par Casaïr »
12 oct. 2017, 16:20
Le réveil du matin fut au moins aussi pénible que celui de la veille, pour ce que je me rappelais en tout cas : j'avais mal partout, surtout à la tête, je ne me sentais pas vraiment reposée et mon premier regard sur le monde fut particulièrement flou. Je me redressai toutefois avec moins de difficulté que prévu, grattant le paillasson roux qui me tenait lieu de chevelure.
Ho bon sang, ça va être une corvée à brosser, pensai-je avant de me rappeler avec une certaine aigreur que je pouvais oublier l'idée de me coiffer correctement.
Je me levai et me dirigeai d'un pas encore peu assuré jusqu'au feu où le Sergent Grognon avait préparé le rata, le saluai d'un air encore ensommeillé avant de prendre une écuelle qu'il me tendit. Dans un moment de flottement, je me rendis compte que l’uniforme que je portai n’était absolument pas à ma taille, mais plutôt à celle… du sergent. Avant de piquer un fard, je m’intéressai subitement au contenu de mon bol, cherchant à me faire oublier tout en faisant exactement le contraire. Alors que je relevai le nez de mon repas désormais avalé pratiquement sans mâcher, je vis du coin de l’œil le nouveau venu triturer son repas. M’arrêtant sur cette scène peu banale, je me demandai s’il ne cherchait pas à en évaluer la dangerosité. Cette vision me laissa perplexe, moi qui venait justement de le dévorer sans chercher à savoir si ce qui était dedans était comestible ou pas (après réflexion, je me dis que le sergent n’avait aucun intérêt à nous empoisonner. Enfin, pas tous).
L'estomac rempli, je me sentis légèrement mieux, sentant que mon mal de crâne passerait bientôt. J'observai à la dérobée, tel un chaton trop curieux, Aërys qui prenait grand soin de.... je ne savais pas trop ce qu'il faisait en fait et je ne savais pas trop non plus comment l'aborder ; il se dégageait de sa personne quelque chose de... princier. L'écart entre nos deux mondes d'origine était juste gigantesque, et cette sensation ne m'incitait pas à lui adresser la parole autrement qu'en lui demandant ce qui pourrait lui faire plaisir, comme cirer ses chaussures ou nettoyer ses vêtements, telle la bonne petite esclave que j'étais encore il n’y a pas si longtemps.
Les habitudes ont la vie dure, me dis-je en prenant une moue résignée.
Je me relevai de façon un peu plus assurée, et me tournant vers Voukoll, lui demandait :
« Sergent, permission d’aller me nettoyer au ruisseau ? »
Ludmilla
Guerrière niveau 2 | Paladine 2
CA : 17
Arme : épées courtes x2 (+4 toucher ; 1d6+2 dgts) | arbalète légère (+4 toucher ; 1d8+2 dgts, rechargement)
PV/dés : 33/4D10 | actuels : 33
Blessures : 0 | Fatigue : 0