dérangeait pas la monture qui poursuivait d'un pas presque dansant et syncopé, comme si elle avait à l'oreille une drôle de musique. La tragédie restait derrière eux, et devant eux, à l'horizon, c'était l'aventure ! Inconfortable, et picaresque et pleine d'espoir.

Les oiseaux chantaient à tue-tête, dans les trouées des nuages du ciel, un bleu aussi éclatant qu'un sourire de joie pure.



Alors que le duo passait à côté d'une clairière qui devait résulté de coupe d'arbres dans les années, précédente, il apparut une silhouette sur le bas côté. Elle leur faisait signe. En approchant il apparut qu'il s'agissait d'une femme bossue, franchement disgracieuse (mais Aleksandr était bien pire, elle était juste normalement laide et bossue), avec une robe et un manteau miteux et un bâton de marche.

Une fois que les aventuriers furent à proximité d'elle, elle leur parla avec un ton mi-inquiet mi-joyeux, un mélange bizarre, mais elle paraissait insignifiante, en tous cas pas en mesure de faire du mal à une mouche :

" Ah vous tombez bien ! Mon sac est coincé sous un tronc qui a roulé dessus, et je n'arrive plus à le dégager ! Je l'avait posé là, j'étais allée ramasser des herbes, prendre de l'eau au ruisseau, et puis j'ai vu qu'il y avait un terrier de lapin, j'ai voulu les attraper, j'ai un peu creusé, mais je m'y suis prise comme un pied, et non seulement ils sont sortis en me sautant à la figure, mais en prime, le tronc à côté, s'est enfoncé, a glissé, et roulé juste un peu, mais juste ce qu'il fallait pour coincer mon sac ! Seriez-vous assez aimable pour aider une pauvre vieille ?"

Elle pouvait avoir n'importe quel âge à partir de 45 ans.

[Pwyll]

- Ben ça alors, on tombe bien pour un arbre qui tombe mal ! Répondit Gaspardin à la volée.

- Montrez exactement où il est coincé ?

Le Halfelin, plutôt confiant naturellement envers cette femme, prit néanmoins la précautions de faire appel à sa perception divine si elle devait cacher sous cette apparence paisible une nature maléfique surnaturelle. Il profita du mouvement qu'elle esquisserai sans doute vers son sac pour se concentrer un bref instant.

[Casaïr]

Un temps splendide, une monture docile, qui aurait cru que nous venions de vivre l'enfer ? Si je ne l'avais vécu moi-même, je n'aurais sans doute accordé aucun crédit à cela. Bourdon semblait guilleret et acceptait sans rechigner mes ordres.

Nous avions déjà bien avancé quand une femme qui aurait pu être la tante d'Alexandr nous héla en demandant notre aide. J'hésitais un instant, me remémorant ma naïveté face à Magnus mais c'est finalement Gaspardin qui accepta.

Cette femme ne semblait pas dangereuse et plus ennuyée qu'autre chose de voir ses effets coincés sous un tronc d'arbre cependant la méfiance ne me quittait pas bien que mon compagnon semblât enthousiaste.

Décidant de faire confiance au paladin, je dirigeais le cheval sur le chemin que nous montrait cette inconnue.